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« Je suis du pays dont vous êtes:
Le poète est le Roi des Gueux. » p. 19

Jean Richepin (1849-1926), élu à l'Académie française, est à (re)découvrir !
J'ai eu grand plaisir à parcourir ce recueil, composé en grande partie en alexandrins, qui offre aussi de beaux passages en argot. Jean Richepin n'y met pas seulement les hommes en scène mais également la nature surtout dans la première partie.
Il chante la liberté quel que soit l'être vivant, animal, végétal ou humain et même une statue, image de l'homme oublié.
Il chante les bienfaits du soleil, de la pluie…des éléments naturels. Tous ont leur utilité à un moment ou un autre. La neige peut être triste ou belle.
Il oppose souvent le bourgeois, sédentaire, aux gueux qui ne font que passer. Il en dépeint toute l'humanité et la richesse de coeur. Beaucoup de tendresse et de compassion émanent de ses vers. Il évoque des situations difficiles, tragiques puis des scènes de fêtes : la vie en somme.
J'ai eu la surprise de retrouver un texte appris à l'école (La Ballade de Noël, p. 108).

Les alexandrins n'alourdissent en rien le style, au contraire, il en ressort une véritable musique. C'est un bonheur de les lire, les entendre ; ils s'enchainent si facilement pour former une histoire !
J'ai été agréablement surprise de l'aisance que j'ai eu à lire ce recueil, ce n'est pas toujours le cas en poésie.
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Les oiseaux de passage, poème assez long de Jean Richepin, tiré du recueil "La chanson des gueux" a été mis en musique et interprété par Brassens. Ce dernier a "coupé" dans le poème pour l'adapter au format d'une chanson à ... écouter et ou entendre de nouveau.

1. Les oiseaux de passage - Georges Brassens - YouTube
► 3:15► 3:15
www.youtube.com/watch?v=wRdXZRZ5lkE‎
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Jean Richepin a été un auteur prolifique, auteur de romans, pièces de théâtre et de poésie. C'est justement la poésie, et plus précisément le recueil La chanson des Gueux, publié en 1876 qui fit connaître l'auteur à un large public. le livre a connu un succès de scandale : il a attiré les foudres de la justice et a été jugé contraires aux bonnes moeurs. Jean Richepin est condamné à un mois de prison, qu'il va effectuer à Sainte-Pélagie. Certains poèmes sont retirés du recueil, qui connaît le succès, il est réédité, une version non expurgé paraît en Belgique, et les amateurs peuvent dont se la procurer.

Le livre se compose de trois parties : Les gueux des champs, Gueux de Paris et enfin Nous autres gueux, plutôt réservé aux misères des artistes. Les poèmes sont souvent assez narratifs, présentent des situations, des personnages. Avec quelques échappées : les plantes et les bêtes dans la partie champêtre, les décors citadins dans la partie parisienne, et quelques conceptions de l'art dans la troisième partie. Richepin se place, et place l'artiste du côté des pauvres, ceux qui n'ont rien, les réprouvés. La beauté de la nature rend le pauvre parfois un peu moins malheureux, mais à peine, car la nature, l'hiver ont aussi leur férocité. Mais une poésie et une trêve peuvent plus s'y nicher que dans le décor urbain, la dureté de la nature n'était jamais aussi forte que celle des riches, ceux qui jugent et dénient le droit à la dignité du pauvre, qui le rejettent dans une autre espèce pour ainsi dire. L'artiste est un cas à part, sa misère est en partie choisie, même si elle peut être douloureuse, elle en quelque sorte la condition nécessaire pour créer.

C'est à découvrir incontestablement, il y a des poèmes très remarquables. Jean Richepin joue beaucoup sur une langue particulière, attribuée aux misérables, une langue à l'ancienne, imagée et savoureuse, qui rappelle un peu la langue du XVeme - XVIeme siècle, un peu celle de Rabelais et de Villon, auquel Richepin fait référence, y compris dans une ballade qui lui est dédiée.
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Ce livre (1876) valut au poète une condamnation à un mois de prison pour attentat aux moeurs. Il fut finalement reçu à l'Académie française, de même que son ami Ponchon et devint membre de l'académie Goncourt. À noter la présentation par Marcel Paquet : « l'oeuvre de Jean Richepin est aujourd'hui très oubliée et cela est triste », car « il y a chez ce libertaire une formidable indignation morale ». Il importe aussi de confirmer la justesse de ses choix : « il nous a semblé intéressant à plus d'un titre de republier le “coup de gueule”, ironique, mais révolté, de Richepin, qu'il avait donné en préface à l'édition expurgée (et augmentée) de “La Chanson des gueux”. La remise à leur place de la Justice, de la Morale, et de tout ce qui se permet de juger et surtout de condamner un créateur et son oeuvre demeure d'une très réelle actualité. »
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Merci à Brassens pour avoir remis dans nos bouches oublieuses les vers de Richepin, avec sa magnifique chanson Les Oiseaux de passage: il a fait revivre en musique la poésie de Richepin le libertaire, censuré, oublié dans les mémoires endormies.
A lire, à redécouvrir pour que ses vers ne restent pas, justement, des vers de passage...
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Si Gavroche avait grandi et croisé Jules Vallès, tout en étant ami avec Rimbaud...
De Gavroche, la gouaille, le grand éclat de rire porté sur le monde, le jeu sur le langage. Rien de vulgaire, non, un peu grivois parfois, un peu potache, un peu argotique - deux poèmes sont écrits complètement en argot ; alors, certes, il y a un glossaire à la fin rédigé par le poète lui-même, mais je me suis laisser portée par le pouvoir d'évocation, de surgissement des images, la force des sons, même si je ne comprenais pas tout. de Gavroche aussi, cette proximité avec le petit peuple de Paris, ses marginaux.
De Jules Vallès, l'esprit de révolte, la volonté de marcher sur le monde, non pour le dominer, mais pour le renverser, pour mettre fin à l'influence des bourgeois. Les bourgeois, ce sont ceux qui ont le ventre plein, qui ont de la lumière chez eux la nuit, qui dorment dans un lit douillet et qui ont chaud l'hiver, tandis que les gueux se couchent dans le noir et le froid, le ventre creux. Quelques poèmes assez durs d'ailleurs sur le travail des enfants ou la misère infantile. Moins militant et "insurgé" que Vallès, mais on sent l'influence de "la sociale" - sans aller jusqu'au socialisme, ce n'est pas un appel à la révolution. de Vallès aussi, l'érudition classique, la maîtrise savante du langage, utilisée cependant parfois par dérision, par retournement - peu de sonnets, peu d'alexandrins même : le poète maîtrise l'écriture classique de la poésie, mais il l'utilise peu.
Et de Rimbaud, l'esprit de bohème, ce portrait du poète comme un "homme aux semelles de vent" - qu'il est question de marche, d'errance, de souliers percés, de pieds fatigués... ! La figure du poète selon Richepin ouvre et clôt ainsi le recueil : c'est lui le roi des gueux, dans sa mansarde sans feu et sans pain, avec ses amis doués mais non reconnus, avec son goût pour l'ivresse qui inspire et réchauffe parfois, mais aussi procure de faux rêves et de fausses gloires. Peu de femmes, peu d'amour, elles ne sont là que pour satisfaire brièvement les désirs. Au contraire, les amitiés humaines sont plus fortes, par-delà la mort même puisque Richepin rend hommage à certains de ses amis, dans des "lettres à un jeune poète" avant l'heure fortes et poignantes. Autres amis fidèles célébrés, les chiens du poète, de façon assez émouvante.
Une très belle découverte, certains poèmes que je relierai avec plaisir, pour leur originalité musicale et la force de leurs thématiques.
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Concernant l'édition Bnf-Hachette: Comment moins donner envie au public de connaître un auteur que cette édition imprimée à la demande? On s'y use les yeux, la qualité ressemble plus à de la photocopie qu'à de l'impression littéraire. Je ne pensais que la Bnf était capable de fournir un résultat si pitoyable. Quant à la poésie de Richepin, Brassens a su mettre en chanson les bons morceaux, le reste se situe entre les chansons de Bruand et celles de Bérenger, c'est à dire que c'est gentillet mais qu'il n'y a pas de quoi se taper le cul par terre, comme on dit.
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Attention ! L'extrait donné est trompeur... Il mentionne l'édition intégrale qui date de 1910 (éditeur Pelletan) et qui a été reprise en 1945 (éditions du Panthéon) avec quelques modifications et des illustrations de van Elsen (dont celle de couverture qui est donnée ici au début de l'extrait !). Mais la table des matières correspond à celle de l'édition Dreyfous de 1881 et je ne suis pas certain que le texte soit conforme à celui de cette édition dont les éditions numériques en circulation sont souvent fautives, y compris Gallica et Google !!!
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