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Trimestre tome 11 sur 12
EAN : 9781021401953
Oskar Editions (09/04/2014)
4/5   8 notes
Résumé :
La mer aspire Thomas et l'enfant tombe dans l'eau. Il se laisse descendre sans chercher à se débattre. Il va rejoindre sa mère. L'eau n'est pas froide malgré la tempête. Une fois en dessous, elle a la même température que celle du bain. [...] Si Catherine est une sirène, il est un presque-poisson.
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Thomas vit avec son père Luc, un pêcheur. Sa mère n'est pas là, il ne sait pas pourquoi, car son père ne lui a jamais expliqué; jamais expliqué que sa mère Catherine était morte en couches. Luc a trop mal d'y penser, et aussi bien trop peur que cela fasse mal à Thomas de lui dire ça. Il ne lui explique donc rien, et alors Thomas imagine... que sa mère l'attend peut-être sous les flots. Ce silence douloureux et cette imagination enfantine vont plonger Thomas dans la mer, au risque de la noyade, au risque que Luc, après sa compagne, perde aussi son fils.

Ce très beau livre de la collection trimestre (n°11), édité en mars 2014 chez Oskar editeur ne parle pas vraiment de sirènes, mais plutôt de l'absence d'un être cher, et de l'importance de la communication parents-enfants : Luc cache la vérité à son fils pour ne pas le peiner, Thomas cache son interprétation des faits à son père pour ne pas l'inquiéter. Un mutisme qui mènera au danger.
C'est ce silence qui fera que Thomas se dirigera vers la sirène, et non par des sons mélodieux; c'est une sirène sans chant. La séduction qu'elle exerce sur l'enfant est tout simplement d'être sa maman, vivante mais empêchée de le rejoindre à cause de sa queue de poisson....
Quand son père se rendra compte qu'en laissant l'enfant dans le silence il l'enferme dans un monde de contes, qu'il l'infantilise et le désarme face à la réalité rude et froide, d'une façon qui peut le mener à la mort, il devra le sauver de son filet, ce filet ambivalent dans lequel « chaque jour il [...] enferme quelques larmes » et qui est peut-être composé des " fils qui empêchaient Luc de parler »...

L'écriture de Benoît Broyard est très accessible: bien que la nouvelle fasse 23 pages au total, les phrases sont courtes et simples, dénuées de pathos, et pourtant cachent des abîmes d'émotion, sans jamais faire appel à des points d'exclamation ou du vocabulaire savant. Certaines formules sont d'une belle poésie. le texte est sobre, limpide, rien de superflu ; beaucoup de choses sont laissés à l'imagination des lecteur/rices: âge de Thomas, le lieu, le temps... Ce flou dont on s'aperçoit à peine permet à l'histoire d'aquérir une relative universalité, de parler au plus grand nombre.

Les graphismes de Laurent Richard répondent au texte à chaque page : une illustration pleine page à gauche, à droite le texte. Tout comme l'écriture, les dessins en bichromie bleue sont sans esbroufe, bien que d'une certaine complexité : montages de dessins, de vieilles photos, de gravures, de textures de cartes maritimes, de découpages, il me faut bien avouer que les visuels que j'avais pu apercevoir de ce livre sur le blog "1 page lue chaque soir" de VanessaV m'avaient de suite séduite ! le jeu de miroir entre les pages 24 et 34, entre moment rêvé et moment réel, est aussi très réussi. Il y a un certain humour doux dans ces illustrations, qui apporte de la respiration à un récit qui pourrait prendre un peu trop à la gorge autrement.

Un très bon livre!
(la critique complète, ainsi que quelques images, sur mon blog http://sirenologie.canalblog.com/)
Lien : http://sirenologie.canalblog..
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Thomas vit avec son père, pêcheur. Il se demande où est sa mère, disparue lorsqu'il est né. Son père, Luc, ne sait comment répondre aux questions muettes de son fils, il passe son temps sur son bateau, en mer, à réparer les filets... Et comme il ne veut rien dire à son fils, Thomas rêve, et s'imagine que sa maman est une sirène et que, en tant qu'enfant-poisson, il peut la rejoindre et la retrouver...
Une très belle histoire de relation père/fils, du chagrin que chacun éprouve sans pouvoir, ou savoir, le partager, en parler. Des mots qui ne sortent pas, qui vont également être responsable d'un drame. Les illustrations de Laurent Richard, qui accompagnent le texte, sont splendides, tout en bleu et noir. Une histoire un peu triste, mais tellement jolie ! Encore un bon titre dans la collection Trimestre.
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"Ma mère est une sirène où les mots sont parfois comme les poissons, difficiles à pêcher" de Benoît BROYARD et illustré par Laurent RICHARD est une tranche d'émotion.
Thomas se demande où est partie sa maman. Luc, son père, n'est pas bavard. En rentrant de sa journée de pêche, il prend son temps pour réparer les filets. Il faut le laisser travailler, ne pas le déranger. Oui mais l'enfant veut savoir et le papa ne veut pas montrer ses larmes, ce serait trop dur pour son fils.
Alors Thomas imagine sa maman redevenue sirène par malédiction à sa naissance. Il va aller lui parler, au fond de l'eau, elle va le cajoler et lui expliquer. L'enfant imagine des retrouvailles, une rencontre. Ce ne sera pas dangereux, la maman est sirène, il est donc à demi-poisson et puis en plus, elle viendra vite à sa rencontre.

L'album présente ce manque de communication entre le père et le fils, une difficulté à dire l'indicible, une envie de ne pas culpabiliser, de ne pas amener plus de malheur. le silence n'est pas un manque d'amour.
A travers cette métaphore, l'eau est l'inconnu et l'attente pour l'enfant mais aussi le lien avec ses parents, le déclic. Un filet de pêche peut peut-être attraper une sirène et dénouer les larmes et les mots.
Le travail de Laurent RICHARD est lui aussi une fantasmagorie. le réel et l'imaginaire sont ainsi repris avec des croquis, des découpages bruts et des dessins à l'encre d'une science naturelle, d'une imagerie féérique ou de dessins industriels.
Lien : http://1pageluechaquesoir.bl..
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Avec délicatesse, l'auteur aborde le sujet de la disparition de la mère, morte en mettant au monde son fils. Cet enfant qui aujourd'hui souffre de son absence et s'interroge, mais son père enfermé dans son propre chagrin n'arrive pas à l'aider.

Un sujet délicat traité avec pudeur et tact. Comment faire face à un tel drame et renouer la communication père/fils ?

Cette collection Trimestre nous réserve de belles surprises, des albums éclatants, surprenants et de toute beauté graphiquement. Une réussite

Lien : http://lespapotisdesophie.ha..
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critiques presse (1)
Ricochet
14 août 2014
Ce va et vient entre réalité et poésie participe d’une puissance d’évocation telle, que le lecteur en est tout de suite ému. Comme Luc, on se retrouve de fait à retenir nos larmes. Cet équilibre instable entre réalité et fantasmagorie est très justement illustré par des collages surréalistes de Laurent Richard [...].
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
En réalité, Luc ne pense pas vraiment à ses filets quand il les répare. Il pense à la même chose que Thomas. Catherine leur manque à tous les deux. C'est pour ça que Luc passe des heures à réparer ses filets. Dans chacun des neuds qu'il fait, il emprisonne une des larmes qu'il porte en lui. Pour les cacher. Pour ne pas que Thomas fasse leur connaissance.

Luc utilise le même filet depuis des années. Chaque jour, il y enferme quelques larmes. Est-ce pour cette raison que le fil est si solide?
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Catherine est quelque part en dessous.

Un jour d'ailleurs, Luc pourrait bien la ramener dans ses filets. Thomas n'en n'a jamais parlé à son père. Il sait qu'il se mettrait dans une colère noire.
- Petit, arrête de dire n'importe quoi, veux-tu!
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Des dizaines de fois, Luc revient caresser le visage pâle de son enfant. Il voudrait être un magicien. Il le caresse avec le dos de ses mains; plus doux que sa paume abîmée par la pêche.
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