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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Marjorie enfant unique d'une famille simple, modeste va poursuivre des études brillantes, intégrer un poste dans les hautes fonctions publiques, elle sera la plume d'un ministre. Elle a rompu avec sa famille depuis longtemps mais un soir son passé la rattrape suite à un appel téléphonique de sa mère lui annonçant la mort imminente de son père. Marjorie quitte Paris au volant de sa voiture, elle prend l'autoroute puis la quitte pour une départementale et là tout va basculer, elle heurte le grand cerf et recueille son dernier souffle. A partir de ce moment la vie de Marjorie vacille, chavire …
La lecture de ce roman initiatique sur la métamorphose de Marjorie est parfois décousue et donc pas facile à suivre, beaucoup de thèmes évoqués l'amour, la nature, le règne animal, la déshumanisation, l'Holocauste, la folie… Oui mais c'est un premier roman et l'auteur a déjà je trouve une belle écriture.
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C'est l'histoire de Marjorie, une enfant dont l'innocence a été ébranlée par un récit trop lourd pour ses frêles épaules (« Oui, c'est ça, raconter, dire ça à la petite, à ses oreilles à peine formées, poursuivre fidèlement la chaîne, se passer la grenade de mère en fille jusqu'à ce qu'elle explose dans mes mains »). Une enfant qui en veut terriblement à ses parents de l'avoir exposé trop jeune à une histoire douloureuse du passé (« si je suis devenue celle que je suis, c'est que leur humanité ne devait pas être bien solide au fond d'eux-mêmes. »). Une enfant dont la confiance dans les adultes, dans ses parents, a été trahie («Au bout de la course, il y a des barbelés. Je m'arrête. Je ne comprends pas : ça n'existe plus. C'est terminé. Maman l'a dit»).Une enfant qui refuse de grandir (« Des peaux ont dû venir couvrir leur coeur comme pour l'oignon. Ils me font peur de grandir parfois. Je ne voudrais pas devenir comme eux. Est-ce qu'on doit devenir comme eux ? »), de quitter le monde de l'enfance dont elle a été extraite violemment (« la grenade a explosé deux fois ») et qu'elle regrette avec beaucoup de nostalgie (« J'ai vu des pensionnaires emmurés vifs se fendre pour toi de leur plus belle bouille, merveille d'une vie, écho lointain d'un poupon répondant de tout son être à l'accueil d'un adulte. Je les ai vus. »).

C'est l'histoire de cette enfant devenue femme. Une femme qui s'est construit une carapace, qui vit en automate (« Où étais-je alors ? Dans quel recoin de mon corps ou de mon esprit se cachait celle qui était moi ? Je ne me souviens que d'un grand vide ») dans une totale absence d'émotions et de sensation, obnubilée par le contrôle de sa vie et affamée de pouvoir (« Il ne sait pas que je suis qu'une tête au-dessus d'un serpent noir. Mon désir aussi est ambitieux. Je veux l'avoir et l'étouffer. Qu'il s'empoisonne au venin de ce corps qu'il croyait prendre »).

C'est l'histoire de cette femme, rattrapée par la vie au travers d'un banal accident. Cette femme qui se sent coupable d'avoir tué l'innocence (« Il couine et ronfle en voulant respirer, et à l'entendre mon coeur se fend ; la voix même d'un enfant ne suffirait pas pour dire son innocence de tout mal »). Cette femme qui reviendra à la vie (« Je ne sens rien que mon coeur mis au monde par la mort d'un autre ; douleur nouvelle, réveil atroce »), aux sensations, aux émotions (« Je détache un premier fruit fendu, laissant à l'attache une plaie laiteuse : fracas sur ma langue du sucre cuit. Monde onctueux sous la peau violacée »). Qui choisira d'avancer (« Il fallait partir, inventer nos chemins. Arrêter d'errer à genoux »), après avoir revécu le traumatisme de l'enfance (« La grenade a explosé deux fois. La deuxième fut la plus forte »).

C'est sublimement écrit. Un vrai régal pour les amateurs de mots précis, d'images puissantes et d'allusions qui font écho à nos rêves enfouis, à nos blessures refoulées, … Tantôt l'écriture est efficace, économe, âpre, râpeuse, percutante quand il s'agit d'évoquer la Marjorie d'avant l'accident. Et tantôt c'est une écriture chaude, généreuse, lyrique, presque sensuelle, quand Marjorie parle du temps de l'innocence ou du retour à la vie. Mais le style est toujours très poétique. le texte est écrit au présent et à la première personne sauf à certains moments (quand Marjorie quitte la vieille femme par exemple), ce qui rend le récit assez déroutant.

Néanmoins, j'ai trouvé le récit trop dense et trop brouillon. Il est très difficile de se frayer un chemin dans cette profusion d'événements truffés de symboles, d'allusions hermétiques (qui sont les actrices aux gènes de panda ?, les quatre anges du périphérique ?). Il n'y a pas vraiment de fil conducteur, et je me suis sentie plus d'une fois perdue, déroutée. Ainsi je suis restée avec de nombreuses questions : que signifie le titre ? pourquoi cette référence au Minotaure, ce monstre mi-homme mi-taureau qui représente nos pulsions animales ? qui est la petite vieille qui la recueille, seul personnage qui fait preuve d'humanité ? une fée ? qui attend-elle à la gare ? les enfants emmenés cinquante ans plus tôt ou son prince aux dents noires ? qui est Jonathan ?

Je considère ce livre comme une expérience, certes un moment de plaisir mais qui laisse un goût confus, étrange. Un livre qui ne se laisse pas appréhender facilement et qui poursuit sa maturation dans l'esprit du lecteur, une fois la dernière page tournée ….

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Ce roman raconte la vie d'une femme ayant quelques soucis psychologiques qui de temps en temps resurgissent malgré la tentative de Marjorie de mener une vie normale.
Ou plutôt elle croit mener une vie normale car elle a réussi ses études, occupe un poste intéressant. Pourtant, sa vie personnelle et sa vie familiale sont vides, et suite à un banal accident de voiture ( elle heurte un cerf) en allant au chevet de son père, sa santé mentale explose.
Le dernier tiers du livre s'intéresse plus à ses problèmes psychologiques.
Je n'ai pas trop accroché à l'histoire qui présente successivement et succinctement des tranches de la vie de Marjorie et des quelques personnes qu'elle rencontre, ni aux raisons de ses problèmes que je n'ai pas dues comprendre. Tant pis.
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Marion Richez nous entraine dans un récit court, étrange mais poétique : une belle histoire qui séduira certains pour l'aspect métaphysique et qui rebutera d'autres par un ensemble qui peut laisser perplexe.

Je fais partie de la première catégorie : j'ai beaucoup aimé l'écriture qui est originale, unique, recherchée. Elle va avec un récit qui mélange réalisme et fantastique.

La protagoniste est extrêmement touchante, j'ai aimé toute son histoire tant sa folie propre à la mort du cerf que son histoire avec Thomas. J'ai particulièrement apprécié l'épilogue et le protagoniste masculin qu'il contient, j'aurai aimé en savoir plus sur son histoire et ce qui s'en suivra.

Si l'aspect philosophique est omniprésent et qu'il est parfois difficile de suivre le fil de l'histoire, de savoir où l'auteur veut nous mener, je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir en osmose avec cette lecture particulière. Il faudrait peut-être un fil conducteur plus solide notamment entre le corps du texte et le dernier chapitre. Cela laisse une marge d'appréciation au lecteur, et je préfère que l'auteur mène entièrement son histoire en laissant une réflexion au lecteur sans pour autant le laisser en pleine incompréhension.

J'ai aimé ce livre au travers de l'héroïne et de ses péripéties légèrement étranges mais intéressantes. J'ai hâte de savoir ce que l'avenir réserve à cette nouvelle auteur qu'est Marion Richez, elle saura faire sa place dans la littérature contemporaine !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Ce roman est un premier essai pour Marion Richez. A l'aide d'une plume mélodieuse, elle nous raconte un épisode sensible dans la vie d'une jeune femme.
Celle-ci se prénomme Marjorie. Elle a suivi de brillantes études qui lui ont permis de devenir la rédactrice des discours d'un ministre en vu. Pour arriver si haut, il lui a fallu se construire une carapace: après avoir fui un petit-ami dirigiste, elle coupe en effet tout lien avec sa famille.
Pourtant, un jour, tout bascule. En se rendant au chevet de son père mourant, elle percute un grand cerf. Et là, burn-out? Coup de folie? La carapace de Marjorie éclate en morceaux. La jeune femme s'effondre et se retrouve internée, perdue dans de troublants souvenirs...

Un joli roman poétique mais qui manque toutefois de consistance.
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Sur le chemin d'une vie qui n'en a que la forme superficielle, le vernis et qui semble tenir la route dans notre société, la rencontre brutale avec ce qui habite cette forme va ébranler cette frêle construction et en exacerber les sens jusqu'à la folie. C'est dans les dédales d'une clinique psychiatrique, qu'à la lumière de l'amour, la sérénité va pouvoir éclore mais s'il y a métamorphose peut-on dire qu'il y a naissance ?
Ce roman ne laisse pas insensible et ouvre à de profondes réflexions ...
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