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Clarisse Harlove. précédé de l'Eloge... tome 2 sur 2
EAN : 9784729927404
Chapitre.com - Impression à la demande (01/01/2014)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Cet ouvrage est une réimpression à l'identique de l'édition originale numérisée par Gallica. Il est possible qu'il présente quelques défauts dus à l'état de l'ouvrage et au procédé de numérisation.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le début de ce tome 2 est sensationnel. (Je possède l'édition Desjonquères de 1999 où ce tome commence à la lettre 180.) Lorsque Lovelace se met à prendre la narration à son compte, le roman devient carrément haletant.

C'est un fourbe, un monstre, un impitoyable mais, à sa façon, il a un charme fou. Son amour pour Clarisse n'est pas douteux, et pourtant, et pourtant…

Clarisse n'a assurément pas mérité de tomber sur un tel dépravé sexuel mais n'est-elle pas inflexible à l'excès ? Ne voit-elle pas qu'il fait pour elle ce qu'il n'aurait consenti pour aucune autre ? Ce n'est peut-être pas assez, au sens chrétien du terme, mais pour un homme tel que lui cela ne signifiait-il pas déjà beaucoup ? Lovelace a-t-il 100 % des fautes à se reprocher ? Ce n'est sans doute pas aussi simple. N'y avait-il rien de bon à espérer ni à retirer d'un Lovelace ? Une âme si charmante et si élevée qu'une Clarisse, si clairvoyante en toute situation a-t-elle été si perspicace en ce qui concerne le plus haut degré de la passion amoureuse susceptible de naître chez son persécuteur ?

Bref, peu importe, il arrivera ce qu'il arrivera et je m'en voudrais de vous le dévoiler. Un roman réellement exceptionnel en cette première moitié de second tome mais dont je dois reconnaître que, malheureusement, sitôt que le narrateur principal devient Belford l'intérêt décline.

Pourquoi ? Parce qu'au lieu d'écouter la force prodigieuse de cette histoire, la sagesse du roman, comme l'appelle Milan Kundera, Richardson a voulu transmettre des valeurs morales et de piété chrétienne. Je trouve que cela affaiblit le roman.

Alors qu'il était d'une intensité et d'un puissance absolue, il devient languissant, larmoyant, faisant largement dans le pathétique et appuyant, insistant lourdement sur les dangers des travers moraux.

Je serais tentée de vous dire : « On s'en fout de la morale monsieur Richardson ! Faites-nous palpiter encore, faites-nous tressaillir pour vos personnages comme avant, continuez de nous envoûtez par les rouages du roman que vous maîtrisez à la perfection et ne cherchez plus à faire de nous des grenouilles de bénitier que nous ne serons jamais. »

L'abbé Prévost qui a traduit le roman en français ne s'y est pas trop trompé, il a compris que l'intérêt supérieur du livre était dans cette fantastique histoire d'amour et de moeurs, ce bras de fer délicieux entre la belle vertueuse et le beau dépravé et pas du tout dans les conséquences, d'où les coupes nombreuses qu'il a opéré en fin d'ouvrage.

En approchant du dénouement, le roman fait long feu, on veut faire pleurer dans les chaumières, on veut édifier, éduquer peut-être, un lectorat qui a été transporté si haut auparavant qu'il ne peut que se juger déçu de se voir infliger un sermon moralisateur.

Cher Samuel Richardson, votre histoire était magnifique et se suffisait largement à elle-même. Ce que vous avez voulu injecter de morale, c'est ce que vous avez fait perdre de force à l'oeuvre, qui, par chance en avait tellement au départ que cela ne l'altère finalement pas tant que cela.
Mais si l'on excepte ce bémol, quelle beau roman, messieurs, dames, quel beau roman !

Bien entendu, ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ecrire la critique de Clarisse Harlove n'est pas une mince affaire, tant ce roman est extraordinaire. J'ai adoré ce tome 2, encore plus que le premier !
La majeure partie de l'histoire nous est narrée par Lovelace, dans ses lettres à Belford ! Quel rythme ! Je n'arrivais plus à me décrocher de cette lecture. Mais surtout, quel personnage ! Il a beau être méchant, manipulateur, menteur, il est sans conteste mon préféré, car il est également plein d'esprit, brillant et qu'au fond, il l'aime, sa Clarisse. Il l'aime à la folie, tout odieux qu'il soit avec elle, la fin du roman nous le prouvera.
Clarisse est également un personnage complexe. Drapée dans sa rigidité, trouvant mille excuses à ces insupportables parents, elle agace ; cruellement outragée, elle émeut. Son côté terriblement fier m'a empêchée d'avoir pour elle l'empathie qu'il aurait fallu, jusqu'à ce que survienne le drame. Après cela, je l'ai plainte sincèrement.
John Belford est une agréable surprise ; le piquant de miss Howe un délice dont on ne se lasse pas. Par l'amie de Clarisse surtout, Richardson a fait de ce roman un grand roman féministe.

Un grand merci à La BNF et à Hachette d'avoir réimprimé ce chef d'oeuvre ! Que de bons moments ces deux tomes m'auront faits passer cet été !
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Lorsque les maladies arrivent, nous jetons les yeux autour de nous, et les uns sur les autres, comme des oiseaux effrayés à la vue du milan qui est prêt à fondre sur eux. Que nous sommes faibles alors, avec toutes nos affectations de courage !

Lettre 302 : M. Belford à M. Lovelace.
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Malédiction ! fureur ! désespoir ! Ton ami est perdu, trahi, assassiné ! Clarisse a disparu ! Clarisse est partie, c'en est fait ; absolument partie !
Non tu ne sais pas, tu ne peux concevoir les tourments qui me déchirent le cœur ! Que faire? Que résoudre? O Dieu ! Dieu ! Dieu !
Mais il faut que je t'écrive, ou que la fureur me fasse courir les rues. Je suis hors de moi, j'ai l'air d'un insensé depuis deux heures ; dépêchant des messagers à chaque poste, à chaque voiture, à chaque hôtellerie, à chaque maison, avec des billets, que j'ai fait répandre à plus de cinq milles à la ronde !
Petite hypocrite ! Qui ne se serait pas cru sûr d'elle ! Ne connaissant pas une âme dans toute la ville ! Une traîtresse sans expérience, qui m'avait déclaré, dans son premier billet, que l'espoir d'une réconciliation avec sa famille lui ôtait l'idée de me quitter ! Malédiction sur ses artifices ! J'avais la folie d'attribuer à sa délicatesse, à sa modestie, la peine qu'elle avait à me regarder en face, après quelques libertés innocentes ; tandis qu'impudemment, oui, impudemment, toute Clarisse qu'elle est, elle cherchait les moyens de me dérober le plus précieux trésor dont j'eusse damais acquis la propriété ; acquis par un pénible et long esclavage, par quantité de combats contre les bêtes féroces de sa famille, mais surtout contre un moulin à vent de vertu, dont la seule attaque m'a coûté un million de parjures, et qui de ses maudites ailes m'a jeté plus d'un mille et demi au-delà de toute espérance !
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Que de gens qui se plaignent d’autrui, dont le bonheur dépend d’eux-mêmes !

Lettre 229 : M. Lovelace à M. Belford.
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Quel esprit industrieux j'ai reçu de la nature ! On ne me reprochera pas de m'endormir dans l'oisiveté. Le plaisir me coûte cher. En vérité, je m'admire quelquefois moi-même. Avec une âme si active, j'aurais fait une figure éclatante dans quelque état que le ciel m'eût placé. Sur le trône, j'aurais été sans doute un des plus grands rois du monde. J'aurais disputé le titre de conquérant du fameux Macédonien. J'aurais entassé couronnes sur couronnes, et dépouillé tous mes voisins, pour mériter le nom de Robert-le-Grand. J'aurais fait la guerre au Turc, au Persan, au Mongol, pour leurs sérails ; et je n'aurais pas laissé à tous ces monarques orientaux une jolie femme sur laquelle je n'eusse assuré mes droits.
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Je conviens néanmoins qu'une femme est perdue lorsqu'elle ne se ressent point des premières hardiesses d'un amant ; car l'amour est un usurpateur ; il ne retourne jamais en arrière ; il aspire toujours à de nouveaux progrès ; il n'est satisfait que par les conquêtes qui éteignent ses désirs.
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