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EAN : 9782021424843
288 pages
Seuil (02/05/2019)
4.16/5   49 notes
Résumé :
1979. À peu près tout ce que nous comprenons à l’heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l'établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n’avons rien fait. Après des années d’enquête et plus de cent interview... >Voir plus
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Cet ouvrage est un voyage dans le temps. Ce temps béni où les êtres humains vivaient encore sur une planète immortelle, où les notions de saisons et de climats voulaient encore dire quelque chose. Aujourd'hui, tout est foutu. Nous consumons l'avenir sans vergogne, nous consommons trois planètes alors que nous n'en avons qu'une, nous vidons les sols de leurs richesses sans nous soucier des générations futures. Cet ouvrage nous aide à comprendre pourquoi rien n'a été fait jusque là pour enrayer la catastrophe climatique. Les scientifiques nous préviennent pourtant depuis plus de 50 ans, mais les forces du pognon sont plus fortes que la raison. Honte à tous les protagonistes de ce livre ! Et force à ceux qui ne se résigneront pas à perdre la Terre...
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Conduite en 2019, l'enquête détaillée sur la (pas si) mystérieuse « décennie perdue » de 1979-1989, qui pourrait bien nous coûter la Terre telle que nous la connaissions. Terrible et passionnant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2024/02/28/note-de-lecture-perdre-la-terre-nathaniel-rich/

Même s'il avait débuté comme essayiste en 2005 avec son « San Francisco Noir » (une étude célébrée de la vision de la grande cité californienne à travers le film noir depuis 1940), c'est surtout en tant que romancier que le journaliste Nathaniel Rich se fait connaître à trois reprises entre 2008 et 2018 (on vous parlera notamment prochainement sur ce blog de son « Paris sur l'avenir » de 2013, subtile variation tragi-comique sur le genre post-apocalyptique). Publié en 2019 et traduit la même année par David Fauquemberg pour les éditions du Sous-Sol (à la vista aiguisée en matière de non-fiction créative et/ou investigative), « Perdre la Terre » est le récit tragique, entre histoire du passé proche et journalisme d'investigation, d'une décennie perdue : celle, entre 1979 et 1989, qui vit le consensus quasiment réalisé, au plan mondial, pour une action rapide et ferme contre l'effet de serre et ses conséquences en termes de réchauffement climatique, se diluer, s'effilocher, ralentir puis quasiment exploser. Que s'est-il donc passé, dans les replis de la relation entre science, économie et politique, celle-là même qui est au centre, côté fiction, du travail d'auteurs tels que Kim Stanley Robinson, en permanence, ou Norman Spinrad, plus occasionnellement ? C'est à cette découverte et à cette compréhension de ce qui nous aura donc peut-être fait « perdre la Terre » que nous convie Nathaniel Rich.

Il est passionnant de cheminer ainsi, en compagnie de Nathaniel Rich, aux côtés des héros faillibles et des anti-héros rachetables de cette décennie perdue, délétère, aux conséquences si terribles sur nos existences et celles des générations à venir. Véritable leçon d'Histoire presque « en train de se faire », « Perdre la Terre » mêle avec brio et objectivité la plus élevée possible les failles personnelles et les attendus systémiques, les hasards et les nécessités, les dérives rudement idéologiques du parti républicain américain (en tout cas de certains de ses « faucons » les plus endiablés) et les naïvetés communicationnelles de certains scientifiques ou activistes (l'épisode du « mauvais parallèle » entre le trou dans la couche d'ozone et la concentration croissante de l'atmosphère en dioxyde de carbone est particulièrement touchant – et désespérant), les pressions puissantes et sans scrupules exercées par une administration ultra-politisée (en vertu du spoil system états-unien) et totalement pervertie dans son cynisme aveugle, ou encore les palinodies de certaines grandes entreprises promptes à saisir et amplifier toute « divine surprise » d'un revirement gouvernemental allant dans le sens de la préservation des profits.

Au-delà encore de cette leçon historique, « Perdre la Terre », au même titre probablement – et dans un tout autre registre – que le « Comment saboter un pipeline » d'Andreas Malm (et en n'étant pas plus que lui un manuel d'éco-sabotage), est une lecture indispensable pour tout(e) scientifique, tout(e) activiste, tout citoyen ou citoyenne désireuse de tenter d'échapper à la malédiction de la réitération sans fin des erreurs passées. Pour essayer toujours mieux, sans nécessairement toujours échouer, de sortir enfin notre planète et ses habitants du pacte suicidaire conclu jadis (mais réactualisé chaque année depuis lors) avec le capital fossile et ses héritiers.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Voici un livre qui tombe à pic ! Alors que Greta Thunberg vient de prononcer un discours à l'Assemblée Nationale dans l'espoir de sortir nos dirigeants de leur torpeur face au dérèglement climatique, Nathaniel Rich, avec Perdre la Terre, dénonce également l'inaction des grands politiciens américains. Ce que ce livre nous apprend, c'est que les dangers du réchauffement climatique sont connus depuis au moins une soixantaine d'années. Depuis 1979, il y a tout juste cinquante ans, de nombreux convaincus ont tenté d'alerter la haute sphère politique, notamment sur l'augmentation du taux de CO2 dans notre atmosphère. Cependant, malgré les nombreuses mises en garde des scientifiques, des activistes écologistes, des météorologues et de certains hommes politiques tels qu'Al Gore, et en dépit du combat acharné de Rafe Pomerance, environnementaliste inquiet, rien n'a été fait au niveau gouvernemental pour changer nos modes de vie et protéger la planète. En réalité, Nathaniel Rich, avec un humour teinté de désespoir, pointe du doigt toute une population, toute une humanité loin d'être prête à renoncer à son confort, à ses petites habitudes mondaines pour sauver le climat. En nous invitant à la table des négociations, Nathaniel Rich, à coups de rendez-vous manqués, de débats stériles et de batailles d'ego, nous montre la réalité, plus vraie que nature, des congrès et autres rencontres entre les gouvernants, se soldant souvent par un dîner démesuré ou par une petite séance bronzette sous le soleil d'une belle journée d'été. Voici donc un livre très dur à appréhender, mais essentiel en tous points, tant il nous met face à l'inertie générale et à l'hermétisme de ceux qui ont le pouvoir de changer les choses. Un document indispensable pour comprendre que notre avenir, si nous le souhaitons meilleur, ne se trouve plus dans les mains d'une élite apathique, mais bel et bien entre les nôtres.
Lien : https://airsatz.wordpress.co..
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Je remercie Babelio et les Editions du Seuil pour la lecture de cet ouvrage. Voici un essai qui, malheureusement, s'inscrit dans l'ère du temps. Construit de manière chronologique, Nathaniel Rich nous explique que nous avions déjà une idée de l'ampleur de la catastrophe écologique en 1979. Malgré les avertissements de la communauté scientifique et de certains politiciens, aucune mesure n'a été mise réellement en place pour lutter contre le phénomène du réchauffement climatique.
Voilà un ouvrage alarmiste très bien documenté qui vous fera faire des cauchemars si vous n'avez pas encore une idée aussi précise de la catastrophe qui nous menace. On oscille entre écoeurement, face aux anecdotes détaillant l'inertie de nos gouvernements, et frayeur, lorsque l'on apprend qu'une augmentation de 2°C redessinera nos frontières terrestres, et que 5°C signifieront la fin du monde que nous connaissons. Voilà un livre à mettre en priorité entre les mains de nos gouvernements.
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Nous vivons aujourd'hui dans un monde où il n'est plus possible de nier la réalité de la crise climatique. Or, il existe toujours dans notre entourage l'un ou l'autre sceptique, qui rabat les mêmes arguments dérisoires, et auxquels on ne sait plus trop que répondre. C'est précisément pour cette raison que je me suis plongé dans "Perdre la Terre" (je vous passerai cet épisode où je me suis senti dans le devoir de contredire quelqu'un prétendant que l'état actuel des choses était causé par les pays du tiers-monde...).
Dans cet essai en trois parties, Nathaniel Rich retrace les débuts de l'histoire du combat écologique, qui remontent à plus de quarante ans. Il expose chronologiquement comment les grandes puissances se sont progressivement enfoncées dans des luttes de pouvoir et d'ego au détriment de la planète, ainsi que le combat effréné qu'une poignée de scientifiques et de militants ont lancé. Il montre aussi la façon dont les arguments et preuves faisant état de l'urgence mondiale de cette crise ont systématiquement été évincés (principalement par les États-Unis), tout en dénonçant les puissants qui s'y sont attelés.
Mais plus encore, cet essai peut déranger par sa brutalité. L'auteur n'y cache pas que nous courrons à notre perte si nous ne changeons pas nos comportements, et met le lecteur face à ses propres habitudes. Il pose les bonnes questions en soulevant les bons problèmes : qu'en sera-t-il de la prochaine génération, dont je fais partie, qui devra subir le poids des conséquences des actes de ses prédécesseurs ? Que laisserons-nous à celles et ceux qui nous suivront ? Et encore, que pouvons-nous faire après avoir lu cet essai, à quelques semaines d'un été qui sera encore, et toujours, plus chaud ?
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
À peu près tout ce que nous comprenons du réchauffement climatique à l’heure actuelle était déjà compris en 1979. Et peut-être mieux compris. Aujourd’hui, près de neuf Américains sur dix ignorent que les scientifiques s’accordent à reconnaître, bien au-delà du seuil du consensus, que les êtres humains ont modifié le climat de notre planète à force de brûler des combustibles fossiles à tort et à travers. Pourtant, dès 1979, les principaux aspects du problème étaient déjà tranchés sans débat possible, et l’attention des spécialistes ne s’attachait même plus aux principes élémentaires de ce phénomène, mais à un affinage de ses conséquences prévisibles. Contrairement à la théorie des cordes ou au génie génétique, l’effet de serre – métaphore inventée au début du XXe siècle – était déjà de l’histoire ancienne, et on le décrivait dans tous les manuels d’introduction à la biologie. Ce phénomène n’avait rien de bien compliqué d’un point de vue scientifique. Il pouvait se résumer à cet axiome : plus il y a de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, plus la planète est chaude. Or, année après année, en brûlant du charbon, du pétrole et du gaz, les êtres humains déversaient des quantités de plus en plus obscènes de dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Le monde a connu un réchauffement de plus d’1 °C depuis la révolution industrielle.. L’accord de Paris sur le climat – ce traité juridiquement non contraignant, inapplicable et d’ores et déjà enterré, signé en 2016, le jour de la Terre – espérait limiter le réchauffement à 2 °C. Une étude récente estime que nous avons une chance sur vingt d’y parvenir. Si par miracle nous atteignons cet objectif, nous n’aurons à gérer que la disparition des récifs coralliens, une élévation de plusieurs mètres du niveau des mers et le dépeuplement forcé des pays du golfe Persique. Le climatologue James Hansen présente ce réchauffement de 2 °C comme la « certitude d’un désastre à long terme ». Lequel fait désormais figure de scénario le plus optimiste. Car un réchauffement de 3 °C constituerait la certitude d’un désastre à court terme : les glaces de l’Arctique cédant la place à des forêts, l’évacuation de la plupart des grandes villes côtières, une famine à grande échelle. Robert Watson, ancien président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) mis en place par l’ONU, affirme pour sa part que ces 3 °C de réchauffement sont le minimum réaliste à envisager. 4 °C : l’Europe connaît une sécheresse permanente ; d’immenses régions de Chine, d’Inde et du Bangladesh se transforment en désert ; la Polynésie est engloutie par l’océan ; le fleuve Colorado se réduit à un filet d’eau. La perspective d’un réchauffement de 5 °C pousse certains des plus éminents climatologues, pourtant peu enclins à l’affolement, à agiter le spectre d’une possible disparition de la civilisation humaine. La cause immédiate n’en sera pas le réchauffement proprement dit – non, nous ne prendrons pas subitement feu pour tous nous retrouver réduits en cendres – mais ses effets secondaires. La Croix-Rouge estime que les situations de crise liées à l’environnement provoquent d’ores et déjà des flux de réfugiés plus abondants que les conflits armés. Famine, sécheresse, inondation des zones côtières et étreinte funeste des déserts en expansion vont forcer des centaines de millions de personnes à s’enfuir pour se sauver. Ces migrations de grande ampleur viendront chambouler des équilibres régionaux déjà précaires, déclenchant des conflits autour des ressources naturelles, des actes terroristes, des déclarations de guerre. Passé un certain point, les deux plus grandes menaces existentielles qui pèsent sur notre civilisation, le réchauffement climatique et les armes nucléaires, briseront leurs chaînes et s’uniront pour se rebeller contre leurs créateurs. (…)
Impossible de comprendre nos difficultés présentes et futures sans saisir d’abord les raisons pour lesquelles nous n’avons pas résolu ce problème quand nous en avions l’occasion. Car au cours des dix années qui se sont écoulées entre 1979 et 1989, cette opportunité s’est bel et bien offerte à nous. À un certain moment, les principales puissances mondiales n’étaient qu’à quelques signatures d’instaurer un cadre juridiquement contraignant pour imposer une réduction des émissions carbone – elles en étaient bien plus proches, alors, qu’elles l’ont jamais été depuis. À cette époque, les obstacles sur lesquels nous rejetons aujourd’hui la responsabilité de notre inaction n’étaient pas encore apparus. Les conditions d’un succès étaient si parfaitement réunies qu’on dirait presque un conte de fées, surtout à l’heure où tant de vétérans de la petite armée climatique – les chercheurs, les négociateurs politiques et les militants qui luttent depuis des décennies contre l’ignorance, l’apathie et les pratiques de corruption des multinationales – avouent leur peu d’espoir de pouvoir obtenir ne serait-ce qu’une atténuation du phénomène. Pour citer Ken Caldeira, éminent climatologue rattaché au Carnegie Institute de l’université Stanford, en Californie : « Nous sommes en train de basculer progressivement d’un mode où nous cherchions à prévoir ce qui va se passer à celui où noous tentons d’expliquer ce qui s’est déjà passé. »
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Si nous avons un jour été tout près, en tant que civilisation, de rompre le pacte suicidaire qui nous lie aux combustibles fossiles, le mérite en revient aux efforts d’une poignée d’hommes et de femmes – des chercheurs représentant plus d’une dizaine de disciplines scientifiques, des responsables politiques, des membres du Congrès des États-Unis, des économistes, des philosophes, des bureaucrates anonymes. Avec à leur tête un lobbyiste hyperactif et un candide chercheur en physique de l’atmosphère qui, au prix d’immenses sacrifices personnels, ont tout fait pour mettre en garde l’humanité contre les menaces qui pesaient sur elle. Ils ont mis en péril leurs carrières respectives pour mener une campagne douloureuse et de plus en plus intense visant à trouver une solution à ce problème, d’abord par le biais de rapports scientifiques, puis en empruntant les chemins traditionnels de la persuasion politique et, enfin, en ayant recours à une stratégie de dénonciation publique des responsables. Leur combat était habile, passionné, solide. Mais ils ont échoué. Ce qui suit est leur histoire, c’est aussi la nôtre.
Il est gratifiant de se dire que, si nous avions l’occasion de tout recommencer, nous agirions différemment – que nous agirions tout court. On pourrait penser que des personnes raisonnables négociant en toute bonne foi, en se fondant sur un examen approfondi des données scientifiques et une estimation sincère des conséquences sociales, économiques, écologiques et morales d’une asphyxie de notre planète, se mettraient forcément d’accord sur un plan d’action. On pourrait croire, en d’autres termes, que si nous pouvions revenir à une ardoise vierge – si nous pouvions comme par enchantement nous débarrasser des effets toxiques de la politique et du lobbying des grandes multinationales -, alors nous serions capables de résoudre cette crise.
Pourtant, au printemps 1979, nous n’étions pas très loin de cette ardoise vierge. (…) L’ouvrage de Barbara Tuchman Un lointain miroir, retraçant l’histoire des calamités qui affectèrent l’Europe du Moyen Âge à la suite d’un bouleversement climatique de grande ampleur, avait figuré toute l’année en bonne place sur les listes des meilleures ventes. Un puis de pétrole avait explosé au large du Mexique, dans le golfe du même nom, provoquant une fuite qui allait durer neuf mois et polluer les plages jusqu’à Galveston, au Texas. À Londonderry Township, en Pennsylvanie, un filtre à eau de la centrale nucléaire de Three Mile Island était sur le point de lâcher. Et au siège de l’ONG Friends of the Earth (Les Amis de la Terre), à Washington, un militant trentenaire, s’autoproclamant « lobbyiste environnemental », était en train de déchiffrer à grand-peine un rapport gouvernemental particulièrement dense qui allait changer sa vie.
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Certes, nous nous soucions de l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Mais à quel point, au juste ? Et dans quelle mesure nous soucions-nous de nos arrière-petits-enfants, voire de leurs arrière-petits-enfants ? Suffisamment pour renoncer tant soit peu à nos conditions de vie actuelles ? Une transition brutale vers des formes d'énergie renouvelables exigerait des sacrifices. La perspective, disons, d'une pénurie de nouriture à l'échelle mondiale dans un siècle, avait-elle le pouvoir de convaincre une personne de se rendre à son travail en bus de ville ? Suffisait-elle à persuader une famille de quatre de troquer son sèche-linge contre un étendoir ? Et quel degré de certitude fallait-il, dans ce cas ? 30 % ? 98 % ? Cette question, il faudrait la poser non seulement aux individus, mais aussi aux nations et aux grandes entreprises. Quelle valeur accordions-nous vraiment au futur ?
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L'industrie pétrolière [...] l'industrie automobile [...] les dirigeants du secteur de l'électricité [...] le gouvernement des Etats-Unis [...] les écologistes [...] Tout le monde savait. En 1953, quatre ans avant la parution de l'article fondateur de Revelle et Suess sur "l'expérience géophysique à grande échelle" menée par l'humanité, le Time, le New York Times et la revue Popular Mechanics publiaient déjà des papiers sur le physicien canadien Gilbert Plass, qui avait découvert que les combustibles fossiles avaient sans doute déjà contribué à réchauffer la planète d'1°C. Le pire restait à venir, prédisait Plass... p.257
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J'ai posé à Sununu la même question que j'avais posé à Reilly. Sans votre intervention, ai-je demandé, aurions-nous obtenu la signature d'un véritable traité mondial contre le réchauffement climatique ? [...] "Cela n'aurait pas pu avoir lieu, m'a répondu Sununu. Car les dirigeants mondiaux de l'époque voulaient tous donner l'impression qu'ils soutenaient ces mesures, mais sans être obligés de prendre des engagements fermes qui auraient représenté un coût sérieux pour leurs pays respectifs. C'était le vilain petit secret de cette période." p.241
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Videos de Nathaniel Rich (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nathaniel Rich
1979. À peu près tout ce que nous comprenons à l'heure actuelle du réchauffement climatique était compris. Et même mieux compris, sans doute. Les principaux aspects du problème étaient tranchés, sans débat possible, et les spécialistes, loin de se disputer sur l'établissement des faits, travaillaient à en affiner les conséquences. Il y a trente ans, nous aurions pu sauver la Terre. Pourtant nous n'avons rien fait. Après des années d'enquête et plus de cent interviews réalisées avec le soutien de la Fondation Pulitzer, Nathaniel Rich retrace comment la planète a raté son rendez-vous avec le climat, comment malgré les efforts de plusieurs lanceurs d'alerte, d'intérêts parfois concordants, souvent contradictoires, y compris de l'industrie pétrolière, rien n'a été fait pour stopper le changement climatique.
Implacable et passionnant, "Perdre la Terre" est un document pour l'histoire. Notre histoire. Un récit fascinant dans lequel l'auteur semble placer le lecteur à la table des négociations pour lui faire entendre les cris d'alarme, les silences coupables, les atermoiements de conscience, la force de l'inertie et des renoncements, et peu à peu l'imminence de la catastrophe. "Perdre la Terre" n'est pas seulement le roman impitoyable d'occasions historiques manquées, c'est aussi l'évaluation claire et détaillée de la façon dont nous en sommes arrivés là — et de ce que nous pouvons et devons faire avant qu'il ne soit vraiment trop tard.
Nathaniel Rich est journaliste au long cours pour le "New York Times". Fasciné par l'attraction paradoxale qu'exercent les catastrophes sur la société contemporaine, il interroge dans ses articles la manière dont le monde et la littérature s'accommodent du désastre.
Traduction de David Fauquemberg
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