AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9781506703749
160 pages
Dark Horse (21/11/2017)
4/5   1 notes
Résumé :
When two strangers cast coins in a Central Park fountain, their dreams and desires become supernaturally intertwined. Cal wants fame and respect and Mary craves true love from her pro quarterback boyfriend, but destiny weaves a tangled fabric. From Mike Richardson (47 Ronin, Echoes) and Eisner Award winner Paul Chadwick (Concrete, The World Below) comes Best Wishes, a Woody Allen-esque tale of New York, meme madness, fame's price, and secrets of the heart.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après Best WishesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète indépendante de toute autre. Elle est parue directement sous cette forme, sans prépublication. Elle a été écrite par Mike Richardson, le président de l'éditeur Dark Horse, et dessinée et encrée par Paul Chadwick qui en a également réalisé le lettrage. Ce dernier est également le créateur et auteur de la série Concrete. Cette bande dessinée est en noir & blanc. Précédemment, Mike Richardson avait écrit 2 histoires complètes illustrées par Gabriel Guzman Father's day et Echoes (2016). Récemment, Paul Chadwick avait illustré un scénario d'Harlan Ellison 7 against chaos.

Quelque part en Italie, sur la place d'un village, Massimo et Roberta regardent une entreprise de BTP démonter la fontaine dans laquelle ils avaient jeté des pièces comme tant d'autres quand ils étaient jeunes en formulant un voeu. Ils sont convaincus que leur voeu a été exaucé et s'ils regrettent le fait que la fontaine ait été vendue, ils savent qu'elle portera bonheur à d'autres ailleurs. La fontaine est reconstruite à New York et doit être inaugurée par le maire quelques jours plus tard. Calvin Rupp est un designer graphique qui s'est installé à son compte, mais qui n'a que des commandes sans envergure de clients qui lui imposent quoi faire et comment le faire. Il appelle Rolf Briggs du prestigieux cabinet de design Nolan & Briggs, pour lui demander s'il a eu le temps de regarder son portfolio. Il a droit à une réponse sèche et négative, sans appel.

Mary Capolavoro est jeune femme avenante qui entretient une relation intime avec Josh Tiefenwasser, le quart-arrière (quarterback) de la prestigieuse équipe de football américain de New York. Elle l'accompagne dans ses dîners de gala, ses réceptions d'affaire et autres apparitions rémunérées. le cabinet Nolan & Briggs planche sur un projet de nouveau logo pour la ville de New York, mais les édiles ont décidé de ne pas leur confier la conception dudit logo, juste l'organisation d'un concours de conception ouvert aux newyorkais. Mary n'apprécie pas trop les remarques de sa colocataire Magda concernant l'appétit sexuel des sportifs qui ne se limitent pas à une seule compagne. le jour de l'inauguration de la fontaine à New York, Calvin Rupp est présent en espérant qu'un ami va pouvoir confier son idée de logo à Dorothy Nolan ou à Rolf Briggs. Mary Capolavoro est présente pour accompagner Josh Tiefenwasser qui se tient aux côtés du maire lors de son discours pour dévoiler la fontaine. Après le discours et le départ de la foule, Mary et Calvin jettent chacun une pièce dans la fontaine en formulant un voeu.

La couverture annonce des voeux formulés en jetant une pièce dans une fontaine et en mettant en avant trois personnages principaux. Comme à son habitude, Mike Richardson prend soin de rendre le plus explicite possible le phénomène par lequel tout arrive. L'histoire commence donc avec le déplacement de cette fontaine et 2 personnages exprimant leur conviction qu'elle dispose réellement d'un charme amenant la réalisation des voeux. Cette première séquence n'apparaît démesurée par rapport au récit, 6 pages sur 158. Puis il passe à la présentation des principaux personnages à partir de leur situation du moment. En allant vérifier qui a fait quoi, le lecteur remarque que l'histoire a été imaginée par Richardson, mais que le script a été réalisé par Paul Chadwick. Il retrouve effectivement sa délicatesse et sa sensibilité dans les dialogues, sa manière de présenter des individus normaux et de les rendre banals. Les individus échangent des propos mesurés, sans mots orduriers, sans théâtralisation. Il n'y a pas de longs discours, ou de longs soliloques, ce qui n'empêche pas le lecteur de ressentir l'empathie des personnages les uns pour les autres, leurs petites attentions, leur gentillesse.

De la même manière, les dessins montrent des êtres humains banals, sans caractéristiques physiques extraordinaire. La silhouette de Calvin Rupp ne présente pas une musculature extraordinaire ou un port altier. Il est mince sans avoir une allure de mannequin. Il porte des vêtements un peu trop larges pour lui, sans pour autant se négliger. Il adopte des postures naturelles, parfois un peu résignées, parfois attestant de son intérêt pour son activité ou pour la personne en face de lui. le lecteur peut comparer sa silhouette et ses postures à celles de Josh Tiefewasser dont le corps est bien découplé, avec une musculature apparente ce qui est cohérent avec le fait qu'il s'agit d'un athlète. Mary Capolavoro dégage un véritable charme sans être sexualisée à outrance, avec une certaine forme de naturel dans ses toilettes et dans ses postures. le comportement de Magda se situe plus dans la séduction, tout en restant dans un registre mesuré, sans être aussi entreprenante ou vulgaire qu'une jeune femme qui vient déranger Josh Tiefenwasser à sa table, alors qu'il est en train de diner avec Mary Capolavoro. le lecteur ressent vite une réelle empathie douce, pour ces individus qu'ils côtoient de séquence en séquence, appréciant la gentillesse de Mary, l'assurance de Josh, ou encore le léger défaitisme de Calvin. Il sourit devant la relation entre Dorothy Nolan & Rolf Briggs, cabotinant un tantinet dès qu'il y a des personnes pour les voir.

Au fil des différentes séquences, Paul Chadwick sait donner de la consistance aux différents environnements, en représentant régulièrement les décors dans plus de 80% des cases, sans qu'ils n'écrasent les personnages. le lecteur peut se projeter à leurs côtés dans chacun de endroits où ils se trouvent : le petit appartement de Calvin Rupp avec le rideau tendu au milieu pour séparer la partie qui lui sert de bureau où il reçoit ses clients et celle où se trouve son lit, la terrasse de café où Mary Capolavoro dessine un logo en présence de Magda, le bureau spacieux où se déroulent les réunions à Nolan & Briggs, les taxis que prennent les personnages, ou encore le bureau personnel de Mary. Régulièrement, l'oeil du lecteur est attiré par un petit détail visuel qui donne son cachet à une scène : les sculptures de la fontaine, les toits en tuile sur la place en Italie, le reflet de la pluie sur le buste d'un client de Calvin Rupp, la sculpture de le cri d'Edvard Munch dans son bureau, la forme des chaises dans le restaurant où Mary déjeune avec ses parents, les motifs de poisson sur la chemise de Rolf Briggs, la peluche pingouin sur le canapé de Mary, etc. Au travers des images, le lecteur se sent accueilli dans l'intimité des individus, dans leur quotidien, sans pour autant se sentir voyeur.

La quatrième de couverture compare le récit à une comédie dramatique newyorkaise de Woody Allen. Effectivement le fil rouge de la conception d'un logo pour la ville de New York fournit l'occasion d'évoquer la cité, mais le lecteur ne ressent pas l'impression d'une visite touristique, car les différents endroits montrés ne la célèbrent pas, ne l'emmènent pas dans un tour guidé des places et endroits les plus connus, ou dans les quartiers inattendus. Il s'agit plus d'une toile de fond. L'intrigue emprunte plus au dispositif de certains des films du célèbre réalisateur, à la fois avec cette légère touche de surnaturel apportée par la réalisation des voeux, à la fois par cette mise en scène de sentiments délicats, d'hésitations et de moments manqués. le lecteur perçoit les élans du coeur de Mary, de Josh, de Calvin, la manière dont les circonstances les contrarient, la manière dont ils se retiennent de céder à leur inclination naturelle, la manière dont certains moments mettent ces sentiments à nu, dont d'autres moments font apparaître le décalage entre les sentiments de deux interlocuteurs. La mise en scène et le jeu des acteurs font passer ces impressions ténues, ces croisements sophistiqués, avec élégance. Malgré tout, le lecteur ne parvient à se sentir complètement impliqué par ces personnages libres de toute attache, par leurs atermoiements sympathiques et contrariés, par le décalage entre le confort de la réussite de Mary et celle différente de Josh, avec la situation plus précaire et plus déséquilibrée de Calvin.

L'intrigue semble très ténue, passant à l'arrière-plan, le lecteur se demandant parfois s'il y a en a bien une, ou s'il ne s'agit que d'une tranche de vie. La chance qui sourit à Mary Capolavoro est peut-être générée par son voeu formulé lorsqu'elle a lancé la pièce dans la fontaine, mais cela ne constitue pas un suspense, et le lecteur a tôt fait d'oublier ladite fontaine et son pouvoir. le concours de logo amène quelques réflexions sur la nature du don artistique et la part d'imprévisible et de chance qui entre dans le fait que le grand public s'entiche d'un tel logo. Il est possible également (et même fort probable) que le lecteur comprenne très rapidement quelle est la nature du grain de sable qui s'est introduit dans la vie de Mary Capolavoro et de Calvin Rupp, ce qui désamorce toute l'étrangeté romantique du récit. Il reste alors une sympathique comédie dramatique un peu dégagée des contingences matérielles, un peu trop éthérée.

La quatrième de couverture est un peu trop enthousiaste dans sa comparaison avec une comédie de Woody Allen. le lecteur découvre bien une histoire avec des protagonistes sympathiques et affables, servie par des dessins d'un grand naturel sans afféterie, mais pas une comédie inoubliable.
Commenter  J’apprécie          30


Videos de Mike Richardson (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mike Richardson
Vidéo de Mike Richardson
autres livres classés : comédieVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20201 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}