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Critique de AnaisValente


Avant, je mangeais des Treets, des Bonitos et des Raiders, et non des M&Ms et des Twix.

Avant, j'avais un double deck et j'étais au taquet pour enregistrer le hit parade du samedi matin sur mes cassettes.

Avant, je pouvais lire dans mon bain sans risquer de bousiller ma liseuse numérique, courant le seul risque de gondoler mon livre.

Avant, pour téléphoner, ça coûtait 1 franc la minute et fallait former le numéro en tournant un cadran, et entendre maman venir dire toutes les dix minutes « t'as pas encore fini ? »

Avant, j'attendais toute la semaine impatiemment l'épisode suivant de ma série, sans la charger sur internet.

Avant je recevais des cartes pour mon anniversaire (elles sont toutes dans un tiroir), pas un mot sur Facebook.

Avant, on ne subissait pas les conversations passionnantes sur gsm dans le bus « c'est moi, t'es où, oui j'arrive, je suis dans le bus ». On se donnait rendez-vous aux escargots à Namur, et si on était en retard, ben on n'avait qu'à pas l'être, car on n'avait pas un gsm pour prévenir.

Avant, on pouvait frauder en se prêtant les abonnements de bus.

Avant, j'allais au cinéma pour 90 francs, je mangeais une glace pour 25 francs et je buvais un coca (plein de sucre, pas plein d'aspartame) pour 45 francs.

Avant, j'avais pas de cheveux blancs (c'est juste pour la rime).

Bref, c'était mieux avant… ou pas…

C'est sans doute le propre de l'homme (et de sa supérieure la femme) de se retourner vers avant avec une petite, voire une grosse, émotion, même si c'était pas toujours mieux avant.

Avant, mon premier magnétoscope coûtait 100.000 francs (si je vous jure) et le vidéoclub louait Dirty dancing que pour 48 heures, fallait s'en empiffrer avant de le rendre.

Avant, quand je cherchais le mot « métaphore », je pouvais pas demander sur Facebook et avoir une réponse presque immédiate, non, avant, je me torturais les méninges durant dix heures.

Avant, pour mon élocution, je devais aller à la bibliothèque et faire quatre heures de recherches (mais je savais pas qu'un jour le net existerait, donc ça me dérangeait pas).

Avant, je réchauffais mes spaghet bolo à la poêle, ça prenait du temps. Mais ils étaient super croustillants.

Bref, c'est bien aussi, maintenant.

Mais le règne de « l'avant », c'est cool, parfois, c'est moelleux, la nostalgie, c'est cosy, c'est cocoon, et ça rassemble les ceusses du même âge.

Stéphane Ribeiro surfe sur cette vague nostalgique en proposant « C'était mieux avant, 500 bonnes raisons de regretter d'avoir plus de 30 ans. Ou pas ».

Et j'adore. Of course.

C'est top fun, ça rappelle de bons souvenirs, ça fait rigoler ou ça émeut.

Morceaux choisis parmi ces 500 propositions toutes plus chouettes les unes que les autres :

- Avant, personne à l'école ne s'appelait Kevin

- Avant, y'avait Grosquick

- Avant, des extraterrestres enlevaient des vieilles dames pour leur faire des pâtes

- Avant, la pub était annoncée par une fleur qui poussait dans une pomme en faisant « ahhhbdubdubdubdubdu… » (tiens je pensais qu'elle faisait « Ahhh2222222 » moi

- Avant, on disait déjà que c'était mieux avant

Seul reproche : l'auteur aurait pu éviter les « avant » blessants et même pas drôles, genre « avant, Isabelle Adjani était belle » et « avant, Catherine Deneuve était maigre », ça, ben j'aime pas. Ça me fait pas rire.

Zappons sur cette grosse faute de goût, et régalons-nous des autres « avant ». Moi, je me régale comme d'une glace à 25 francs la boule…
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