La narratrice est une journaliste de faits divers au chômage. Son amie d'enfance Sandrine lui demande de façon assez cavalière d'être le témoin de son mariage avec John, que la narratrice apprécie peu. Celle-ci accepte tout de même et est invitée aux fiançailles du couple. Comme elle a des difficultés à trouver l'endroit, Sandrine partage sa position
GPS avec elle. le lendemain des fiançailles, Sandrine disparaît et n'est plus présente que par le point rouge de sa position
GPS que la narratrice scrute avec opiniâtreté, quitte à ne plus faire que cela et à délaisser Antoine, un pompier qui partage sa vie. ● Ce qui frappe tout d'abord, c'est la narration à la deuxième personne, qui rappelle bien évidemment
Michel Butor, le premier à l'avoir fait dans le fameux
La Modification. Si elle n'est donc pas inédite, cette narration n'est pas désagréable et implique le lecteur dans le récit, de même qu'elle diminue la fiabilité de la narratrice. ● L'autre point important c'est le recours dans le récit aux technologies modernes liées à l'espace et au temps :
GPS, bien sûr, comme le titre l'indique, mais aussi Timelapse, Google Maps, Street View, quitte à produire d'assez nombreuses invraisemblances car ces outils sont loin d'être aussi efficaces que cela est évoqué. ● Cela donne au roman une allure incontestablement moderne, et il est certain que c'est ce qui a plu aux jurys du Monde et de la Fnac, et à France Culture. On peut alors tresser de grandes théories sur la technologie qui nous dévore, qui nous vrille le cerveau, qui remplace la réalité, fait mourir les amitiés et même les gens. C'est très fécond pour des discussions intellos stériles. ● Malheureusement, tout cet habillage philosophico-moderniste alourdit un thriller déjà très poussif : le livre n'a vraiment pas grand intérêt.