AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de callysse


Bon, bon, bon, je suis bien embêtée pour écrire cet avis car je ne sais absolument pas si j'ai apprécié ou non ce roman! Sélectionné pour le PLIB 2021, je dois t'avouer qu'il me faisait un peu peur. Je ne sais pas s'il fera partie des finalistes mais j'ai préféré prendre les devants en choisissant volontairement de le lire maintenant. Se sentir forcer à lire un roman qui ne t'attire pas à la base ne permet pas vraiment de se mettre dans les bonnes conditions pour le découvrir à sa juste valeur je pense.

Et je dois avouer que la lecture n'a pas été aussi déplaisante que je l'avais craint… même si le premier tiers a été difficile à lire mais pas pour les raisons attendues. En effet, il faut savoir que les chapitres sont dans le désordre dès le début car on suit Simon qui se perd peu à peu dans sa maladie et dans l'imbroglio de ses souvenirs. Il ne sait plus à quel moment il se trouve si bien que le lecteur est donc tout aussi perdu que lui. C'est un parti pris de l'autrice et je peux tout à fait comprendre que certains lecteurs décrochent car ce n'est vraiment pas facile de lire un récit à l'enchaînement anarchique. Mais aillant connaissance de cette particularité, je m'y étais préparée. Je me suis donc laissée portée par la folie de Simon. Et dans l'ensemble, j'ai à peu près réussi à remettre tout dans l'ordre à un ou deux détails près : sa relation avec sa femme (je n'ai rien suivi à son évolution au cours de l'histoire ce qui fait que je n'ai pas trop compris ses réactions) et un chapitre de la fin où l'état vivant ou mort d'un personnage m'a complètement perdue alors que Simon me paraissait pourtant avoir l'esprit plus sain.

Donc, non, ce n'est pas l'étrange narration qui a compliqué ma lecture au début mais le narrateur. Je ne vais pas y aller par quatre chemins : c'est un c**! Enfin, dans les premiers chapitres du moins. Je l'ai tellement instantanément détesté que j'ai songé à m'arrêter là. Mais comme je ne savais pas si c'était sa maladie qui parlait ou sa vraie personnalité, j'ai poursuivi. Bien m'en a pris car il se révèle finalement légèrement plus sympathique par la suite, parfois même touchant et censé dans ses réflexions. Et j'ai, je pense ou je l'espère, aperçu sa vraie personnalité, celui qu'il était avant cette épidémie. Je ne comprends donc pas l'intérêt de l'avoir rendu si antipathique dès le départ. Car il y a vraiment matière à rebuter et dégoûter le lecteur! J'aurais donc préféré faire sa connaissance avant ces évènements pour mieux me rendre compte de ce que cette maladie change en lui ou l'impact qu'elle a sur ses proches, en particulier Jessica. Là encore, comme nous ne la connaissons pas avant l'épidémie, il est impossible de savoir si celle-ci lui a fait péter une durite ou si elle en a profité pour laisser le champ libre à la violence qui l'habite. Était-elle pleinement consciente de ses actes ou sous l'effet de la maladie elle aussi? Nous n'aurons pas vraiment la réponse (ou alors je ne l'ai pas saisie), si bien que je n'ai pas compris l'intérêt d'ajouter une touche d'inceste à l'histoire. Pour moi cela n'apportait rien du tout, si ce n'est des passages malaisants.

Le ton volontairement trash, irrévérencieux, vulgaire, gore et direct ne plaira pas à tout le monde, c'est certain. Je l'ai personnellement apprécié tout comme son humour noir et grinçant. Certains passages m'ont ainsi beaucoup fait rire, en particulier ceux mêlant réseaux sociaux et zombie. J'y ai vu une critique de la société spectacle vraiment bien amenée. J'ai également apprécié les petites références culturelles d'aujourd'hui. Concernant le mythe du zombie, j'ai aimé comment l'autrice le dépoussière à sa sauce (même si certains passages m'ont particulièrement dégoûtée!). Est-ce qu'un zombie doit être forcément un mort-vivant qui traîne la patte, dont l'unique but est de bouffer de la chair fraîche et juteuse? Pas nécessairement pour moi. J'ai donc aimé la manière dont Julia Richard se l'approprie en nous proposant une épidémie où les malades se retrouvent à vouloir manger de l'humain du jour au lendemain. le changement qui s'opère dans le régime alimentaire de Simon, aussi répugnante que soit l'idée, est bien traité et pas une seule fois j'y ai vu une apologie du cannibalisme.

Comme tu peux le voir, il y a des points qui m'ont plu, d'autres moins. Mais, au final, est-ce que cette lecture était vraiment pour moi? Difficile à dire! C'est pourquoi, aussi original, atypique et unique que soit ce roman, je pense que cela ne serait pas lui rendre service que de voter pour lui pour le choix des finalistes du PLIB 2021. Cela serait forcer un nombre important de jurés à lire un roman pour lequel ils ressentent un fort sentiment de dégoût sans même l'avoir lu. Leur état d'esprit ne serait alors probablement pas le bon et un flot de critiques négatives risque de pleuvoir sur ce livre alors que ces lecteurs n'auraient jamais dû le lire à la base. Je suis donc plutôt d'avis de le laisser trouver son public tranquillement. Laissons des lecteurs consentants le découvrir de leur plein gré!
Lien : https://callysseblog.wordpre..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}