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Une photo posée sur la bibliothèque et le souvenir d'un après-midi sucré en compagnie de son père ressurgit. Aujourd'hui, les choses ont bien changé. Cyril Vanadris sait bien que la fin approche. Son papa rentre dans un centre médical spécialisé dans l'accompagnement de fin de vie qui a bonne réputation. Après l'accueil, certes cordial mais froid, on l'emmène dans sa chambre, une pièce sinistre et triste, sans décoration, dans une chaise roulante. le médecin vient s'entretenir avec lui sur les procédures mises en place. Maintenant qu'il a arrêté la chimiothérapie, on va juste lui injecter de la morphine afin de diminuer les douleurs puis une sonde gastrique pour le nourrir correctement. Heureusement qu'il y a le tour de France à la télé pour lui changer les idées. le lendemain, Cyril vient lui rendre visite. Attristé par la situation, il ne sait comment faire pour aider au mieux son papa et profiter de lui encore un peu, même si chacun sait que la fin est imminente...

Aborder un sujet aussi délicat et éprouvant qu'est la fin de vie et l'euthanasie aurait pu s'avérer épineux mais Sylvain Ricard, tout en sensibilité et douceur, nous entraîne dans les pas de cet homme en fin de vie. Une fois admis dans ce centre de soins palliatifs, il sera confronté à la triste réalité de la vie. Comment accepter de finir perfusé de partout? Maigre à faire peur? Sans liberté aucune si ce n'est celle de respirer? Mr Vanadris, plus que tout opposé à l'acharnement, veut mourir dignement et garder intacts les souvenirs que son fils aura de lui. Peut-on le lui reprocher? le scénario, tout en retenue et pudeur, fait la part belle aux silences et aux regards que père et fils se portent. L'auteur ne porte aucun jugement et ne fait aucune leçon de morale. A chacun de s'y projeter... le trait crayonné d'Isaac Wens et le lavis sépia monochrome nous plongent dans un récit intimiste, au plus près des émotions.

La mort dans l'âme... l'amour, la vie...
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C'est effectivement la mort dans l'âme que l'on referme ce récit.

Histoire devenue tellement banale.
Mais si différente à chaque fois.

Un père qui rentre dans une unité de soins palliatifs, la fin est proche.
Un fils démuni face à l'inéluctabilité en marche.

Les mots sont justes, les attitudes, les postures que l'on espère anesthésiantes.
Mais comment placer sous l'éteignoir une douleur filiale qui, tout comme les métastases assassines, vous transforme méthodiquement en quelqu'un de si méconnaissable.

Ricard évoque brillamment le droit à la dignité. Celui de partir en pleine conscience plutôt que d'attendre la déchéance promise. Euthanasie vs religion, serment d'Hippocrate vs serment d'hypocrite, tout est affaire de croyance personnelle.
Alors que le père verra en ce prêtre le moyen d'atténuer ses craintes, ses questionnements légitimes, le fils n'y verra que le triste symbole du départ imminent de son père.

Le trait d'Isaac Wens n'est pas le plus précis qui soit mais il colle parfaitement à cette histoire aussi sombre que ses esquisses au lavis monochrome.

Ni moralisateur, ni larmoyant, Ricard soulève une problématique très actuelle tout en laissant à chacun le soin d'y apporter ses propres réponses.
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Quand je tombe sur un "coup de coeur de la bibliothèque" à la section bande dessinée, en général je n'hésite pas longtemps.

"La mort dans l'âme" aborde avec beaucoup de pudeur le thème de la fin de vie. C'est l'histoire d'un père atteint d'un cancer en phase terminale et d'un fils en souffrance face à cette situation; la mort proche et inéluctable d'un être cher. Il n'est jamais évident ni pour le malade ni pour son entourage de renoncer aux traitement curatifs pour ne s'en tenir qu'à des soins de confort. Une fois le pas franchi, un service de soins palliatifs est un lieu adapté, et pour certains nécessaire, pour que cette fin de vie soit la plus digne possible en limitant dans la mesure du possible les souffrances physiques et psychiques.

Tout en accompagnant M. Vanadris pendant ses dernières semaines admis dans une structure adaptée, sont évoquées avec beaucoup de délicatesse les questions de la foi, de l'impuissance des proches et de l'euthanasie. Les soins palliatifs sont une sorte d'alternative quand la mort est proche et annoncée:

"Le sujet de l'euthanasie n'est de toute façon applicable que pour les cas des souffrances désespères mais jamais dans le cadre d'une fin de vie digne et certaine. Les soins palliatifs sont une lutte contre la souffrance de la personne sous toutes ses formes, ils se proposent comme solution à la demande d'euthanasie active mais ils ne faut surtout pas la confondre avec le souhait de non acharnement thérapeutique."

C'est là le message fort de cette bande dessinée qui touche et questionne en même temps. Très bien servie par le dessin monochrome aux traits bruts cette histoire, qui traite un sujet difficile et des moments douloureux, est pour moi une réussite.
Lien : http://edytalectures.blogspo..
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La mort dans l'âme, nous l'avons tous car, comme disait Edward Bellamy : « La vie est une maladie sexuellement transmissible ». Mais il est certaines personnes pour lesquelles cette vérité apparaît de façon plus flagrante que pour d'autres. Ainsi en est-il pour M. Vanadris : atteint d'un cancer généralisé dont la masse totale culmine à 3kg –excusez du peu-, il est interné dans un centre de soins palliatifs. Son fils, qui semble être la seule famille qui lui reste, vient régulièrement lui rendre visite entre deux projets de voyage avec sa femme, bientôt mère de leur enfant. Autour de ce joli contraste de personnages, symboliques de l'opposition entre Thanatos et Eros, nous sera évoquée l'évolution de la maladie de M. Vanadris comme prétexte à un débat sur l'euthanasie et le droit des hommes à disposer librement de leur vie –et donc de choisir le moment de leur mort.


Le parti pris de Sylvain Ricard semble tout d'abord radical et rend d'ailleurs la lecture très désagréable. M. Vanadris se fait le porte-parole des opposants au système médical. Rageur parce qu'il n'espère rien du centre de soins palliatifs qu'il intègre, et parce qu'il est également désarmé face à l'inextricabilité de sa situation, il se monte sous ses pires aspects. Il est bien difficile pour le lecteur de sentir la moindre compassion vis-à-vis de ce personnage qui représente le refus de l'acharnement thérapeutique. Si sa légitimité quant à cette position est entière, puisqu'il est, après tout, le principal concerné, ses arguments sont inconsistants et s'organisent sous la forme d'une révolte PIE : Puérile, Ingrate, Egoïste. Devant l'aide qu'on lui propose et les attentions qu'on lui fournit, son visage reste figé, ronchon, et ses lèvres crispées ne s'ouvrent que pour siffler ce genre d'accusations culpabilisantes : « Un tuyau. J'ai commencé une collection. Il n'est jamais trop tard » ou « J'ai l'impression d'être un pantin que les médecins manipulent à leur gré ». Même si cette attitude de rejet semble parfaitement compréhensible, son illustration est si grossière qu'elle aurait de quoi faire perdre la face aux partisans de la mort noble –celle qui se pratique en pleine souffrance, sans l'aide de la morphine ni des soins palliatifs.


Le fils de M. Vanadris apparaît d'abord comme une extension au comportement de son père. le voyant souffrir de sa situation, et se sachant inutile pour l'aider à surmonter cette ultime étape de sa carrière, il élude rapidement ses premières visites au sein du centre de soins palliatifs et déverse sa rage à l'extérieur, l'évacuant sur des êtres humains qui ne sont aucunement responsables du cancer de son père ni de son incapacité à mobiliser suffisamment de courage pour traverser cette épreuve.


M. Vanadris et son fils vont essayer de comprendre ce qu'il leur arrive –même si le premier ne souhaite pas particulièrement faire évoluer sa façon de penser- en se confrontant à un psychologue, à un curé et à des médecins. Si on aurait préféré que le discours religieux ne nous bassine pas pendant des heures avec un discours pseudo-révolutionnaire en fait très convenu (« Si la vie est un don, alors je peux en disposer comme je le souhaite », et patati, et patata…), les conversations avec les médecins constituent la bonne surprise de cet album. Jusque-là, M. Vanadris et son fils vivaient leur expérience avec l'intensité de personnes déstabilisées par les évènements de la vie et réagissaient en conséquent, avec une violence injustifiée et ridicule ; les médecins viendront modérer le propos et corriger un discours qui restait jusqu'alors vraiment trop simpliste. Enfin, un peu de mesure et de sagesse dans les idées. Certes, ce n'est pas là ce qu'on peut exiger de deux personnes confrontées à la mort mais, après tout, nous lisons une fiction, et si celle-ci est incapable de nous apporter davantage que la réalité –pire, si elle caricature cette réalité !- alors, quel en est l'intérêt ?

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Un roman graphique très posé pour parler d'une thématique très émouvante et touchante.
Comment vivre nos derniers moments lorsqu'on sait que la fin approche?
Comment accompagner un parent quand on sait qu'il ne nous reste que peu de temps ensemble?
Pourquoi supporter la douleur d'une maladie incurable?
Comment aborder le suicide assisté pour les personnes malades en fin de vie?

On sent beaucoup d'émotion dans les illustrations. le dessin est simple et pourtant si parlant. J'aime les couleurs sépia qui viennent ajoutée de la profondeur aux décors.

Sylvain Ricard (le scénariste) et Isaac Wens (l'illustrateur) ont réussi à passer beaucoup de messages avec un minimum de mots et minimum de détails. On comprend, pourtant, très bien le ressenti de chacun des personnages, sans qu'on nous le verbalise. J'aime les livres où le lecteur n'est pas pris par la main. Où l'on fait confiance à l'intelligence du lecteur.

Un livre nécessaire, même si le sujet est encore souvent tabou.
Un livre qui peut aider quand vient ce moment incontournable, mais auquel plusieurs se refuse à penser.
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Un album très touchant, sur le sujet tellement délicat de la fin de vie.
Cela commence par une photo sur un meuble montrant un père et son fils et un coup de fil du père : ce dernier apprend à son fils Cyril Vanadris qu'il va entrer dans un centre médical spécialisé dans l'accompagnement de fin de vie.
Ce sera le début d'une un chemin difficile pour Mr Vanadris qui sait qu'il va mourir et voudrait décider du moment pour partir, pour Cyril qui assiste impuissant à la dégradation de l'état de santé de son père, pour la petite amie enceinte de Cyril et repoussée par ce dernier alors qu'elle voudrait l'aider, pour le prêtre que Mr Vanadris a accepté de voir et qui ne peut qu'apporter "le discours du Vatican" face aux interrogations sur la fin de vie, du médecin qui se doit d'être professionnel et en empathie.
Les échanges sont beaux, forts, sans concessions, sans pathos. Les questions sont posées sans que l'auteur ne les tranche pour nous. Tout se trouve résumé dans la réponse ci-dessous du médecin à Cyril qui s'est ouvert sur la volonté de son père de l'aider à partir :
"Les soins palliatifs sont une lutte contre la souffrance de la personne sous toutes ses formes, ils se proposent comme solution à la demande d'euthanasie active mais il ne faut surtout pas la confondre avec le souhait de non acharnement thérapeutique."
"Les derniers jours d'une vie sont essentiels. Je ne peux pas me mettre à votre place mais je crois avoir compris que comme s'est souvent le cas, vous ne voulez pas perdre votre père tout en ne voulant pas qu'il souffre".

Le dessin monochrome, dans les tons chauds de sépia, contraste avec la froideur de la mort sous-jacente.
Des images et des dialogues qui nous donnent tout autant à réfléchir que certains romans sur le même sujet.
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Le débat sur l'euthanasie n'est actuellement toujours pas clos. A ce jour, tout proche peut être poursuivi comme un criminel lorsqu'il provoque le décès d'un parent atteint d'une maladie incurable qui lui inflige des souffrances morales et physiques intolérables. Il est vrai qu'avec l'intensification des moyens médicaux modernes, les médecins pratiquent un véritable acharnement thérapeutique afin de maintenir en vie leur patient. L'Eglise a également pris une position assez ferme et non équivoque : c'est à Dieu de décider de votre sort.

L'ensemble de ces éléments seront repris dans cette oeuvre avec la position non tranchée du médecin ou encore celle du prêtre reprenant les arguments du Vatican. On ne pourra que constater l'hypocrisie de la médecine qui ferme les yeux sur les actes des proches. On se dit que la loi très rigoureuse est vraiment inadaptée car elle ne suit pas l'évolution des moeurs et de notre époque.

Le sujet bien que contemporain a été rarement abordé dans une bande dessinée. C'est une bonne chose d'autant que cela amène à une réflexion assez profonde. On sera sans doute confronté à ce problème un jour dans notre vie qui défile vite. Et puis, le traitement est assez fin pour ne pas sombrer dans le pathologique. A découvrir et à méditer !
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M. Vanadris, dans les quatre-vingts ans, est en fin de vie. Cancer probablement. Une tumeur de deux kilos dans le corps. Il n'en peut plus. Il est en phase terminale et son fils Cyril, qui l'adore, doit l'accompagner dans un établissement de soins palliatifs. Visite du centre avec un docteur. Accueil pour remplir les papiers. Mise en fauteuil. La nourriture, les autres malades, tous plus mal en point que lui les premiers temps. Il les voit se dégrader peu à peu jusqu'à leur disparition, ce qui le déprime encore plus. Les soins consistent essentiellement en des injections de morphine. Les tuyaux s'ajoutent toujours plus nombreux au fil des jours. Son seul plaisir consiste à regarder le Tour de France à la télévision. Il préfère parler au prêtre de l'hôpital plutôt qu'au psychologue. Arrive le moment où son état est tel qu'il réclame l'euthanasie. Refus du prêtre et du médecin, chacun se retranchant derrière des interdits religieux ou légaux. Seul le fils, par amour, finalement, décide de rester une nuit près de lui. Il a respecté le désir de son père de l'aider à partir.
Les dessins sont simples et couleur sépia. On ne les remarque pas vraiment tant ils sont au service du récit.
J'ai aimé cette histoire dure mais réaliste et courageuse. Sur le thème du dernier âge, j'avais déjà beaucoup aimé: Rides de Paco Roca mais ici, le thème va plus loin et touche à un problème de société très actuel: la liberté et la possibilité légale et médicale pour un mourant de décider du moment de sa mort. Ce n'est pas un plaidoyer, juste un constat. J'ai apprécié.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Un fils qui se remémore ses souvenirs d'enfance avec son père. Un homme qui arrive dans un centre médical. Un coup de fil amer qui évoque la fin prochaine d'un homme et la nécessité des soins palliatifs. Mr Vanadris se meurt, vraisemblablement d'un cancer. Il est affecté désormais dans un centre de soins palliatifs, où il finira ses jours. Son fils tente de l'accompagner alors que le vieil homme essaye d'appréhender la mort et la déchéance. Des moments intenses de fin de vie entre un père et son fils.

Mr Vanadris entre donc dans cette unité médicale en sachant qu'il n'en ressortira pas vivant. L'accueil est chaleureux, le personnel tente de le mettre à l'aise mais comment accueillir sereinement l'idée de finir. Vient la ronde des traitements de plus en plus forts, les attentions des infirmières qui sont d'une cruelle ironie.

" - Il faut manger pour prendre des forces...
- Des forces ? Pour quoi faire ? "

Son quotidien se rythme au gré des visites régulières de son fils et de ses discussions avec un jeune prêtre sur la foi et la mort. Mais, la déchéance le guette inéluctablement et les fantômes qu'il croise dans les couloirs ou gisant dans leur lit d'hôpital sont d'autant plus effrayants lorsque l'on sait que cela sera votre devenir.
Cyril, le fils, tente le plus possible d'être présent auprès de son père. Il essaye de tenir le choc en gardant une vie en apparence normale. Mais le magasin des pompes funèbres n'est pas loin et les inquiétudes de son père qui tente de lui faire comprendre qu'il souhaiterait qu'on abrège ses souffrances ne fait qu'accentuer sa douleur. Une souffrance dont les autres tiers seront victimes, par ricochet.

Il est évident que La mort dans l'âme n'est pas un livre gai. Mais la force de cet album est telle qu'elle ne pourra que toucher au coeur chacun d'entre nous.
Un homme se meurt. Il apprend à accepter l'idée de sa finitude, et à ne plus craindre la mort. Accepter la mort, oui, mais vouloir aussi décider de quelle manière on ira l'embrasser. Un dernier sursaut de dignité pour un homme qui vit ses derniers instants, une façon de rester encore maître de ce qui reste de vie.
Un fils voit son père mourir. Il se sent impuissant à l'aider, à apaiser ses douleurs physiques. Un fils qui peine lui aussi à accepter la fin de son père et se refuse à y jouer un rôle actif.
Mais surtout entre ces deux hommes, il y a ces derniers moments de complicité, d'affection, de conversation.
La fin imminente de l'un renforce la force du lien qui les attache.
La relation entre le père et son fils, voilà ce qui m'a le plus bouleversé dans cet album.
Sans y toucher, les auteurs donnent vie avec une grande force de réalisme à ces derniers moments de vie commune. La façon des bien portants de parler de banalités, de garder une apparence joviale et presque positive pour ne pas plomber un peu plus l'ambiance et surtout cacher leur propre souffrance afin de ne pas alourdir celle du malade. Ces silences pesants qui contiennent à eux seuls plus de mots que vous ne pourrez en dire. Ces petits bonheurs futiles, comme le vol d'un papillon, auquel on fait désormais attention. Ces moments intenses où l'on essaie malgré tout d'avouer ses peurs et d'en partager le poids. La maladresse des proches, les formules éculées pour réconforter. La douleur qui reflue lorsque la porte de l'hôpital est tournée.
Pour tout cela (et bien d'autres choses encore, comme la mémoire, la transmission, le rapport avec son propre statut de père, etc...), cet album est totalement bouleversant.
Alors même si le sujet principal était surtout la question de la fin de vie, de l'euthanasie et du choix d'une mort digne, La mort dans l'âme m'a touché personnellement pour cette relation-là, pour l'authenticité de ces moments.
Il est évident que chaque lecteur ressentira une émotion différente selon sa propre expérience, sa sensibilité. Pour ma part, mon père est heureusement bien vivant et on ne peut "m'accuser" d'y retrouver là une part de vécu. Pourtant, cet album renvoie à d'autres pertes, à nos propres peurs aussi peut-être. Chacun ne pourra nier de devoir faire face un jour à la mort d'un proche et il me semble que cette histoire ne pourra que parler, peu importe la manière, à tous les lecteurs.
Je vous l'avoue donc sans honte, j'ai terminé cet album à chaudes larmes. Des larmes arrivées de manière totalement impromptue au détour d'une page, sans que j'en sache la raison. Et la rédaction de ce billet me fait sensiblement le même effet...

Alors voilà, pour une fois, je ne m'étalerais pas sur les caractéristiques plus "techniques" de cet album, sur son scénario, sur son dessin crayonné si torturé.
Seule l'émotion qui reste est essentielle. Et nos questionnements. Que feriez-vous à la place du fils ? Comment réagiriez face à la déchéance de ceux que vous aimez ?
Je vous invite très très chaleureusement à trouver vos propres réponses dans ce formidable album qui s'arrête sur des questions quelques peu taboues tout en bouleversant son lecteur sans tomber dans un pathos gratuit.
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Voilà un ouvrage qui a le mérite de poser des questions intéressantes et importantes. Il soulève les sujets de l'acceptation de la maladie, le fatalisme face à la mort, l'accompagnement de fin et de vie et, bien évidemment, l'euthanasie sous différentes formes (par le médecin, par un proche ou par un suicide plus ou moins assisté). Les questions sont posées mais à aucun moment l'auteur ne prend parti. Il laisse au contraire le lecteur se faire son avis, combler les lourds silences induits par nombre de situations. C'est dur, c'est violent, ça prend la gorge mais la lecture de cet ouvrage n'a pas d'autres buts que d'amener le lecteur à se poser les questions de savoir comment il réagirait si cette situation devait arriver à lui ou un de ses proches.

Graphiquement, l'utilisation du seul crayonné sur un fond sépia ajoute à la gravité du propos. Les traits sont simples mais l'évolution du père du héros est notoire. On est également frappé par le contraste entre la position du personnel soignant, ses phrases toutes faites, ses sourires de façade et la position du malade qui connaît sa situation et qui a pleinement conscience qu'il ressortira de ce centre entre quatre planches. La force de cet ouvrage tient dans son réalisme simple. Par là, je veux dire qu'il n'en rajoute pas pour faire pleurer dans les chaumières. Il reste juste, simple, objectif dans les descriptions des diverses situations. Tout est fait pour mettre le lecteur au centre de la réflextion. Il n'y a pas forcément beaucoup d'autres choses à dire sur ce livre sinon, qu'il est touchant et qu'il demande au lecteur une réflexion sur sa relation à la maladie et à la mort.
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