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EAN : 9782072936845
256 pages
Gallimard (07/10/2021)
3.42/5   189 notes
Résumé :
À propos

« J'ai commencé à écrire Le chant du poulet sous vide comme un conte, de la même manière que le marketing crée des contes, jusqu'à nous faire croire que les animaux que nous mangeons sont d'adorables bêtes, saines et dévouées, avec lesquelles nous avons une relation. ». La mère est morte. Sa fille, Paule, revient à la ferme et à son élevage de poulets. Citadine, elle se retrouve à devoir s'occuper d'eux, les tuer et les vendre au marché. Quit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
3,42

sur 189 notes
A la mort de sa mère, Paule revient à la ferme familiale, consacrée à l'élevage de poulets. Pour se déculpabiliser d'abattre ses volatiles avant de les vendre au marché, elle se met à leur rédiger de petites notices nécrologiques personnalisées, qui deviennent rapidement un véritable atout commercial. L'ampleur de son succès va toutefois la faire peu à peu s'éloigner de son objectif initial : le bien-être et le respect des animaux de boucherie.


Cette histoire que j'interprète au final comme une fable sur la déconnexion moderne, pratique pour nos bonnes consciences, entre la vie animale et la viande que nous consommons, qui nous fait accepter les élevages industriels hors-sol, les argumentations marketing fallacieuses, et la souffrance animale dénoncée dans certains abattoirs, a bien failli me perdre en cours de route : déjanté jusqu'à l'absurde, teinté d'une cruauté un tantinet perverse et dérangeante, habité par une héroïne dont on ne sait plus si elle est juste simplette ou carrément folle, le récit a eu d'autant plus de mal à m'emporter qu'aucune ironie ne vient alléger sa noirceur et que son écriture ne m'a semblé présenter aucune qualité distinctive.


Face à mon absence d'affinité à la fois pour son histoire, ses personnages et son style, sa vraie originalité n'a pas suffi à me rendre agréable cette plongée dans un cauchemar peuplé de poulets, à mes yeux presque sans queue ni tête.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Paule, (Paulette, poulette, ...le glissement pourrait aisément se faire avec le destin de cette jeune fille) , retourne à la ferme de sa maman qui s'est cassée le bec, et va reprendre l'activité d'élevage de poulets.
Cette jeune femme à la belle plume, va s'attacher à ses pensionnaires et commence à écrire une petite biographie pour chaque poulet dont elle va tordre le cou. Une sorte d'hommage aux belles emplumées dont elle va s'amuser à conserver une trace...
Loufoque dans le ton, plein de bonnes idées, j'aurais bien mis un dix sur dix mais je n'ai pu mettre qu'un oeuf! Je n'irai pas jusqu'à dire que le récit ne casse pas trois pattes à un...poulet, il y a plein de bonnes trouvailles, plein de bonnes idées, de vraies bonnes idées mais parfois, sans vouloir faire la poule mouillée, je pense que ces tentatives ne sont pas assez exploitées et auraient pu être plus drôles. Je m'attendais à être comme un coq en pâte, mais de temps en temps, je me suis retrouvé comme une poule qui a trouvé un couteau.
Il y a un certain plaisir à lire ce roman et je ne le déconseillerai pas mais j'ai tout de même un tout petit peu l'impression de me retrouver le bec dans l'eau.
Vous savez quoi? le mieux est que vous l'essayiez pour vous faire votre propre idée!
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Avec le chant du poulet sous vide, Lucie Rico nous sert non pas le poulet rôti du dimanche mais un court roman étonnant pour ne pas dire détonnant. J'ai beaucoup aimé.
Paule revient à la ferme suite au décès de sa mère. Entre le deuil et l'élevage des poulets à gérer, c'est la confusion dans son esprit. Paule se raccroche aux poulets comme à la dernière chose qui lui reste de sa mère. Elle s'y attache, les laisse entrer dans la maison, essaye d'améliorer leur qualité de vie et quand vient le moment où il faut se résoudre à les tuer pour les vendre au marché, elle leur écrit un hommage, une biographie pour qu'ils conservent ce petit supplément d'âme qui fait qu'ils sont bien plus que de simples poulets sous cellophane...
Voilà comment toute l'histoire commence, dans le village où Paule a grandi, sous l'oeil mauvais de ses habitants peu enchantés de la voir s'établir à la ferme. Paule, une jeune femme très touchante, complètement anéantie par la mort de sa mère et qui ne trouve du réconfort qu'en s'occupant de ses poulets. Son histoire de biographies de poulets présentées sur l'emballage va séduire Fernand, qui travaille dans le commerce, et il va lui proposer de s'associer à lui en montant un projet complètement fou, un projet qui va totalement dépasser Paule. À travers cette histoire, l'auteure présente une réflexion fine sur l'industrialisation des élevages et sur le bien-être animal. le récit verse dans l'absurde sur les premières pages mais plus les pages défilent plus il se gorge de cynisme et plus la plume devient acide, même corrosive. On s'attache à Paule, à ses poulets, on a envie de savoir comment va tourner sa surprenante entreprise. La fin laisse pantois, c'est tellement bien tourné et tellement fracassant. Mon seul regret avec cette lecture c'est la transition abrupte de l'histoire entre le rural et l'urbain, il y a des sujets qui pour moi sont malheureusement restés en suspend à la ferme.
Le chant du poulet sous vide est un roman qui sous des airs de conte absurde nous parle de notre société et plus particulièrement de notre société de consommation. Un roman très original et très intéressant.
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Ça ne se picore pas, ça se déguste ! le génial premier roman de Lucie Rico !

Tout débute avec Paule qui, pour respecter les dernières volontés de sa mère, doit tuer Théodore, le poulet borgne de l'élevage avicole dont elle a hérité. Et pour s'y résoudre, Paule écrit un hommage à la mémoire de Théodore. Début d'une longue série de biographies rédigées pour chaque poulet mis à mort et vendu - rejouant sans cesse, par là, le deuil de la mère - qui va mener Paule d'un stand sur le marché du village à un projet industriel et déshumanisé dans lequel elle va peu à peu se perdre, confrontée à ses paradoxes « ingérables ».

Derrière cette fable, d'une apparente innocence, pleine de candeur et de férocité, Lucie Rico interroge nos petits arrangements entre notre bonne conscience et notre soumission aux injonctions marketings, notre soif effrénée de consommation et notre déni face à leurs conséquences, l'ambivalence de notre rapport entre les animaux comestibles et domestiques, avec en creux une subtile réflexion sur l'utilisation des mots comme ultime trace d'une vie et détournement à des fins mercantiles, …

On est pris, tel Ulysse par le chant des sirènes, dans le chant de Lucie Rico, roman minutieusement composé autour de ces biographies, drôles, émouvantes, et emblématiques de notre époque, à l'écriture douce et fascinante, révélant avec un charmant suspens la contradiction entre la démarche littéraire et humaine de Paule et sa compromission dans son application commerciale.

Astucieux, ingénieux, inventif, saugrenu, fantaisiste, singulier, savoureux, c'est un premier roman et c'est tout simplement génial ! Bravo !!!
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À la mort de la mère, Paule revient dans la ferme où elle a grandi, après dix ans à la ville. La première chose qu'elle doit accomplir, c'est la dernière volonté de sa mère : tuer Théodore, le borgne, ce poulet qu'elle aimait tant. Elle va par la même hériter de son quotidien, perpétuer la tradition : l'élevage, l'abattage et la vente de ses poulets. Scénariste de métier, elle va apporter sa patte en décidant d'écrire la biographie de chaque poulet qu'elle aura tué – ou plutôt, leur nécrologie -, afin de leur rendre hommage et existence à travers la mort.

Ses poulets ne sont pas n'importe quels poulets : ils font partie de la haute-cour. Il y a ceux qui ont des noms d'ex-mannequins comme Carla "isolée, calme et pourtant vicieuse jusqu'au bout des griffes" , d'autres, ceux d'héroïnes de romans comme Lolita "qui [courait] plus vite que les hommes, plus vite que la tramontane" , ou Gervaise "grande fluette, hoquetant parfois comme une ivrogne, avec une jolie petite face ronde [dont l'] infirmité était presque une grâce". Il y a encore ceux qui portent des noms d'objets comme Lacet, ou des prénoms comme Charles qui "aimait la fraîcheur des bras humains" ou bien Harold, "l'incarnation du poulet médiocre".

Ses poulets sont comme des enfants qu'elle cajole, caresse, sollicite, avec qui elle dort, même. Elle les aime d'un amour égal. Et pourtant, quand les seize semaines sont passées, elle ne ressent aucun scrupule à leur rompre le cou à coup de serpette. C'est dans l'ordre des choses. Et même, elle ne peut supporter de ne pas être celle qui les tue.

Le quotidien de Paule s'écoule ainsi entre les moments privilégiés qu'elle passe avec eux, ses matinées au marché où elle intrigue et enchante tour à tour certains habitants du village avec ses biographies, en même temps qu'elle en irrite d'autres… Alors quand Fernand, directeur d'une grande surface, vient lui proposer de voir plus grand en participant à un projet d'exploitation révolutionnaire abritant dix mille poulets – cette idée de biographies est un concept qui relève du génie, il faut l'exporter à la ville et à plus grande échelle -, elle y voit pour ses petits l'occasion d'une nouvelle expérience, la découverte d'un terrain de jeu plus vaste. Elle veut ce qu'il y a de mieux pour eux.

Les Poulets de Paule vont devenir une marque, le soin qu'elle leur apporte et leurs biographies, des outils Marketing brillants. L'entreprise va rapidement prospérer, Paule et Fernand devront faire appel à des scénaristes pour rédiger de plus en plus de biographies. le nombre de poulets va rapidement enfler et les machines finiront par prendre sa place de Médée. Paule va alors perdre l'emprise qu'elle exerçait sur la vie et la mort de ses poulets et peu à peu, glisser vers une forme de folie, sous les yeux de Louis, son mari…
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critiques presse (1)
Bibliobs
16 avril 2021
Le Prix du roman d’écologie, dont « l’Obs » est partenaire, a récompensé un premier roman : « Le Chant du poulet sous vide ». Cette fable animalière explore la « dissonance cognitive » de tous ceux qui composent avec le système dont ils dépendent (oui, nous tous).
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Ça pourrait être une bête, un prédateur naturel. On a vu dans la région, des belettes décimer des élevages entiers en bonne santé. Les morsures de belettes ressemblent à celles des vampires. Les bêtes qui ne succombent pas aux morsures meurent de crise cardiaque.
Mais il n'y a qu'un être humain pour égorger des poulets de cette façon.
Elle aimerait appeler Louis, lui demander : "Est-ce que c'est toi ? Est-ce que tu es venu ici pour tuer mes poulets ?"
Sa jalousie aurait pu faire ça de lui : un meurtrier.
Louis est le seul à ne pas fréquenter d'animaux.
Quand les animaux sont pour quelqu'un seulement une viande, le rapport au vivant est modifié.
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Elle le trouve beau avec son air timide et ses longues jambes. Dans le bar de leur rencontre, Louis avait volé pour elle une bouteille de Get 27. Il lui avait dit : "ne dis rien", et il avait serré sa main.

Il n'avait que quatre doigts. Le majeur manquait. Elle avait pensé : il a des pattes de poulet.
Elle avait ressenti une décharge dans la totalité du corps, une envie infinie de faire l'amour avec ses doigts immédiatement, que ses mains se posent sur elle, la pénètrent.
En vérité, ses mains ressemblent davantage à celles d'un canard aux extrémités palmées qu'à des pattes de gallinacé.
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La hache est pratique, mais elle doit être bien affûtée. Demain, c'est jour de marché et elle veut être prête. Elle se courbe sur son bureau, écrit des brouillons sur la vie de Sushi. Elle peine à trouver les mots. Sushi était le plus petit des poulets, celui qui faisait le plus de dégâts aussi. Son bec était acéré, son plumage rare en certains endroits. Mais "petit poulet au plumage rare" sonne mal. La réalité n'est pas très appétissante. Le dictionnaire n'est d'aucun secours, les synonymes sont à vomir : humble, chétif, infime, minuscule, réduit.
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Théodore sous le bras, Paule revient à l’intérieur de la ferme. Si elle ne sait plus faire, la mort peut être lente et douloureuse. Elle doit préserver les yeux des autres. Sa main tremble. Théodore n’est pas effrayé. Quand elle le lâche sur le sol du salon, il reste près d’elle pour venir picorer ses chaussures avec tendresse. Il n’est pas coutumier de la violence. Elle aimerait l’implorer de se tenir tranquille, de ne pas être si doux. Elle se figure des scènes : la mère riant avec lui, l’embrassant, sur le bec peut-être, lui racontant une histoire sentimentale à voix basse, d’une voix tendre que Paule ne lui connaît pas, et lui qui s’endort, heureux, fermant son œil valide, s’abandonnant. Leurs repas partagés, peut-être. La mère courant à ses côtés dans le champ, ses vieilles jambes pleines d’arthrite tentant de suivre le rythme des pattes de l’animal.
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Sac, si fragile et aventureux à la fois, la peau tendre. C’est ce qu’elle écrit sur l’étiquette avant de le porter au marché, emballé sous vide. Elle le vendra, même si c’est contre ses convictions de donner à manger un corps mort de mort naturelle. Ca porte la poisse.
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"Bienvenue aux éditions P.O.L", un film de Valérie Mréjen. Pour les 40 ans des éditions P.O.L, quelques un(e)s des auteurs et des autrices publié(e)s aux éditions P.O.L écrivent une carte postale et laissent un message aux éditions P.O.L. Avec par ordre d'apparition de la carte postale: Violaine Schwartz, Jean-Paul Hirsch, Lucie Rico, Emmanuel Lascoux, Jacques jouet, Philippe Michard, François Matton, Frédéric Boyer, Catherine Henri, Suzanne Doppelt, Lamia Zadié, Marianne Alphant, Suzanne Duval, Laure Gouraige, Emmanuel Carrère, Jean Rolin, Elisabeth Filhol, Célia Houdart, Nicolas Fargues, Nicolas Bouyssi, Louise Chennevière, Frédérique Berthet, Marie Darrieussecq, Jocelyne Desverchère, Jean Frémon, Kiko Herrero, Julie Wolkenstein, Emmanuelle Bayamack-Tam, Liliane Giraudon, Frédéric Forte, Pierric Bailly, Valère Novarina, Hélène Zimmer, Nicolas Combet, Christian Prigent, Patrice Robin,, Emmanuelle Salasc, Alice Roland, Shane Haddad, Mathieu Bermann, Arthur Dreyfus, legor Gran, Charles Pennequin, Atiq Rahimi, Anne Portugal, Patrick Lapeyre, Caroline Dubois, Ryad Girod, Valérie Mréjen / Dominique Fourcade, Marielle Hubert, Robert Bober, Pierre Patrolin, Olivier Bouillère, Martin Winckler, Jean-Luc Bayard, Anne Parian, Nathalie Azoulai, Julie Douard, Théo Casciani, Paul Fournel, Raymond Bellour, Christine Montalbetti, Francis Tabouret, Ryoko Sekiguchi,
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