Les Chroniques du don du loup, tome 1 : Le don du loup

Reçu dans le cadre d'un Masse Critique, je remercie Babélio ainsi que les éditions Michel Laffont pour ce moment de lecture.

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai clairement été déçu par ce livre et par cet auteur.
Peut-être avais-je mis la barre trop haute, mais moi qui aie adoré entretien avec un vampire je m'attendais forcément à quelque chose d'aussi bien, et là, pour le coup il faut bien reconnaître qu'on est très très loin de la première oeuvre d'Anne Rice.

Tout d'abord le premier chapitre, celui qui conditionne le lecteur. D'une lenteur incroyable, des pages et des pages de descriptions pour pas grand-chose. Alors, connaissant l'auteur je sais qu'il y a toujours des descriptions, donc je m'en accommode en temps normal. Mais là, le hic, c'est que cela laisse peu de place au reste, à tel point que quand les deux personnages du premier chapitre couchent ensemble, cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Déjà, le héros, Reuben, tombe sous le charme de Marchent (prénom pas vraiment génial en français) sans que l'on sache vraiment pourquoi. Mais bon admettons, mais le pire la dedans c'est lorsque elle aussi tombe sous le charme du jeune journaliste…

Cela donne des personnages peu crédibles, d'une fadeur incroyable et un premier chapitre qui peut sembler atrocement long alors qu'il ne fait que quelques pages. Ensuite vient le style qui ici aussi est bien trop lourd. Si cela sonnait très bien dans Entretien avec un vampire, car cela se passe à un autre siècle, une autre époque, de nos jours ça cloche, on ne pénètre pas assez dans le livre.

Alors bon, j'ai bien poussé la lecture, afin de voir la transformation de notre héros mais j'ai également été déçu. Notre jeune Reuben devient, en deux coups de cuillères à pot, un justicier nocturne qui va sauver la veuve et l'orphelin. Je vois globalement ou l'auteur a voulu en venir, car notre Héros est assez content de ce qui lui arrive, mais lorsqu'on le voit pour la première fois bondir de toit en toit, cela est juste risible.

Alors, tout n'est pas à jeter dans ce livre, l'histoire est très intéressante, il n'y a rien à dire la dessus, comme dans tous les livres d'Anne Rice, il y a de super idées, ce qui en fait d'ailleurs un très bon auteur, mais son style, trop lourd, ses personnages trop stéréotypés plombent vraiment l'histoire, surtout qu'elle se passe de nos jours. le même récit, à une autre époque comme dans Entretien avec un vampire serait bien mieux passé.

J'attendais beaucoup de ce livre, je voulais voir ce qu'étais capable d'écrire cet auteur en sortant du contexte vampire et sorcières, et si elle maîtrise parfaitement ses deux sujets, pour moi, elle ne parvient pas à suffisamment se renouveler avec ce premier tomes sur les Hommes-loups. Dommage, mais je n'irais pas au-delà, je préfère continuer à avancer dans sa chronique des vampires, qui restera pour moi la référence en matière de vampires.

Ouhouh Anne Rice où es-tu?

Dire que j'étais accro aux aventures de Lestat et consorts... Ici, les personnages sont détestables, et ne se définissent que par la taille de leur compte en banque et le nombre d'appareils Bose que compte leur maison ("Bose" suit automatiquement toute mention de DVD, casque,etc. A croire que l'auteur est sponsorisée...)

Il y avait de quoi déployer une histoire passionnante autour du mythe du loup-garou, avec une vieille maison, des baroudeurs portés disparus, et pourtant, l'auteur enchaîne les lieux communs, des descriptions inutiles et utilise des dialogues dignes d'un très mauvais soap.

Le fantastique ne vaut pas un clou et est vite expédié, au profit d'une romance qui arrive comme un cheveu sur la soupe.

L'"horreur" et l'action, je ne vous en parle même pas. Impossible de s'impliquer tant l'écriture ressemble à un compte-rendu. Une prise d'otages avec des gosses? Mouais. Un méchant se fait arracher la gorge par un homme-loup? Hum, hum. Impossible de faire un récit plus neutre et désincarné.

Et le pire dans tout ça c'est que, pas à un seul moment, il n'y a un moment divertissant. C'est lourdingue et agaçant.

Pour qu'un roman avec de l'amour et des loups-garous me tombe ainsi des mains, il faut vraiment qu'Anne Rice ait fait très fort.... dans le mauvais sens du terme. Je retourne à Patricia Briggs, tiens.

C'est l'histoire d'un mec, BG, poète à ses heures, riche etc.... qui tombe amoureux en 10mn d'une maison et d'une femme qui le met dans son lit tout aussi vite et lui lègue sa baraque tellement la nuit était bonne. Nos deux tourtereaux se font alors agressés et, inutile de faire durer ce suspense insoutenable, la MILF meurt et l'étalon de service se transforme en loup-garou. Reste alors 350 pages de réflexions fastfood sur le bien et le mal, assorties de citations de Teilhard de Chardin, de scènes de violence (contre des humains méchants uniquement, de scènes érotiques discount (ahhhh la description de la teub de la bête et de son accouplement avec la belle - oui il y en a une autre, le loup-garou n'a pas tardé à tomber fou amoureux d'une autre MILF ; il a certainement un souci avec sa très belle maman chirurgienne réputée).
La série des vampires et celle des sorcières avaient brillamment diverti mes jeunes années ; ce livre est sans intérêt, si ce n'est, et encore, l'hommage à toute la littérature sur le sujet.