*** Quand l'histoire s'accélère ... ***
L'histoire s'accélère dans ce troisième tome se passant majoritairement en Allemagne avec la montée du nazisme.
Dans cet opus, Martin enrôlé dans la Wehrmacht, se retrouve dans le sud de la France, où il protège à sa manière Katarina qui vit avec son époux.
1943, Allemagne. Maria, travaille chez un médecin en tant que secrétaire, ça fait bien longtemps qu'elle n'a plus revu Martin, son amant alors qu'elle vivait en France.
Maria a une petite fille (Alicia) ... on se demande bien qui peut être le père (!), mais Maria semble heureuse.
Un jour, alors qu'Alicia, fouille dans la dépendance du médecin afin de trouver un nouveau jouet, Maria tombe sur une machine à écriture avec des tracts de propagande. Cette dépendance au fond du jardin est l'antre du fils du médecin qui combat le régime totalitaire.
Maria décide de rejoindre le mouvement ...
Ce troisième opus est une fois de plus intéressant puisqu'il met l'accent sur la vie des Allemands en Allemagne sous le régime nazi, et qui présente les points de vue politique des différents personnages de la bande dessinée.
Le principal personnage, Martin, n'est pas ou très peu présent dans ce tome.
On continu l'aventure avec le tome 4.
1943, Martin est mobilisé comme lieutenant. Il est en garnison dans le sud-est de la France où il retrouve Katarina qui s'y est refugiée.
Même après la défaite de Stalingrad, beaucoup d'Allemands vénèrent encore Hitler et ont perdu toute faculté de réflexion.
L'esprit de délation règne.
Les quelques esprits libres sont traqués par la Gestapo.
Dans une famille, quand un membre de celle -ci ose la moindre critique contre le parti nazi, la situation peut devenir dramatique.
Toujours cette atmosphère oppressant puissamment rendue par le scénario et le dessin.
L'émotion ressentie à cette lecture me pousse à copier in extenso la dernière lettre de Maria, héroïne de cette bande dessinée, à sa fille (tant de martyrs exécutés par les nazis écrivirent des lettres d'adieu bouleversantes) :
"Alicia ma chérie,
J'aurais tant voulu de voir une dernière fois avant de partir, mais c'est hélas impossible. Tu ne quittes pas mes pensées, et je sens qu'à l'intérieur de moi coulent de chaudes larmes.
Quand j'ai été arrêtée, je me suis dit "Qu'as-tu fait ?"..
L'idée de t'abandonner, dans ce monde violent et haïssable, m'est insupportable. M'ais c'est parce que précisément je ne voulais pas que tu grandisses dans ce monde-là, dans ce pays qui fait honte à son histoire et à l'humanité, que j'ai fait ce que j'ai fait. Qu'entre le renoncement et la lutte, j'ai choisi la lutte...
Quand je porte un regard vers l'avenir, je vois un monde meilleur, libéré de la haine, de la peur, et je me sens un peu apaisée.
Un jour, j'en suis sûre, notre époque semblera étrange et lointaine.
J'espère que tu ne m'en voudras pas, que tu me comprendras, et que tu me garderas une petite place dans ton coeur.
Tu m'as apporté les plus beau moments de ma vie.
Je te serre dans mes bras en pensées et t'embrasse très, très fort, aussi fort qu'il est possible."
Maria a été guillotinée un matin de février 1944.
On quitte un temps la vie de Martin pour suivre celle de Maria que Martin avait croiser à Paris.
Devenue secrétaire d'un médecin de village, elle élève sa fille loin de la guerre qui fait rage. Alors qu'elle cherche des jouets pour sa fille dans le grenier de la maison de son patron, elle découvre que le fils de celui-ci rédige des tracts contre le régime nazi…
La résistante au régime nazi en Allemagne est un sujet peu abordé dans les livres. Il faut dire qu'il était bien difficile pour des militants anti-nazis de survivre dans un pays qui avait été nettoyé de ses opposants au régime et des juifs et qui était quadrillé par la Gestapo et les pro-nazis.
La lettre de Maria à sa fille qui conclut l'album est très émouvante et témoigne de la force des convictions de ces opposants au régime Nazi qui prenaient des risques immenses pour faire entendre raison à leurs compatriotes.
Un album encore magnifiquement réalisé par le duo Beuriot et Richelle.
Avec Maria, le tome 3 de ce que l'on peut considérer comme des "chroniques du nazisme ordinaire", les auteurs frappent encore plus fort que dans les deux tomes précédents. Ils déroulent les vexations ordinaires, les trahisons, les mensonges, les dénonciations et la résistance allemande qui se développe. Celle-ci, méconnue, est illustrée principalement par quelques idéalistes qui rédigent et distribuent des tracts et envoient des lettres de menace à ceux qui se montrent trop zélés. Nous sommes en 1942, l'Allemagne se rend peu à peu compte que la guerre ne se passe pas comme prévu. La propagande s'accroît. La coercition aussi.
C'est très bien vu. C'est lourd, pesant, une chape de plomb. Entre les réformés qui commencent aussi à attirer l'attention de la Gestapo et les dénonciations mesquines qui donnent lieu à des procès pour l'exemple... Maria va (sans raison particulière) aider la résistance. Mais les temps sont durs et la mort rôde.
1943 : Martin sert la Wehrmacht dans le Sud Est de la France où s'est réfugiée Katarina qu'il tente de protéger. Cependant, ce volume est centré sur Maria, ancienne compagne de Martin à Paris et qui est repartie en Allemagne. Secrétaire d'un médecin, elle va entrer en résistance au régime hitlérien, ce qui comporte de gros risques. En effet, face aux défaites militaires, le régime devient encore plus policier, paranoïaque, les délateurs sont partout. Maria voudrait réveiller les consciences mais n'est-ce pas naïf ou cause perdue d'avance quand certains pensent qu'Hitler, en nouveau Messie, est capable d'accomplir des miracles.
Album intéressant car il aborde la vie des Allemands en Allemagne, sous le régime nazi.
Alicia chérie,
J'aurais tant voulu te voir une denière fois avant de partir, mais hélas impossible. Tu ne quittes pas mes pensées, et je sens qu'à´à l'intérieur de moi coulent de chaudes larmes.
[...]
Quand je porte mon gard vers l'avenir, je vois un monde meilleur, libéré de la haine, de la peur, et je me sens un peu apaisée...
Un jour, j'en suis sûre, notre époque semblera étrange et lointaine...
J'espère que tu ne m'en voudras pas, que tu me comprendras et que tu me garderas une petite place dans ton cœur.
Tu m'as apporté les plus beaux moments de ma vie.
Je te serre dans mes bras en pensées, et je t'embrasse très, très fort, aussi fort qu'il est possible.
Maman
-Dis, Otto...
-Oui?
-Pourquoi t'as un trou dans la main?
-Parce que j'ai perdu deux doigts. En France. A la guerre.
-Ah... Tu les as pas retrouvés?
-Ben non, tu vois...
Allemagne, 1943
Devons-nous être à jamais le peuple qui ne suscite que haine et dégoût ? Non !
Vous devez rejeter le régime de sous-hommes que le national-socialisme nous impose ! Une nouvelle guerre de libération a commencé !...
- Les maladies ne vont pas s'arrêter parce que le Führer vient dans la région.
- Vous seriez étonnée! On récence de nombreux cas de personnes gravement malades qui ont recouvrés la santé après avoir serré sa main!...
Tout ce qu’on peut faire, c’est espérer que les anglo-américains en finissent avant que les salauds qui nous dirigent nous envoient à la boucherie…
Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.