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EAN : 9782757894675
288 pages
Points (12/05/2023)
4.12/5   207 notes
Résumé :
Une presqu’île, aux confins d’un pays du Nord. C’est là que vit la famille Haarder, dans un isolement total. Jens a hérité de son père la passion des arbres, et surtout du liquide précieux qui coule dans leurs veines – la résine, aux capacités de préservation étonnantes. Alors que le malheur ne cesse de frapper à la porte des Haarder, Jens, obsédé par l’idée de protéger sa famille contre le monde extérieur qui n’est pour lui que danger et hostilité, va peu à peu se ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (105) Voir plus Ajouter une critique
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Bienvenue chez les Haarder, une famille de menuisiers qui habite sur une presqu'île à l'écart de tout. Entourée de nature, elle avait tout pour être heureuse…sauf qu'à la suite de plusieurs malheurs, le père va lentement sombrer dans la folie. Voulant protéger à tout prix les membres de sa famille, il les isole de plus en plus du monde extérieur…

« Résine » c'est tout d'abord une ambiance sombre, qui vous fait immédiatement comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. Un malaise initial qui se transforme progressivement en huis clos macabre et malsain. Un roman noir qui ravira les amateurs du genre.

« Résine » ce sont ensuite des protagonistes particulièrement singuliers qui finissent par vivre reclus, entourés d'objets inutiles récupérés à gauche et à droite, pas toujours de manière légale, mais servant à ériger de nouveaux murs entre ce cocon familial insalubre et le monde extérieur. C'est un père de plus en plus paranoïaque qui en sombrant, entraine toute sa famille avec lui…

De ce récit qui mêle plusieurs voix, dont les lettres posthumes de la mère, le lecteur retiendra surtout celle de Liv, leur fille. Déscolarisée, cette petite sauvageonne vit de chasse et de larcins dans le village voisin. Faisant preuve d'une maturité somme toute assez logique compte tenu de ses conditions de vie, elle insuffle également ce brin d'innocence et de naïveté salutaire, qui permet au lecteur de s'accrocher à quelque chose de beau, voire presque poétique, allant jusqu'à donner à ce thriller macabre des allures de conte. Il était une fois une petite fille solitaire qui n'avait jamais rien connu d'autre, qui vouait à son père une confiance aveugle et un amour aussi inconditionnel qu'étrange, qui vivait en communion totale avec la nature… et qui offre du coup au lecteur un regard attendrissant et déstabilisant sur cette descente aux enfers annoncée dès les premières pages.

Lauréat du prix Clé de Verre (prix littéraire annuel récompensant un roman policier scandinave) en 2016, ce second roman d'Ane Riel (le premier traduit en français) devrait ravir les amateurs de polars nordiques.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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«Résine» est un roman noir, mâtiné d'un imaginaire propre à l'enfance, et dont le suspense s'intensifie à mesure qu'on en tourne les pages !

Sur une petite presqu'île, à l'écart de la ville, la maison des Haarden est entourée d'arbres et de verdure.
Jens y a vécu une enfance heureuse jusqu'au décès subit de son père, qu'il adorait. Silas, excellent menuisier et bricoleur accompli, avait transmis à ses deux fils son savoir-faire ainsi que son amour de la faune et de la flore. Il était en outre animé d'une passion pour les objets en tout genre qu'il collectionnait et dont il refusait de se défaire, au désespoir d'Else, son épouse. Cet homme simple et apprécié avait une préférence pour Jens en qui il se retrouvait. La relation entre Silas et Jens, pleine de tendresse, était nourrie d'affinités et de secrets partagés.
Devenu adulte, le frère de Jens, attiré par monde extérieur, quitte la presqu'île, le laissant seul avec leur mère, Else, dont les exigences brident tout désir d'indépendance chez ses garçons.
Quand Jens tombe amoureux de Maria et l'épouse, les rapports entre mère et fils se détériorent. La naissance des jumeaux Carl et Liv, suivie de l'accident dont est victime le petit Carl, amènent Else à partir vivre au loin, chez une cousine.
Elle ne reprendra contact avec Jens et sa famille que six ans plus tard. Elle déclenchera alors involontairement la tragédie qui couvait.

Dès les premières pages, le malaise est perceptible. D'abord léger et occulté par une vie quotidienne qui ressemble à des vacances permanentes, il va doucement prendre de l'ampleur et monter crescendo pour aboutir à un drame qui apparaît comme inéluctable.

En effet, l'état d'esprit de Jens, misanthrope et dépourvu de sens pratique, évolue au fil des ans. Dévoré peu à peu par la crainte du monde extérieur, il s'isole de plus en plus, jusqu'à s'enfermer, avec sa famille, dans une prison dont les murs sont constitué d'un fatras d'objets inutiles, récupérés à la décharge ou volés au cours d'expéditions nocturnes sur le continent.

Progressivement, le foyer familial se transforme en un capharnaüm insalubre et puant.

Pendant ce temps, Maria prend tant de poids qu'elle en deviendra impotente, totalement dépendante d'un mari qu'elle continue à aimer et dont elle ne mesure la folie que trop tard. J'ai trouvé un peu dommage que son personnage soit si peu développé (la pauvre a encore moins de présence que Carl!).

Le roman est constitué essentiellement d'une narration à la troisième personne qui alterne avec le ressenti de Liv (à la première personne).

Le récit de Liv apporte énormément, et pas seulement par sa candeur.
Car, non seulement Liv aime profondément son père et lui accorde toute sa confiance, mais elle nous expose le pourquoi de cet amour et de cette foi. Ce qui donne au personnage de Jens, pour lequel on peine à ressentir de l'empathie, une dimension supplémentaire qui le rend plus accessible au lecteur.
En outre, Liv offre le regard d'une enfant aimante qui n'a connu aucun autre univers que celui créé par son père et ne comprend que celui-là.

Merci beaucoup à Pierre Kraus, à Babelio et aux Éditions du Seuil pour cette lecture très attrayante.
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C'est par ce roman noir danois tout à fait original que j'ai découvert la plume de Ane Riel , livre qui lui a permis de remporter le Prix du Meilleur Premier Thriller en 2003 au Danemark. Je ne dois plus vous dire maintenant car vous connaissez mon intérêt certain pour la littéraire noire nordique. Pourtant, je n'avais jamais lu un livre si singulier : que ce soit parmi les auteurs venant du froid mais aussi chez tous les autres que j'ai lus quelles que soient leurs origines.

Dans toutes les villes et villages, il est de ces maisons dont les terrains sont jonchés d'amas de détritus, de ferrailles, de monceaux d'objets hétéroclites et que lorsqu'on passe devant elles, on ne peut s'empêcher de se demander comment les occupants des lieux ont pu en arriver là ? A quoi cela peut-il bien leur servir ? Pourquoi ne pas tout simplement se débarrasser de tout cela alors que cela ne semble n'avoir aucune valeur?

C'est un peu un des points de départ de ce livre, « Résine » puisque la famille Haarder se trouve à la fois isolée de l'île principale par une langue de terre mais aussi par une accumulation sans fin de choses diverses. Alors que cette famille avait tout pour être heureuse et qu'elle vivait comme le commun des mortels, les drames se sont accumulés, les éloignant petit à petit de la civilisation, les enfonçant au fil des jours dans une folie sombre.

Leur histoire nous est contée par la voix de Liv, fille unique de cette famille qui grandit et évolue loin de tout autre enfant de son âge mais aussi d'autres individus. La solitude, elle ne la connaît que trop bien, encore plus une fois que son père perdra pieds dans la réalité.

Ana Riel met en place un microcosme vicié où une vie normale pour une jeune fille n'est pas possible. J'ai beaucoup apprécié tout le travail effectué par l'auteure quant à ses personnages et leur psychologie. Au fil des pages, on se rend compte comment chacun des membres sombre petit à petit dans une lypémanie sans fin et où tout retour en arrière ne pourra avoir lieu.

Très sombre et très bilieuse, l'ambiance des lieux est assez anxiogène. C'est toute une atmosphère mise en place par l'auteure qui entoure son récit. Si vous avez besoin de lumière et d'étincelles dans votre vie en ce moment, je ne pense pas que ça soit la lecture la plus appropriée et recommandée qui soit pour vous pour l'instant !!

Au final, ce roman noir m'a plu par ses originalités, notamment par cette aura trouble, ces protagonistes si singuliers et cette fragilité de ce milieu où tout risque de s'effondrer au plus léger tremblement.

En définitive, mon regard sera dorénavant différent lorsque je passerai devant ce type de maison, ne pouvant pas m'empêcher d'éprouver un certain sentiment de mansuétude à l'égard des occupants et de leur vie.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Je remercie de nouveau Pierre, Babelio et les éditions du Seuil pour leur confiance !

Dans une presqu'île, une famille vit recluse et cachée de tous : les Haarder ne sont définitivement pas comme toutes les autres familles.

Jens Haarder a hérité de son père, Silas, la fascination pour le travail du bois. Grâce à la menuiserie et au bricolage, la complicité père-fils de Silas et de Jens se renforce. Par conséquent, Jens devient, progressivement, passionné par les arbres et, surtout, par leur substance naturelle et collante appelée : « résine ». Il se passionne pour toutes ses vertus, tous ses bienfaits et, principalement, pour ses capacités de préservation étonnantes…

Au moment du décès de son père, quelque chose se brise en lui. Il grandit avec sa mère et rencontrera, par la suite, son épouse, Maria. Quelques années plus tard, les malheurs continuent à frapper, à de nombreuses reprises, à leur porte et Jens ressent le besoin vital de protéger sa famille, coûte que coûte. C'est alors que petit à petit, il sombre dans une obsession : celle de préserver sa famille.

En février, j'ai participé à une opération Masse Critique privilégiée avec Babelio et les Editions du Seuil. En toute sincérité, je ne pensais pas être retenue mais, finalement, j'ai reçu dans ma boîte aux lettres ce roman intriguant.

Dans celui-ci, Ane Riel nous plonge dans un roman noir, au plein coeur d'un univers sombre et morbide ; regroupant le suspense, l'anomie et les insécurités.

Je ne sais pas comment vous désigner ce livre sans vous dire le terme « étrange ».

L'écriture de l'autrice nous immerge de manière brutale, fluide et captivante dans le roman et ce, dès la première phrase. le rapport à la narration permet aux lecteur.ice.s de s'enfoncer, au fur et à mesure, dans cette famille énigmatique car l'auteure oscille entre un récit à la troisième et la première personne.

Cela rend cette histoire purement déstabilisante, surtout, lorsque l'on suit le point de vue de Liv. Et pour cause, nous suivons les moindres faits et gestes de cette famille, sous le regard d'une enfant. Son point de vue est rempli d'innocence et d'acceptation. Liv grandit dans la méfiance d'autrui mais elle porte une confiance aveugle envers son père, Jens. C'est une enfant facile qui aime passer du temps avec ce dernier. Elle apprend ainsi le secret des arbres, à cambrioler, à chasser ; tout en faisant l'école à la maison avec sa mère.

Au fil des pages, nous en apprenons un peu plus sur cette mystérieuse famille de menuisier qui préserve leur cocon familial. Leur passé, l'enfance de Jens, son deuil ou, encore, le présent nous permettent d'essayer de comprendre les motivations et le raisonnement de Jens.

En ce qui concerne l'intrigue, nous sentons que quelque chose cloche terriblement. Même si je la trouve assez prévisible, le récit et l'imaginaire décousu de la petite Liv nous perturbent et brouillent les pistes.

On ressent la pression psychologique de cet environnement glauque. Lors du récit, Liv nous dit que pour eux, mais surtout pour son père, la forêt est l'endroit le plus sûr de la terre. Là où ils peuvent respirer. Pourtant, en tant que lectrice, cette forêt est angoissante et oppressante. Peu à peu, elle nous prive d'oxygène.

De cette manière, cette lecture m'a fait froid dans le dos ; l'ambiance qui y règne est déconcertante. Non pas par rapport au personnage de Jens mais plus par rapport au personnage de Liv. Cette petite fille est à la fois détachée et insouciante par tout ce qui l'entoure, parce qu'elle a grandi dans cette atmosphère particulière. de par son jeune âge, elle est innocente et elle ne sait pas discerner le Bien du Mal.

Malheureusement, je n'ai pas totalement accroché à ce roman. Je pense sincèrement qu'il me manquait un peu plus de développement au niveau de la psychologie de certains personnages. de plus, le fait que l'intrigue soit prévisible m'a un peu gâché le plaisir de la lecture. Néanmoins, avec les dernières phrases qui clôturent le roman, Ane Riel nous laisse complètement stupéfait…

Ce roman est assez court mais suffisant. Je ne peux vous en dire plus, de peur de vous en dévoiler trop. Ainsi, je terminerais en disant que c'est une lecture surprenante et inhabituelle. Je sais que de nombreux.ses lecteur.ice.s ont beaucoup aimé ce roman alors, n'oubliez pas que, comme d'habitude, il s'agit de mon humble avis. de ce fait, je vous invite à vous faire votre propre avis !
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Résine est un roman des plus troublants dans lequel Ane Riel parvient avec adresse à faire cohabiter le malsain et le morbide avec une certaine luminosité.

Elle nous décrit sur trois générations la vie d'une famille, ayant élu domicile sur une presqu'île coupée du monde, aux confins du Danemark. Ce contexte géographique, ainsi qu'un amour profond pour la nature, expliquent l'autarcie de cette famille.
Malgré le choix de ce mode de vie, la famille n'est en rien isolée puisque Silas, le père, un menuisier très apprécié pour son travail exceptionnel du bois, est régulièrement rétribué par les gens du village. Les deux garçons du couple sont scolarisés mais le plus jeune, Jens, est bien malheureux à l'école à laquelle il préfère les forêts de sa presqu'île et les enseignements de son père, avec lequel il a un lien très privilégié.

Si originellement Silas et son épouse Else mènent une existence atypique avec leurs deux fils, le lien social n'est pas rompu et la famille trouve son bonheur dans cette vie simple et campagnarde mais sûrement pas fruste. Un "petit accroc" viendra dissoner dans cet ensemble harmonieux, arrangement insidieux du père, Silas, avec la réalité, accommodement malsain d'un fait réinterprété pour le rendre acceptable, qui touche à la perception du bien et du mal : le ver est dans la pomme.

Cet équilibre qui ne tenait qu'à un fil bascule avec le décès prématuré du père, laissant Else au prise avec deux enfants, dont l'aîné refusera d'endosser la responsabilité de chef de famille et finira par quitter ce microcosme pour la grande ville, pendant que Jens, très affecté, tentera de faire face à l'absence de ce père adulé, en marchant dans ses traces.

Ane Riel introduit avec délicatesse ce chavirage de l'âme, très ténu puis de plus en plus prononcé, jusqu'à l'irrémédiable, une descente progressive, comme la mâchoire d'un piège qui se referme sur ses protagonistes.

A son tour mari et père, et à la suite d'autres épreuves, Jens sombrera doucement dans la syllogomanie,
entassant des objets inutiles de manière compulsive, jusqu'à envahir littéralement sa maison et conduire à l'insalubrité. Son épouse, Maria, après avoir donné naissance à des jumeaux, Carl et Liv, sera emportée dans cette spirale tragique et effroyable, frappée par une obésité galopante au point de devenir captive d'un lit inextricable, engloutie littéralement par ce bourbier infernal. Cependant, si elle est entraînée dans cet engrenage effroyable, Maria est un personnage opaque qui me paraît simplement ébauché. Malgré les lettres qu'elle adresse à Liv et qui ponctuent le récit de sa voix propre, son personnage reste à mon goût trop en retrait.

Incarnant le syndrome de Diogène, par son refus du monde extérieur et l'isolement social qu'il instaure, progressivement au sein de son foyer, (qui n'en est plus un), Jens Haarder, lui, représente le repli sur soi, les concessions et l'abdication au bonheur consenties aux deuils trop douloureux. Il est un personnage terriblement sombre et pourtant si humain. Sa passion transmise par son père pour la résine, cette sécrétion végétale qui emprisonne les petits insectes, fugaces vies figées pour l'éternité, personnifie métaphoriquement le roman.

Dans cet univers glauque et anxiogène, où la lumière ne pénètre plus dans cet enchevêtrement d'objets accumulés, véritable rempart contre la Vie, trône la petite fille Liv, véritable lueur du récit. Elle revêt les faits pourtant terribles, d'une teinte légère, à travers ses yeux empreints de tendresse pour des parents qu'elle aime profondément.
Ane Riel accomplit l'exploit doux-amer de narrer le fétide et l'immoral avec les mots d'une fillette qui garde son coeur ouvert à l'amour, aux beauté de la nature et à la douceur, sans jugement sur ses parents, dans un environnement qui pourtant s'étiole et s'assombrit.
Liv, gamine débrouillarde livrée à elle-même, allégorie émouvante d'une résilience à laquelle ont renoncé ses parents. Liv, petite héroïne malgré elle, qui trace son propre chemin, cahotant innocemment entre le bon et le malsain, et donne toute sa force au récit. Ane Riel signe là un roman atypique et perturbant qui m'a autant glacée et qu'émue.
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critiques presse (2)
SudOuestPresse
03 juin 2021
Paranoïa survivaliste et folie domestique sur une île danoise dans ce roman noir.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Telerama
29 mars 2021
Un conte macabre et terrifiant, où une petite fille observe la dérive meurtrière de son père qui, par crainte du monde extérieur, a peu à peu enfermé sa famille dans une maison transformée en forteresse.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
- Qu'est-ce que tu veux devenir, Mogens ?
- Quand je serai grand ? Inventeur. Je veux devenir inventeur.
- Mais quand tu seras mort ? Qu'est-ce que tu veux devenir quand tu seras mort ?
Mogens le dévisagea :
- Justement, je ne mourrai pas. J'inventerai quelque chose qui m'empêchera de mourir, et je gagnerai assez d'argent pour en vivre. Et je t'empêcherai de mourir aussi. Mais il ne faut le dire à personne.
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J'ai fini par avoir une grosse boule de phrases naufragées dans la gorge. Des mots brisés et sans rapports entre eux, des amorces interrompues, des conclusions restées en suspens, des lignes trop serrées, des constructions fautives, des gutturales agglutinées.
Mon chagrin était resté bloqué, car je ne devais pas te le communiquer. Et à ton père non plus, car il avait son chagrin à lui. Alors je l'ai gardé en moi. C'était ma façon de te protéger. Ton père a fait autrement.
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Le monde de Jens Haarder n’était pas gouverné par les règles auxquelles obéissaient la plupart des gens. Il ignorait ce qu’étaient le classement et l’organisation. Il ne connaissait que les sentiments et les souvenirs. Une lime ne devait pas forcément être rangée à côté d’une autre lime. Si on l’avait trouvée sur une décharge, elle avait sa place à côté de la lampe à pétrole et de la vareuse provenant de la même décharge. Il y avait à cela une certaine logique.

Si la faux était accrochée près de la grande carte de l’île suspendue au-dessus de l’établi, c’était parce que Jens lui trouvait une ressemblance avec le bras de terre qui s’étendait au nord-est de Korsted. La carte était cachée là. C’était le plus important.
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Parmi mes souvenirs les plus anciens, il y a l'odeur de la résine. Létrange picotement dans les narines, les sucs poisseux sur nos mains et la voix douce de mon père parlant du jus qui coulait à l'intérieur des troncs. UN jus extraordinaire car il protégeait l'arbre contre les maladies et guérissait ses blessures.
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" Le passé et l’avenir formaient un tout. Le temps n’était pas aboli : il était d’une plénitude plus grande. C’était un ami fidèle qui ne demandait qu’à être là. »
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Video de Ane Riel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ane Riel
Une auberge à l'écart, dans les années 1960, où trois femmes en quête de liberté se déchirent tandis que se vide le lac en contrebas, révélant peu à peu le village d'autrefois, englouti avec ses secrets. Un hôtel de verre, luxueux et inaccessible sauf à quelques privilégiés, comme la métaphore d'un monde dominé par la finance où la réalité disparaît derrière l'illusion d'une économie de spéculation. Un conte macabre et terrifiant, où une petite fille observe la dérive meurtrière de son père qui, par crainte du monde extérieur, a peu à peu enfermé sa famille dans une maison transformée en forteresse. Trois polars en forme de huis clos, addictifs et suffocants.
Effacer les hommes de Jean-Christophe Tixier (Albin Michel) L'hôtel de verre d'Emily St. John Mandel (Rivages/Noir) Résine d'Ane Riel (Seuil)Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤21Facebook12¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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