Parfois, les gens parlent pour ne rien dire, Papa, lui, n'est pas comme ça. Et avec lui,
je peux être moi;
je peux me taire.
J’aime voir le linge mouillé
qui tourne
et qui tourne.
Enchevêtré
et alourdi
et qui tourne encore.
Dans le tambour, c’est comme dans ma tête.
Accroupi devant la machine, le mouvement m’hypnotise et m’apaise.
La machine s’agite pour moi.
Elle lave mes pensées, puis les essore.
Mes mains sur les oreilles, je me balance et fredonne au rythme du tambour jusqu’à la fin du programme, indiquée par le clignotement du témoin lumineux rouge.
J’aimerais pouvoir faire comme elle,
m’arrêter,
stopper cette anxiété qui me donne le vertige où que je sois, quoi que je fasse. Tout le temps.
Mais je n’y parviens pas.
Mon cerveau est une terre en constante rotation, soumise aux forces de gravitation exercées par les autres corps présents dans l’espace.
Avec du recul, force est d'admettre que ce que je croyais être de la naïveté est de la foi.