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Critique de Electra


J'ai lu ce livre en anglais (titre : the incindents in the life of Markus Paul)

Par une belle journée en 1985, Hector Penniac, 17 ans, un garçon Micmac d’une réserve locale d’indiens Premières Nations* commence tout juste son premier job pour payer ses futures études à l’université. Docker au port, il doit charger du bois dans les cales d’un navire hollandais. A midi, Hector est mort. Et son voisin, une jeune homme blanc nommé Roger Savage, devient le principal suspect. Le décès d’Hector va venir bouleverser l’équilibre très fragile qui existe au sein de cette communauté très unie et ses relations toujours tendues entre la communauté blanche.
C’est en cherchant des romans dont l’action se situe au New Brunswick que j’ai découvert l’œuvre de David Adams Richards, romancier canadien prolifique et comparé aux plus grands au Canada. J’ai eu l’envie de lire ce roman car le thème m’intéresse particulièrement : une réserve indienne Mi’kmaq (Micmac) au Canada dont l’un des leurs, à l’avenir prometteur, est tué. Le roman est foisonnant, l’auteur canadien aborde de multiples thèmes : crime et punition, vengeance ou justice, pouvoir, vérité ou mensonges, le fil rouge étant l’enquête sur le crime ou le non crime (accident?) entourant Hector tout en offrant au lecteur un portrait d’une communauté indienne, qui peine à trouver ses repères dans une époque où le présent n’a pas encore soigné les plaies du passé.

Le Canada n’a pas réussi à « traiter » la question indienne – comme leur voisin américain, la question indienne reste en suspends. Les indiens ont été parqués dans des réserves et soigneusement oubliés. Ces derniers s’étaient réveillés dans les années 70 et 80 en organisant des manifestations. Les indiens Mi’kmaq sont répartis principalement sur les territoires du New Brunswick, de la Nouvelle-Ecosse, de l’Ile Saint-Édouard et une minorité au Québec. Victimes comme leurs cousins américains des mêmes maladies (varicelle et alcool), leur communauté a failli disparaitre avant d’atteindre aujourd’hui 20 000 personnes. Seule un tiers parle couramment leur langue (largement influencé par les colons français puis anglais, les Mi’Kmaq anglophones ont peine à comprendre les Mi’kmaq francophones). Mais revenons au roman !

Markus Paul était le petit-fils du chef de la tribu indienne. Enfant à l’époque des faits, il revient bien des années plus tard, décidé à élucider cette énigme qui a provoqué la lente désintégration de sa communauté et la mise à pied de son grand-père, autrefois respecté par son peuple mais dont la mort d’Hector Penniac lui a coûté sa position et bien plus. Richards a un talent incroyable, il sait comment montrer la lente et pernicieuse peur de l’autre qui va mener à la perte plusieurs personnages dont ceux qui servaient d’exemple à la communauté. Tous leurs repères sont bientôt perdus. D’un accident qui n’en est pas un, à la construction d’un centre culturel qui n’en finit pas, à la réapparition du demi-frère violent de la victime, tous ces éléments participent à la lente désintégration de cette communauté, autrefois paisible.

(suite sur mon blog)

Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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