L’éphémère est un garant d’intensité.
L’intuition vague que nous avons penetré,l’espace d’un instant,au coeur du monde.
Un grand silence où il n’y a plus de dualité.
Qu'est-ce qui justifie une vie ? Avoir créé une œuvre ? Elle sera sûrement ignorée. Avoir fondé une famille ? Vos descendants vous oublieront. Vous n'avez été que le maillon d'une chaîne biologique. L'amour ? Il passe. Avoir laissé une trace ? Le temps l'efface. Le seul sens que j'ai trouvé, c'est d'accomplir sa mission d'homme, relié à la terre et au mystère. Donner au monde un amour spirituel, sans ego, détaché du matériel. Pour aimer vraiment. Ne viser rien d'autre que son propre rayonnement. Comme le soleil qui se contente de briller et, à son insu, donne la vie.
Un pêcheur africain se repose à l'ombre d'un palmier. Un occidental le croise et l'encourage à travailler.
- Pour quoi faire? répond le pêcheur.
- Pour gagner de l'argent.
- Pour quoi faire?
- Pour habiter une belle maison.
- Et puis après?
- Avoir une grande famille.
- Et après?
- Développer encore plus l'entreprise avec tes enfants.
- Et après?
- Après tu seras tranquille et heureux de te reposer.
- C'est ce que je fais.
J'ignorais comment habiter ce vide intérieur. Comment peupler mes journées. Il est plus facile d'être débordé pour ne pas se retrouver face à soi-même. J'enviais ceux qui avaient une vie toute tracée, noyée dans les responsabilités. Ne pas avoir à se demander comment rendre productives et belles les heures à venir. Merveilleuse illusion que nos vies ont un sens parce qu'elles snt bien remplies.
Le destin d'un homme dépend de ce qu'il pense de lui-même. Il a le choix de ne pas subir sa vie.
Il vaut mieux finir mal que ne pas avoir commencé à vivre.
On ne part pas en prenant l'avion, ni la route, mais en posant un regard vierge sur le monde.
Je m'enlisais dans un livre que je n'arrivais pas à écrire, dans des amours que je ne parvenais pas à vivre.
J'avais réalisé dans le désert que notre vie servait un autre but que la réussite.