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EAN : 9782377400324
320 pages
Dreamland (03/01/2018)
4.28/5   18 notes
Résumé :
"Nos souffles entremêlés. Ma main dans la sienne, comme un refuge."

La vie d'Alix a basculé à la mort de son grand frère Paul qui s'est noyé lors d'une soirée entre amis. Depuis ce drame, la jeune lycéenne est submergée par des émotions qui l'étouffent : rage, tristesse, culpabilité, incompréhension.

Fragile et meurtrie, Alix croise le chemin d'Elyas, un garçon dont l'existence a également volé en éclats. Il a fui la Syrie où ses pare... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un roman d'amour ado sympathique. Une histoire qui reste originale avec deux héros touchants. Mais l'auteure ne m'a pas embarqué entièrement dans son histoire.
Ma bonne étoile, c'est le premier amour extrêmement fort entre Alix et Elyas. Alix a perdu son frère lors d'un jeu stupide et Elyas pratiquement toute sa famille pendant la guerre en Syrie. Elyas réfugié syrien va dévoiler tout son charme à Alix.
Le point fort de Clara Richter, c'est le personnage d'Elyas. Elle nous brosse un portrait tout autre des héros habituels. Une rencontre évidente qui va entrainer de très belles séquences. Certaines dures, d'autres émouvantes ou parfois drôles. Mais voilà, je n'étais pas à 100% dans le roman. Je l'ai trouvé parfois long, qui tourne en rond. Il manquait du rythme. J'ai trouvé que l'auteure n'approfondissait pas le personnage d'Elyas et lui faisait faire du sur place. J'ai compris le mal être du jeune homme. Mais c'était souvent bizarre et mal amené son côté double face. Il y a encore des scènes que je n'ai pas comprises. Comme la psychologie des héros est très importante, je trouve que cela lui a fait défaut à certains moments.
J'ai trouvé aussi un manque de fluidité à certains passages mais cela reste une lecture sympa.
Un roman à deux voix aurait été un peu plus intéressant pour moi. Mais l'auteure se rattrape en nous l'offrant dans l'épilogue.
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En découvrant le résumé de [Ma bonne étoile] j'ai tout de suite su que ce roman allait être différent de tout ce que j'avais lu dans le genre. Clara Richter nous signe là l'histoire d'un premier amour hors du commun. Elyas et Alix ne sont pas des personnages lambdas, ils s'ancrent à merveille dans notre réalité et mettent en lumière des thèmes déchirants et lourds de sens.

Le synopsis est suffisamment explicite pour que je ne revienne pas sur l'histoire que vous allez découvrir. Il en dévoile peut-être légèrement trop ^^ Vous allez de suite être sous le charme de la plume de Clara Richter. Elle a choisi des thèmes actuels et qui ne vous laisseront pas indifférents. Elyas, notre héros, est syrien. Il a fui son pays en laissant derrière lui les souvenirs de ses parents et de ses frères et soeurs morts sous ses yeux… le traumatisme est intense mais au contact d'Alix, Elyas va trouver du réconfort. Notre héroïne a perdu son frère Paul quelques mois auparavant, elle a du mal à reprendre le cours de sa vie tant elle se retrouve aux prises avec des émotions qui l'étouffent. Elyas et Alix se comprennent, ensemble ils vont aller de l'avant mais notre héroïne est obnubilée par la mort de Paul, elle a besoin de réponses, se lançant dans une enquête pour comprendre la disparition de son frère. Pendant ce temps-là, elle ne se rend pas compte qu'Elyas est au plus mal…

Ce roman c'est une explosion d'émotions. J'ai eu très peur en découvrant les thèmes abordés par Clara Richter. Elle a pris des risques et je ne peux que l'en féliciter. Elle aborde des thèmes d'actualité avec la situation dramatique qui se passe en Syrie… Elyas est un héros ravagé par la guerre, il a perdu une partie de sa famille. Il renferme beaucoup de colère en lui et malgré son autodérision on sent bien qu'il cache son mal être. Elyas est un jeune homme très attirant et l'auteure a su lui donner une personnalité solaire malgré son histoire. J'ai aimé son personnage, il m'a vraiment touché et cela m'a permis de comprendre encore plus ce que les Syrien vivent en fuyant leur pays. L'auteure s'est appuyé sur des éléments très pertinents pour tisser l'histoire d'Elyas et de son frère. Elle n'a rien laissé au hasard. Alix quant à elle est une héroïne attachante, elle traverse une période très dure au sein de sa famille qui ne se remet pas de la disparition de Paul. Ils ont chacun une façon bien à eux de surmonter cette épreuve… Alix se perd un peu plus dans sa quête de réponses. On pourra croire qu'elle est un peu autocentrée mais elle est jeune et elle ne sait pas comment faire son deuil. Alix est une adolescente tout ce qu'il y a de plus normale, elle va ressentir les premiers émois avec Elyas. Son évolution est touchante et cela m'a souvent fait chaud au coeur de la voir avec Elyas. Alix nous démontre aussi qu'il est parfois difficile de percevoir la détresse des gens qui nous entourent. Les personnages secondaires sont très bien insérés dans l'histoire. Ils ont tous un rôle très important et j'avoue que je les ai tous aimé.

L'intrigue est très addictive, elle mêle habilement suspense, romance et sujets d'actualité. Ce roman a vraiment un côté qui sensibilise les lecteurs, que ce soit en ce qui concerne la situation catastrophique de la Syrie, mais aussi les relation familiales, amicales et amoureuses. Elle aborde aussi d'autres thèmes qui parleront aux adolescents qui sont à la croisée des chemins, qui se cherche dans la vie et dans leurs préférences sexuelles. Cette histoire est vraiment très bien narrée, tout y est, rien n'est écrit au hasard et j'ai trouvé la plume de Clara Richter très mâture. Elle a réussi à rendre son récit aussi addictif qu'il est inspirant. Elle a gardé un équilibre tangible entre le côté dramatique de l'histoire et la légèreté de l'histoire d'amour. le récit n'est pas dénué d'humour, elle a réussi à nous proposer une ambiance très douce malgré le contexte percutant des rebondissements. Je vous avoue que j'ai eu le coeur qui battait à tout rompre par moment. J'ai ressenti l'angoisse de nos personnages, leurs troubles face à ce qui leur arrivaient.

La narration est originale, Clara Richter a une écriture qui lui est propre. Elle a su équilibrer les phases de narration, de dialogue et de description. L'histoire d'Alix et Elyas a quelque chose de particulier car le contexte est percutant mais que… car dans ce récit on perçoit aussi tout ce qui se passe dans la vie de deux adolescents, on perçoit la différence de compréhension et d'acceptation par rapport aux adultes.

En bref, [Ma bonne étoile] est un roman touchant et déchirant mais plein d'espoir et de lumière. Clara Richter a su me divertir en me faisant réfléchir à des sujets d'actualité. Ce récit est accessible aux jeunes lecteurs qui se délecteront de la romance très mignonne et du contenu plus sérieux de l'intrigue. Ce roman sensibilise les lecteurs à certains sujets qui ne manqueront pas d'éveiller leur curiosité. C'est une magnifique lecture que je vous recommande. Clara Richter a su se démarquer avec son histoire qui touchera son lectorat.


Lien : http://www.lmedml.fr/2018/02..
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« Clara Richter est enseignante en Bretagne. Elle a remporté le concours littéraire organisé autour de la série U4 publiée par Nathan. Avec Ma bonne étoile, elle signe un premier roman, un coup de maître dans la lignée de Nos étoiles contraires ou 13 reasons why. »

Ma bonne étoile est une Young-Adult traitant de thèmes difficiles tels que la guerre en Syrie et le décès d'un proche. A côté, nous avons une très belle histoire d'amour. Profonde, touchante et percutante.
Alix a perdu son frère. Sa famille se déchire.
Elyas, toute sa famille, sa vie en Syrie.
Ils n'étaient pas censés se rencontrer… ou bien, si. Dans de terribles circonstances ayant fait bifurquer leurs routes afin qu'elles s'entrecroisent pour ne plus se séparer.
Chacun a ses doutes, ses interrogations, des fêlures. Des plaies béantes qui, à défaut d'être cicatrisées, ne demandent qu'à se refermer au moins un peu.
Ma bonne étoile est une magnifique leçon de vie et d'amour. A vrai dire, bien que cette histoire soit classée en Young adult, nous ne sommes pas plongés au coeur d'une vie de lycée trop adolescente. Il est catégorisé dans ce genre, mais dans le fond, l'on s'en détache pour nous présenter une histoire mature, des héros de seize ans qui, force de leur passé, en paraissent dix de plus.
C'est l'une des grandes forces de ce récit.
Une maturité croissante sur fond de philosophie accessible, loin de la lourdeur, en traitant d'un sujet terrible, voire effroyable, tel que la guerre en Syrie.
Clara Richter a osé.
Et c'est bien.
Elle a osé mettre des mots, d'en faire des dialogues parfois légers, parfois cyniques, et d'autres fois encore plus dramatiques. Elle joue entre les différentes émotions, équilibrent sa balance sans forcément pointer du doigt ce qui s'y passe tout en nous secouant dans tous les sens. Cet équilibre, elle le trouve aussi à travers l'histoire d'Alix, une jeune fille meurtrie et perdue après le décès de son frère suite à un accident qu'elle peine à comprendre. Ou, tout du moins, à cautionner. Les deux backgrounds tantôt se confrontent, tantôt s'harmonisent pour mieux trouver leur centre de gravité.
L'on peut sentir le travail de recherches de l'autrice (le contexte, la Bretagne, les lieux, les festivals, les groupes musicaux…), son désir de rendre le témoignage d'Elyas et d'Aylan vrai, crédible et, de facto, émouvant. C'est ce qui touche le plus : on sait. C'est la vérité. Un message passé au travers d'une fiction au service du deuil, de l'apprentissage, du pardon et de la reconstruction. Il faut s'attendre à des larmes versées, au coeur qui se serre, à d'affreuses images que l'Imaginaire va se plaire à façonner, à des grimaces… Sans pour autant entrer dans le documentaire, bien qu'il est vrai que certains dialogues s'y prêtent un peu plus et peuvent parfois couper un peu la rythmique, sans que ce ne soit gênant pour autant.
L'histoire d'amour est, bien entendu, le noyau central. Mais elle a un but, un objectif. Elle n'est ni trop niaise, ni trop complexe. Elle suit son cours et fait écho au premier amour que l'on est tous susceptibles d'avoir connu un jour. La véracité, la profondeur des sentiments sont fluides. Si, parfois, on peine à comprendre certaines réactions alambiquées d'Elyas, l'autrice sait tempérer au travers d'Alix, le roman étant entièrement de son point de vue. L'on se pose alors et pouvons murmurer « D'accord, j'ai compris. Un peu. »
Parce qu'il est difficile de comprendre foncièrement le personnage d'Elyas ou encore celui d'Alix sans avoir traversé les mêmes souffrances. Et Clara Richter l'a respecté. Chacun fait son deuil à sa manière. Alix et Elyas ont la leur.
Mais il n'y a pas que les deux héros : il y a aussi les parents d'Alix que l'on découvre à travers ses yeux, surtout sa mère, mais aussi Aylan, le frère ainé d'Elyas. D'autres protagonistes font partie de la sphère : la meilleure amie, quelques rivaux sans que ce ne soit lourd, une inspectrice, une psychologue… Aucun personnage est inutile. Ils servent tous plus ou moins l'intrigue, le background des héros ou encore, leur évolution et prise de conscience. Chaque détail est soigné, l'Humain est travaillé au corps pour en soutirer tout son fiel et mieux l'apprivoiser.
le crescendo est maintenu tout du long, notamment lors de la dernière partie du roman. Clara a gardé tendu le fil de sa bobine avec fermeté, sachant pertinemment où elle souhaitait aller avec ses personnages et leur histoire. le final en est l'apothéose : pas de frustration, d'amertume ou de questions sans réponses. Quoiqu'après coup, oui, il y en aura sans doute… mais les réponses appartiennent à Elyas et Alix et sans doute que même leur créatrice n'en saura rien ! Tout comme elle l'a fait avec nous, lecteurs, Clara a donné les clés à ses personnages. A eux de continuer leur voyage.
Clara Richter nous offre un excellent premier roman, écrit d'une plume riche, fluide et modeste dans le respect des émotions et de l'histoire qu'elle nous raconte. Ce livre est superbement bien écrit, ni plus ni moins.
Une ode à la vie sous toutes ses formes.
Bravo.


Lien : http://marmiteauxplumes.com/..
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J'ai découvert Ma bonne étoile un peu par hasard sur IG. le résumé et la perspective de croiser l'auteure à Livre Paris m'ont convaincues de sauter le pas. Clara Richter est pétillante, souriante et adorable; cela m'a encore plus donné envie de découvrir son premier roman.

Je suis plutôt difficile en terme de romance et, ce qui m'a particulièrement attirée dans Ma bonne étoile, c'est l'aspect sur le mystère de la mort du frère de l'héroïne. Malheureusement, c'est un sujet qui n'est pas très développé dans le roman. Pourtant, j'ai complétement adoré ma lecture. Clara Richter nous fait ressentir tout un tas d'émotions plus vraies que nature et je me suis retrouvée dans l'histoire d'Elyas et Alix, ou plus particulièrement en Alix.

Clara Richter fait un pari risqué, puisqu'elle mêle à sa romance la notion de deuil et l'actualité de la guerre en Syrie. Difficile de ne pas tomber dans la facilité ou le cliché, difficile de trouver le bon équilibre entre ces sujets. Pour moi c'est gagné ! Je ne sais pas jusqu'à quel point l'auteure a poussé ses recherches sur la guerre en Syrie, s'est inspirée de faits réels ou a extrapolé (c'est d'ailleurs un petit reproche que je ferais à ma lecture, une note de l'auteure expliquant sa démarche) mais le rendu est parfait.

On suit Alix, jeune-fille de 16 ans qui vient de perdre son frère; son combat au quotidien pour faire son deuil et avancer malgré ses parents qui souffrent seuls. Alix est posée et raisonnable, elle a des allures de fille modèle et a la chance d'être soutenue, comprise et bousculée par sa meilleure amie Jeanne. J'ai été quelque peu surprise par le rapport des lycéens à l'alcool (ou au sexe pour certains), c'est un univers dans lequel je n'ai jamais "trempé", à l'instar d'Alix et, soit les choses ont évoluées en 16 ans, soit je n'avais pas conscience d'une partie du monde lycéen. E

Elyas est un jeune Syrien qui a perdu sa famille "à cause" de Bachar al-Assad. Il est brisé et voue une haine féroce à cet homme et son régime qui détruisent son pays chéri, et qui lui ont ravi ces êtres à qui il tenait tant. Il se retrouve seul et amputé.

Entre Alix et Elyas, on ne peut pas dire que ce soit le coup de foudre, mais ils vont se rapprocher dans leur souffrance. La relation entre les deux adolescents est magnifique; ils se soutiennent, se cherchent, se taquinent. Ils essaient de surmonter leur peine ensemble. Leurs échanges m'ont replongés quelques années en arrière, des papillons plein le ventre. Tout est juste, bien écrit, un brin provocateur par moments et très poétique par d'autres. La musique est omniprésente dans le roman, et accompagnent nos deux protagonistes tout du long.

Comme je vous le disais, "l'enquête" sur la mort de Paul, le frère d'Alix, est un peu reléguée au second plan. C'est néanmoins une des étapes nécessaire à la jeune-fille pour avancer, se convaincre qu'elle connaît bien son frère. Celui-ci cachait pourtant un secret que j'avais facilement deviné à une réflexion faite par une de ses amies.

Ma bonne étoile est un roman poignant, qui restera une très belle lecture. Sur le premier amour, si beau, si fort. Sur le deuil. Sur la confiance. Sur l'amitié. Sur la construction et la reconstruction de soit. Et surtout, un roman qui peut permettre de prendre conscience des horreurs perpétrées dans le monde. C'est le genre de messages que je trouve très important.
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Cela fait quatre mois que l'existence d'Alix a basculée. Quatre mois que Paul, son frère ainé, s'est noyé dans le canal suite à une soirée entre amis. Quatre mois qu'Alix se demande comment cela a bien pu arriver, comment son frère si raisonnable et si posé a pu finir au fond du fleuve. Quatre mois que sa famille s'effrite progressivement, que son père se noie dans le travail et sa mère dans l'alcool. Quatre mois que sa meilleure amie Fanny tente à tout prix de l'aider à remonter la pente. C'est ainsi qu'un soir, en venant diner chez Fanny, qui vit dans un « habitat collectif participatif », Alix fait la connaissance d'Elyas, qui vient d'arriver de Syrie avec son frère ainé Aylan et qui loge chez l'un des étranges voisins de Fanny. L'âme et le coeur d'Elyas sont tout aussi cabossés, si ce n'est plus, que les siens … C'est peut-être cette souffrance commune qui les a rapproché, ou c'est peut-être autre chose, mais une chose est désormais certaine : c'est à deux qu'ils vont affronter leur peine et leur douleur …

Avant d'être une histoire d'amour, ce roman est donc une histoire de reconstruction. Depuis la mort de Paul, cette mort inexpliquée, inexplicable, Alix est complétement perdue. Haine et culpabilité, accablement et incompréhension se mélangent et s'affrontent en elle, et ce ne sont pas ses parents qui vont l'aider à surmonter ce deuil : sa mère sombre progressivement dans l'alcool et la dépression tandis que son père se réfugie dans son travail de chirurgien-pneumologue. Son seul véritable soutien est sa meilleure amie, Fanny, qui veille sur elle sans tomber dans la compassion dégoulinante des voisins et amis qui s'obstinent à la traiter comme une enfant en cristal. Alix est une héroïne vraiment attachante, à laquelle je me suis beaucoup identifiée grâce à son amour inconditionnel pour la lecture et son désintérêt profond pour les soirées alcoolisées et autres « loisirs » adolescents, grâce à sa fragilité et sa sensibilité … Elyas m'a énormément touchée, également : encore hanté par les horreurs de la guerre syrienne et de la traversée jusqu'en France, c'est un jeune homme en équilibre très instable, tantôt insouciant et souriant, tantôt renfrogné et ombrageux, en colère contre le monde entier.

Deux âmes abimées, deux coeurs blessés. Entre eux, ce n'est pas le coup de foudre, pas vraiment. C'est plutôt comme si chacun reconnaissait sa propre souffrance dans le regard de l'autre … et cela va les rapprocher. On a beau s'y attendre, on a beau s'en douter, cela semble tellement naturel, tellement évident, que cette prévisibilité ne choque pas, ne dérange pas. La relation entre ces deux ados à la dérive est tout simplement bouleversante. C'est beau, c'est cruellement beau. Car cet amour ne suffit pas à effacer la douleur, à mettre fin à la peine et la culpabilité qui hantent Alix et Elyas - la première persuadée qu'elle n'a pas été une petite soeur assez perspicace, le second persuadé qu'il aurait dû mourir avec ses parents, ses soeurs, son petit frère -, cet amour va même être menacé par la fragilité et le déséquilibre psychologique de nos deux coeurs déchirés. L'amour n'est pas un remède miraculeux, n'est pas un antidote magique. Ce n'est pas un roman à l'eau de rose, même si certains passages sont mignons tout plein. Elyas et Alix s'aiment, mais il va leur falloir beaucoup de temps pour commencer à revivre, et non plus à survivre à deux : ils ne guériront jamais de leur souffrance, ils n'oublieront jamais ceux qu'ils ont perdus, mais ils savent désormais qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre pour avancer.

Qu'ajouter de plus ? Je pense qu'il me suffit de conclure en affirmant que l'auteur nous offre ici un roman bouleversant, émouvant, une histoire captivante, déchirante, une histoire qui fait pleurer mais qui fait aussi rire, une histoire qui fait trembler mais qui fait aussi sourire. Il va me falloir du temps pour me remettre de cette lecture, qui m'a fait l'effet d'une véritable claque : c'est dur, c'est dramatique même, mais c'est aussi, et surtout, une véritable ode à la vie et à l'espoir, à l'amour et à l'amitié, mais aussi au respect et à la tolérance, à la bienveillance et à la générosité. C'est un livre qui fait du bien, même si on a les larmes aux yeux du début à la fin, même si les thématiques abordées sont graves et terribles. C'est un livre magnifiquement bien écrit, porté par une plume aussi belle que simple, une narration qui va à l'essentiel et pleine d'émotions. Vous l'aurez donc compris, je recommande vraiment chaudement ce roman, qui s'adresse aussi bien aux adolescents qu'aux adultes !
Lien : http://lesmotsetaientlivres...
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
-Bonne nuit, Elyas.

-Bonne nuit, mon élue.

J’ai raccroché, la mort dans l’âme. J’ai fermé les yeux en souriant. Elyas avait l’art de provoquer en moi tout un tas de sentiments. La reconnaissance, pour avoir pensé à mon rituel débile. La gentillesse, pour avoir proposé son aide pour résoudre le mystère de la mort de mon frère. L’agacement, pour mettre toujours le doigt sur mon embarras. L’admiration, pour avoir des avis très tranchés, même si nous ne les partagions pas toujours. Et surtout cette excitation généralisée qui s’emparait de moi à chaque fois que j’entendais sa petite inflexion de voix quand il m’appelait « Alix Fougeray ».
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Le calcul de toutes ces forces en présence me rappelait combien nous n'étions que des corps soumis à des interactions. Tout ce qu'on voulait y mettre derrière, les sentiments, les émotions c'était du pipeau. Ce qui avait fait couler mon frère, c'était cette stupide attraction terrestre, qui avait mis minable la poussée d'Archimède. Tout le chaos que cela avait engendré dans nos vies n'était rien dans l'ordre des choses et du cosmos. Les forces gravitationnelles se moquaient bien de savoir si j'allais élucider le mystère de la connerie accidentelle de Paul, si ma mère allait s'en remettre un jour, ou si j'allais revoir Elyas au lycée. La lune tournerait toujours autour de la Terre et la Terre autour du Soleil et nos petites vies merdiques n'avaient qu'à s'en contenter.
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La mer est une salope, a lâché Elyas. Elle te séduit, elle t'allume, elle te baise, avec son va-et-vient incessant, et puis elle te rejette et t'abandonne juste après. J'aime pas la mer.
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