AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Série des Racontars arctiques tome 4 sur 10

Susanne Juul (Traducteur)Bernard Saint-Bonnet (Traducteur)
EAN : 9782264026866
160 pages
10-18 (06/07/1998)
4.17/5   133 notes
Résumé :
Le curé Polleson débarqua, tout de noir et de décence vêtu. Col cassé blanc, noeud papillon noir, chapeau melon noir sur le chef, et ses immenses pieds recouverts par de vastes chaussettes noires et des bottines à boutons. Dans une main, une mallette de cuir ridé, dans l'autre un parapluie noir. De la poche droite de son manteau émergeait une bible dotée d'un marque-page en argent.
Longtemps, il resta là, devant les chasseurs affalés sur le banc. Il scruta le... >Voir plus
Que lire après Un curé d'enfer et autres racontarsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
4,17

sur 133 notes
5
5 avis
4
7 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
J'adore lire les racontars de Jorn Riel. Je les trouve rafraîchissants dans ce qu'il décrit des priorités de la vie, de la solidarité et de la joie de vivre.
Je lis beaucoup dans le métro et ses racontars en sont vraiment le contrepoint: face à l'avalanche de couleurs et de stimuli imposés par les publicités et la multitude des gens et des interactions, imaginer ce paysage vierge, presque mono couleur et cette vie rude où évoluent les chasseurs est très apaisant.

Dans ce recueil, on retrouve les protagonistes habituels, avec leurs caractéristiques marquées dans des situations qui, pour nous, sortent de l'ordinaire mais qu'ils affrontent avec inventivité et bonne humeur, malgré les fins parfois funestes de ces racontars. Je me suis particulièrement amusé à la lecture de El dedo del Diablo et le Petit Pedersen et comme à chaque fois, je me dis que Jorn Riel est un formidable conteur, ménageant savamment ses effets.

Je lis ces racontars dans l'édition de Gaïa, avec un papier épais et rose et des dessins à l'encre de Riel qui illustrent ses racontars d'une ou deux esquisses par nouvelle. Je trouve que ça rajoute un charme certain à ces lectures.

Bref, un très bon moment de lecture et je suis heureuse qu'il me reste plusieurs recueils de racontars à découvrir, je ne voudrais pas les finir trop vite.
Commenter  J’apprécie          90
Et voilà, 4° tome des aventures épiques de notre poignée de trappeurs zinzins du grand nord. Et dernier pour moi avant un certain temps, vu que la médiathèque n'a pas les tomes suivants.

7 histoires toujours plus ou moins crédibles et souvent drôles. voire pleines d'humour noir, à l'image de la première, " un cadavre bien conservé" où la solution trouvée par Bjorken pour conserver jusqu'au dégel la dépouille d'un de ses camarades morts ne manque pas de... sel. Mais à cause du même dégel, ledit cadavre va se retrouver à effectuer un très long et improbable voyage, le plus long de sa.. euh.. vie?
On y croise aussi un chien dépressif depuis qu'il a perdu moyen d'expression en ayant la queue coupée par accident, une aventure épique vu du point de vue d'une puce qui visite involontairement les cabanes de l'est Greonlandais, on découvre comment une caisse de sardines à l'huile peut sauver la carrière littéraire d'un aspirant romancier, ce qu'il advient lorsqu'un fêlé plus atteint que les autres, après avoir passé des années aux Brésil, ramène sur la banquise son petit animal tropical de compagnie, ou ce qui se passe lorsqu'un curé intransigeant se met en tête de ramener à la sobriété les chasseurs-bouilleurs de cru du grand nord.
Là encore il y a des nouvelles que j'ai plus appréciées que d'autres, en particulier la première et celle du boa pour leur humour volontiers noir et la dernière qui montre la résistance farouche d'une poignée de gens un peu mécréants, mais plutôt tolérants quand on leur fiche la paix, contre un religieux obtus qui veut les évangéliser de force. Même au bout du monde, on n'a pas a paix!
Commenter  J’apprécie          50
J'avais découvert et adoré l'univers de cet auteur à travers l'adaptation en bande dessinée de « La Vierge Froide et autres racontars » c'est donc avec plaisir que j'ai emprunté ce volume à ma soeur sur son conseil.
J'y ai retrouvé l'ambiance de la banquise groenlandaise et son équipe de chasseurs répartis dans différents chalets isolés, seuls ou en binôme.
Dans une des nouvelles, il s'agit de conserver un cadavre assez longtemps pour que sa famille puisse le récupérer pour le faire inhumer (quand le bateau pourra venir le récupérer). Une autre tourne autour d'un nouvel arrivant et son énorme serpent comme animal de compagnie. Il y a aussi une puce, l'écriture d'un roman et un curé encombrant. J'ai eu un faible pour l'histoire de la chienne à laquelle il ne manquait que la parole mais aussi celle du petit Pedersen et la méthode spéciale employée par son binôme pour lui redonner confiance en lui.
Commenter  J’apprécie          60
Le Groenland, ce n'est pas que le froid, la nuit quasi permanente et les polars glauques. Il faut lire le petit monde de Jorn Riel pour s'en persuader. Ses racontars arctiques en dix livrets de nouvelles désopilantes nous narrent les aventures de personnages déjantés où l'humour prend toujours le dessus sur la glaceur des situations.
Le fascicule "Un curé d'enfer" fait partie de cette série. A partir de tous petits riens, un cadavre disparu, un chien aphone, un ours presque humain, un crayon qui a perdu sa bonne mine ou une puce acrobate voyageuse, l'auteur danois nous fait voyager dans un kaléidoscope d'histoires à la limite du fantastique.
Dépaysement assuré avec ces nouvelles fraiches et glaçantes. A lire entre deux gros romans, histoire de se ressourcer sur la banquise.
Commenter  J’apprécie          60
Attention, il s'agit de nouvelles....Un curé d'enfer est la septième sur sept... et le titre choisi ainsi n'a que peu de rapports avec les six autres nouvelles. Mais qu'à cela ne tienne, et pourquoi bouder son plaisir ?
Pour ma part je ne l'ai pas boudé car j'aime le complètement déjanté, totalement loufoque, absolument absurde, et pourtant l'auteur nous assure que beaucoup de choses sont vraies. Je veux bien le croire.
Néanmoins, sous ces couverts arctiques, absurdes voire débiles, ce Monsieur Jorn Riel nous renvoie mine de rien à des comportements sociaux et des rites qui au final ne sont pas plus intelligents que ceux qu'il nous décrit pour nous faire rire.
Un livre, des nouvelles, dont la lecture ne peut faire que du bien, comme un exutoire mais surtout comme une occasion de réfléchir sur notre mode de vie.
En plus, c'est très drôle et drôlement bien écrit. Pour ma part, j'ai adoré et j'en reprendrai... (oui oui car il y en a plusieurs autres des racontars arctiques... hum...).
Commenter  J’apprécie          42

Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"Voici senorita Magdalena, dit Don Svendsen d'une voix qui vibrait de fierté. Elle porte le nom de Rio Magdalena où elle est née." Siverts fixa tellement la chose que ses yeux faillirent lui jaillir des orbites. Il sentit ses cheveux roux se dresser sur sa tête, il eut une crise de sueur froide et un profond besoin de hurler. Parce que, mètre après mètre, sortait du sac un serpent gris-vert, épais comme le bras.
Le serpent émis un sifflement flatteur, tout en se dirigeant vers les longues jambes maigres de Don Svendsen autour desquelles il s'enroula avec tendresse, là où il y avait, quelques instants auparavant, les molletières.
"Elle adore le contact de la peau, chuchota El dedo del Diablo avec émotion, c'est pourquoi j'enlève mes molletières, hay compreso ? Oui, oui, ma petite silure adorée, le voyage est fini et maintenant on va s'installer confortablement ici chez Senor Siverts que tu vois là de l'autre côté de la table."
Senorita Magdalena leva docilement la tête au-dessus du bord de la table pour saluer son hôte, mais elle ne vit rien d'autre qu'une chaise renversée et le dos d'un chandail islandais qui disparaissait prestement par la porte.
Commenter  J’apprécie          30
Hansen regarda en l’air. D’abord il vit le toit qui se levait lourdement, sans empressement. Ensuite, le tout fut doublé par le missionnaire Polleson qui, tel une fusée au Nouvel An, fonça vers le ciel, les pans noirs de sa redingote battant comme des ailes ….



« Il a enfoncé sa hache dans la dynamite gelée » lui expliqua Hansen.
« Putain » Valfred regarda le lieutenant d’un air interrogatif. « Pourquoi ? »

« J’avais mis les caisses sur la table et marque EAU-DE-VIE sur la couvercles. Je trouvais que ça faisait mieux comme ça. »
Commenter  J’apprécie          50
Ta proposition trouve son origine dans quelque chose de déjà vécu, et peut donc être considérée comme la répétition historique d'évènements stupides, ce qui au fond est assez habituel chez un certain type de gens, déclaration confirmée par les guerres qui ponctuent l'Histoire, la réélection des Premiers Ministres, la place des femmes dans la société, l'emprise de l'Eglise sur les esprits faibles et ainsi de suite. Tout çà, c'est des répétitions historiques, des stupidités répétées. Tu dois te libérer de l'Histoire, mon ami, devenir pur et neuf et agir à partir de tes pulsions immédiates.
- Ca à l'air difficile, dit Lasselille, par avance découragé.
- C'est difficile, admit Bjorken, parce que d'abord tu dois t'affranchir de toute ton enfance, de tes parents, de ton éducation, de la langue que tu parles et des pensées qui remplissent ta tête.
- Fichtre, il lui restera pas grand-chose dans le crâne à ce train-là, dit Museau.
Commenter  J’apprécie          20
Les chiens étaient de bonne humeur. Ils reniflaient énergiquement dans l'air tranchant avec leurs museaux noirs, et leurs queues faisaient de belles boucles par-dessus leurs fourrures propres et brillantes. Pendant trois jours et trois nuits, ils avaient attendu, enroulés dans la chaîne devant la maison, que le temps s'améliore, et maintenant ils prenaient plaisir à étirer leurs muscles raidis devant le traîneau.
Commenter  J’apprécie          20
“Les mecs savants comme vous, ça sait qu’y a plein de langues dans ce monde, et qu’on peut pas toutes les savoir. Somme toute, m’est avis que les mots sont plutôt du genre pénible. Ils nous empêchent de rentrer en communication avec d’autres gens qui n’ont pas exactement le même assortiment de mots que nous. Si vous voulez savoir ce que je pense, l’histoire de parler avec des mots, c’ets de la connerie. On a plein d’autres manières pour s’exprimer.”

“Lesquelles?” demanda Volmersen avec intérêt.

“Toutes ces histoires qui viennent de l’intérieur, répondit Fjordur. Tout ça, c’est comme qui dirait presque international, pas vrai? Un Bochiman du Kalahari dit exactement la même chose que moi, jusqu’au moment où il le déballe dans un bruit bizarre. Et c’est là que ça déconne, vous pigez? Tant qu’il le garde dedans, lui et moi, on a la même langue. Qui c’est qui a bien pu nous faire croire qu’il fallait à tout prix le faire sortir par la bouche?”
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Jorn Riel (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorn Riel
Jørn Riel est né au Danemark en 1931.
Parti avec lexpédition de Lauge Koch en 1950, il a vécu 16 ans au Groenland. Du fatras des glaces et des aurores boréales, il rapportera une bonne vingtaine douvrages, soit à peu près la moitié de son œuvre à ce jour. Le versant arctique des écrits de Jørn Riel (dédié pour une part à Paul-Emile Victor quil a côtoyé sur lîle dElla, pour lautre à Nugarssunguaq, la petite-fille groenlandaise de Jørn Riel) est constitué dabord par la série des racontars arctiques, suite de fictions brèves ayant toujours pour héros ou anti-héros magnifiques les derniers trappeurs du nord-est du Groenland, paumés hâbleurs, écrivain de pacotille, tireur myope, philosophe de comptoir devant un imbuvable tord-boyaux, bourrus bienveillants, tous amoureux de cet être cruellement absent de la banquise, la femme. Au-delà du rire, parce que les livres sont de nature à dérider les plus mélancoliques, cest bien toute une nouvelle vision du monde que nous offre Jørn Riel.
Il vit aujourdhui en Malaisie. Histoire de décongeler, se plaît-il à dire. Mais derrière la boutade se cache quelque chose de plus fondamental. «Jaime la nature, quand il y en a assez, les étendues de glace de larctique et la jungle tropicale.» Et cette nature, et les hommes qui la vivent encore, Jørn Riel va maintenant les retrouver, quelques mois chaque année, parmi les papous de lIrian Barat en Nouvelle Guinée. Qui vivent encore à lâge de pierre, et navaient jamais vu dhomme blanc avant lui
Transfo Maton
+ Lire la suite
autres livres classés : groenlandVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (262) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20201 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}