*** Sur le Front Russe ***
Second semestre 1943. Après une brève escale en Allemagne, Martin se retrouve dans une petite ville en Ukraine, à l'arrière du front.
Les Ukrainiens qui avaient accueilli les Allemands en libérateurs, alors que Staline les avaient affamés depuis plus de 10 ans, se rendent compte qu'ils continuent à être privés de nourriture et de soins.
Hitler considérant les Slaves comme des sous-hommes, aucun égard ne doit être appliqué.
Alors que Martin découvre des documents secrets et qu'il se fait prendre par son supérieur, ce dernier l'envoi sur le front Russe pour nettoyer les villages et surtout pour que Martin ne dévoile pas le contenu de ces documents compromettants ....
Ce tome 6 est une fois de plus très intéressant historiquement parlant et plus on enchaîne les tomes de cette saga, plus le graphisme et le texte sont plaisants.
La saga d'Amours Fragiles continue sur sa lancée en se concentrant cette fois-ci sur Martin. Cette fois-ci notre petit blondinet allemand ne pourra pas échapper à la guerre. Il avait réussi jusque là rester à l'arrière mais suite à simulation ratée d'un ulcère gastrique il n'a plus le choix.
Nous évitons tout de même le front. pas de bagarre, pas d'altercation avec des français. Non il fuit de Russie.
Amours Fragiles est une belle BD qui attache une importance toute particulière à la psychologie des personnages, même secondaire. La guerre fait naitre nombre de sentiments douloureux, contradictoires ou héroïques. Les allemands sont peut être les méchants que l'histoire a retenu, ce sont avant tous des humains qui souffrent autant de cette situation.
6ème tome de la série "Amours fragiles", un roman graphique en 10 volumes(6 publiés à ce jour) qui parcourt la seconde guerre mondiale depuis la montée du nazisme, à travers les yeux de Martin Mahner, un jeune allemand humaniste et réservé.
Ce qu'il redoutait a fini par arriver : Martin est envoyé en Ukraine. Confronté aux exactions des belligérants des deux côtés, son humanité est mise à rude épreuve...
Frustrante action que de tourner la dernière page de ce dernier épisode paru, tant la subtilité de l'intrigue comme la qualité précise du dessin donnent envie de connaître la suite!
La montée des Rouges au Front
Nous sommes en 1943 et Martin vient d'être envoyé juste à l'arrière du front Russe, en Ukraine.
Cette province est tiraillée entre son ressentiment anti-russe (Staline a affamé ce peuple par des prélèvements étatiques criminels en 1932-1933 occasionnant des millions de victimes) et son calvaire causé notamment par les SS qui considèrent les Slaves, comme des sous-hommes.
Tandis que l'armée Russe regagne du terrain, Martin va perdre ses dernières illusions sur le régime, mais également sur la Wehrmacht, armée complice au delà de ce qu'il imaginait. Plus que jamais, il se sent prisonnier de ce système qu'il réprouve mais auquel il participe.
Avec ce nouveau volume, Beuriot et Richelle reviennent à une histoire beaucoup plus linéaire et donc lisible, que celle qui rendait le 5ème tome (Amours fragiles, Tome 5 : Résistance) , un peu difficile à suivre.
Comme d'habitude, les personnages sont montrés sous toutes leurs facettes, de manière intelligente et nuancée. L'Histoire n'est pas maltraitée. L'âpreté et la cruauté de cette guerre qui ne respecte pas, ici moins qu'ailleurs encore, les règles conventionnelles sont exposées sans pesanteur, mais sans complaisance non plus.
Ainsi, le tragique événement "Babi Yar" (massacre de plus de 33 000 personnes par les Einsatzgruppen -auquel la superbe 13ème symphonie de Chostakovitch rend hommage) est évoqué avec concision et sans rompre le récit.
Le dessin de Beuriot n'est sans doute pas techniquement irréprochable, mais j'avoue que j'aurais du mal aujourd'hui à en imaginer un autre. Son trait précis et délicat donne tout son attrait et son charme à cette série.
A noter que ce volume comprend aussi 7 pages de présentation de la série et des auteurs.
Mahner est envoyé sur le front de l'Est. La situation ne le prédispose pas à voir le régime sous un jour agréable. Dès lors, son scepticisme et ses doutes par rapport au nazisme risquent de lui porter préjudice. C'est d'autant plus le cas qu'il est témoin d'exactions des Einsatsgruppen, qui déterrent et brûlent les corps de juifs abattus deux ans auparavant. Il se rend compte que, malgré la position officielle, l'armée allemande a fermé les yeux et même -parfois- participé aux massacres.
Il est également question de défaite globale. le moral est au plus bas. L'armée allemande reproduit la débâcle de Napoléon. Ils sont obligés de progresser dans les plaines ukrainiennes dévastées par eux-mêmes et par les Ukrainiens ou les Russes. La violence aveugle, synonyme de désespoir, engendre des actes de cruauté incroyables, comme quand le commandant fait marcher un de ses hommes avant la troupe en plein terrain miné.
Un tome très sombre. de nouveau, tout est fort bien documenté. Les visages qui changent d'une case à l'autre m'ont posé moins de problème que d'habitude.
-Il aurait été plus sage de tirer les leçons de l'échec de Napoléon... Attaquer la Russie était une erreur. Une erreur fatale...
- Une erreur fatale? Ils me font bien rigoler! Au début, il ne s'en trouvait pas un pour critiquer les visées expansionnistes des nazis. Pas un!
Etrange schizophrénie de la guerre qui fait que l'on entretient des relations cordiales avec des gens dont demain on tuera peut être les maris, les frères, les enfants...
La ligne de front se rapprochait… nous ignorions les intentions du haut état-major. Allions-nous battre en retraite ou défendre la ville, contre toute logique, comme nous l’avions fait déjà à Stalingrad et ailleurs ?
La Wehrmacht s’était couchée devant Hitler. Ses chefs avaient accepté sans ciller de s’engager dans une guerre raciale dont ils savaient qu’elle ne respecterait aucune des règles conventionnelles…
Ricken était un homme cultivé, intelligent. Un humaniste. Il s’était pourtant laissé corrompre, comme ses pairs…
Complétez le titre de cette pièce de Jean Giraudoux : La Guerre ... n'aura pas lieu