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Critique de EFar


J'ai ouvert Life avec un frisson d'impatience et une pointe de crainte. L'impatience parce que j'ai un faible pour les autobiographies. J'aime écouter le conte d'une vie. Peu m'importe les arrangements que chacun prend avec son histoire : c'est un autoportrait, pas une photo d'identité. La crainte parce que si les récits de survivants me fascinent, l'autosatisfaction, elle, me fatigue très vite. Alors je ne savais ce qui allait surgir de ce portrait en pied dressé par James Cox - Keith a raconté sa vie, Cox l'a couchée sur le papier.

J'ai refermé ce livre emballé par ce condensé d'une vie hors norme, une vie que résume bien le road movie genre Las Vagas Parano qui sert d'entrée en matière. le style est résolument oral, comme si Keith était là, et nous racontait son histoire, sans en rajouter. C'est un sacré conteur, et Cox a su garder l'essence de son phrasé. Cette impression que Richards parle m'a permis d'entrer tout entier dans le récit. Et cela même si j'ai bien senti que je restais à la lucarne, et ne voyais qu'un petit bout de la scène. Mais ce n'est pas grave, et les contributions de différents témoins, comme dans un documentaire, émaillent le récit et lui donne de la profondeur.

Il manque juste – et c'est un manque cruel - la bande son.

Au terme de Life, Keith Richard apparaît comme un de ces anglais dont on faisait les grands corsaires : révolte, refus de la norme et de ses limites, goût de la liberté, code d'honneur, instinct animal et violence à fleur de peau ; un pirate traqué, qui trouve refuge dans les hôtels et quelques maisons amies ; un enfant des cités populaires anglaises, grandi dans les ruines de la seconde guerre mondiale, efflanqué, sourire bravache et regard sombre ; un homme qui a traversé le gouffre de la dope et en est ressorti vivant ; un leader soucieux de sa tribu comme de ses intérêts, et tout entier dévoué à une chose qui le dépasse, la musique.

A bien y regarder, Life nous fait traverser 50 ans de Rolling Stones, de concerts délirants, de traque policière, de foules apoplectiques, de dope, d'overdose, de drames et d'excès en tout genre avec légèreté et humour, et même parfois une pointe de sérieux quand sont mis en avant les valeurs du groupe et de l'amitié, ou les amours indéfectibles, et puis, encore et toujours, le total dévouement à la cause – la grandeur du rock'n roll.

Bref, Keith Richards et James Cox ont vraiment réussi leur coup : Life est un livre très agréable à lire et qui donne envie de (ré)écouter les Stones. D'ailleurs j'en ai profité pour faire une cure de musique des années 60 et 70. Vivifiant.
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