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Critique de allard95


"Pamela" ne peut être considérée que comme une curiosité: un livre publié en Angleterre en 1741, c'est-à-dire 10 ans après le Manon Lescaut de Prévost à la morale duquel Richardson prétend prendre le contrepied, et 6 ans avant Clarissa Harlowe, oeuvre épistolaire elle aussi - tout de même plus élaborée -. La description de la vertueuse et prudente Pamela, de sa compréhension des situations et des manoeuvres de son maître pervers (elle n'a que 15 ans au début du roman....), les lettres si délicates qu'elle adresse à ses parents: tout cela est précieux et excellent. Ce qui l'est moins, c'est la limite de la leçon de morale que veut donner l'auteur, mais il faut situer cela dans l'époque: comme dans Clarissa, l'homme est un agresseur sexuel sans retenue. Avec Clarissa, face aux résistances de la fille, il ira jusqu'au viol. Ici, malgré ses pièges, sa violence, et son hypocrisie, il devra se résoudre à changer de tactique. Jusqu'à s'adoucir et proposer un mariage légal..... L'aboutissement du roman n'est donc pas très plaisant: pour nous, la morale n'est pas sauve. Mais l'innocence et la vertu de Pamela le sont, selon les vues de l'époque, et c'est ce que Richardson prétend démontrer. Pour ceux qui n'auraient pas compris: Pamela n'est pas Manon Lescaut; ou bien: un romancier anglais a une morale bien différente de celle d'un romancier français. Cqfd. Nous n'étions qu'à la moitié du XVIII° siècle, le roman était un genre naissant. Ce qui suivra, en Angleterre, en France, et ailleurs, nous le connaissons aujourd'hui: une littérature multinationale merveilleuse et d'une richesse inouie, dont Manon Lescaut, Pamela et Clarissa n'étaient que des profils un peu brouillons; mais il fallait bien un commencement. Rendons-leur grâce , ainsi qu'à leur auteurs, pour cela!
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