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Citations sur Soi-même comme un autre (10)

Le bonheur est, en quelque sorte, ce qui met un point d’arrêt à la fuite en avant du désir.
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La lecture, loin d'être une imitation paresseuse, est, au meilleur d'elle-même, une lutte entre deux stratégies, la stratégie de séduction menée par l'auteur sous la guise d'un narrateur plus ou moins fiable, et avec la complicité de la "willing suspension of disbelief" (Coleridge) qui marque l'entrée en lecture, et la stratégie de suspicion menée par le lecteur vigilant, lequel n'ignore par que c'est lui qui porte le texte à la signifiance à la faveur de ses lacunes calculées ou non.
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Faut-il faire une distinction entre morale et éthique ? À vrai dire, rien dans l'étymologie ou dans l'histoire de l'emploi des mots ne l'impose : l'un vient du latin, l'autre du grec ancien, et les deux renvoient à l'idée de mœurs (ethos, mores). On peut toutefois discerner une nuance, selon que l'on met l'accent sur ce qui est estimé bon ou sur ce qui s'impose comme obligatoire. C'est par convention que je réserverai le terme d'« éthique » pour la visée d'une vie accomplie sous le signe des actions estimées bonnes, et celui de « morale » pour le côté obligatoire, marqué par des normes, des obligations, des interdictions caractérisées à la fois par une exigence d'universalité et par un effet de contrainte. On reconnaîtra aisément dans la distinction entre visée de la vie bonne et obéissance aux normes l'opposition entre deux héritages : l'héritage aristotélicien, où l'éthique est caractérisée par sa perspective téléologique (de telos, signifiant « fin ») ; et un héritage kantien, où la morale est définie par le caractère d'obligation de la norme, donc par un point de vue déontologique (déontologique signifiant précisément « devoir »).
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L’éthique est la recherche de la vie bonne, avec et pour autrui, dans des institutions justes.
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Comment passer de l'individu quelconque à l'individu que nous sommes chacun ? (Première étude)
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le «je» perd définitivement toute détermination singulière en
devenant pensée, c'est-à-dire entendement. Il est vrai que cette
tendance qu'on peut dire épistémologisante (renforcée par le
développement fameux de la Seconde Méditation connu sous le nom
du « morceau de cire ») est tempérée par une tendance «
phénoménologisante », exprimée dans l'énumération qui préserve la
réelle variété intime de l'acte de penser: «Qu'est-ce qu'une chose qui
pense ? C'est-à-dire une chose qui doute, qui conçoit, qui affirme,
qui nie. qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent »
(ibid.). Cette énumération pose la question de l'identité du sujet,
mais en un tout autre sens que l'identité narrative d'une personne
concrète. Il ne peut s'agir que de l'identité en quelque sorte
ponctuelle, anhistorique, du «je » dans la diversité de ses opérations
; cette identité est celle d'un même qui échappe à l'alternative de la
permanence et du changement dans le temps, puisque le Cogilo est
instantané
.
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La question qui ?, liée d'abord à la question qui doute ?, prend un tour
nouveau en se liant à la question qui pense 7
et, plus radicalement, qui
existe ?. L'indétermination extrême de la réponse -indétermination
héritée du caractère initialement hyperbolique du doute - explique sans
doute que Descartes soit contraint, pour développer la certitude acquise,
de lui adjoindre une question nouvelle, à savoir celle du savoir ce que je
suis2
. La réponse à cette question conduit à la formule développée du
Cogito : « Je ne suis donc précisément parlant qu'une chose qui pense,
c'est-à-dire un esprit, un entendement ou une raison, qui sont des
termes dont la signification m'était auparavant inconnue »
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. « Mais je ne connais pas encore assez clairement ce que je suis, moi qui suis
certain que je suis » (ibid). Et encore : « j'ai reconnu que j'étais, et je cherche quel je
suis, moi que j'ai reconnu être » (ibid., AT, t. IX. p. 21). Ce passage de la question
qui ? à la question quoi ? est préparé par un usage du verbe être qui oscille entre
l'usage absolu, « Je suis, j'existe » et l'usage prédicatif, « Je suis quelque chose ».
Quelque chose, mais quoi ?
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1. Le lecteur accoutumé au Discours de la méthode peut s'étonner de ne pas
trouver ici la formule fameuse : Cogito ergo sum. Elle est pourtant implicite à la
formule : «je doute, je suis». De plusieurs manières : d'abord douter, c'est pen
ser ; ensuite, le « je suis » est relié au doute par un « donc », renforcé par toutes les
raisons de douter, si bien qu'il faut lire : « Pour douter, il faut être. » Enfin, la pre
mière certitude n'est pas de l'ordre du sentiment, c'est une proposition : « De
sorte qu'après y avoir bien pensé et avoir soigneusement examiné toutes choses,
enfin il faut conclure et tenir pour constant que cette proposition : Je suis, j'existe,
est nécessairement vraie toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en
mon esprit»
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Le Cogito n'a aucune signification philosophique forte, si sa
position n'est pas habitée par une ambition de fondation dernière.
ultime. Or, cette ambition est responsable de la formidable
oscillation sous l'effet de laquelle le «je» du «je pense» paraît tour à
tour exalté hors de toute mesure au rang de première vérité, et
rabaissé au rang d'illusion majeure. S'il est vrai que cette ambition
de fondation dernière s'est radicalisée de Descartes à Kant. puis de
Kant à Fichte, enfin au Husserl des Méditations cartésiennes, il
nous a paru néanmoins suffisant de la pointer à son lieu de
naissance, chez Descartes lui-même, dont la philosophie atteste que
la crise du Cogito est contemporaine de la position du Cogito.
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