Amérique du sud ou Corrèze, même constat. Lecture ou expérience vécue, les récits s'entremêlent et les histoires se confondent. le sujet touche au coeur, cogne, cueille.
Ça fait mal. Emprunter un sentier et ne plus pouvoir le fouler car il est totalement ravagé, jonché de cadavres végétaux, de terre et de branches arrachées.
Observer un paysage arboré, et du jour au lendemain le retrouver détruit, déchiqueté, blessé à mort. Végétaux, animaux, plus rien. Juste un paysage de désolation.
Ça fait mal. Malgré tous ces nouveaux obstacles, marcher encore, dans l'espoir de retrouver un chemin sain, puis tomber nez à nez face à un engin fait de métal et d'acier, immense, inerte, effrayant.
C'est dimanche. le monstre aux mâchoires imposantes a été mis sur le bas-côté en attendant d'être à nouveau manoeuvré, et l'homme aux manettes prend un repos bien mérité.
Dans cet album, le décor s'anime et au commencement de l'histoire tout n'est que calme et volupté. Alors que la vie est sublimée, des hommes ont décidé de tout anéantir, ne rien garder.
Le sort du paresseux semble en être jeté.
"
Dans la forêt du paresseux" résonne comme un cri de colère, de terreur et d'incompréhension. Un sentiment tristement partagé que l'on soit d'ici ou d'ailleurs, quand notre environnement est frappé en plein coeur, quand des milliers d'hectares de forêts sont détruits à jamais, et des animaux précieux menacés.
Mais le livre fait son oeuvre, et le message d'espoir apparaît. Un dernier souffle de vie avant qu'il ne soit trop tard. C'est salvateur, car on suffoquait.
Édité pour la première fois en 2010 et à nouveau disponible aux éditions Helium, ce livre pop-up imaginé par
Anouck Boisrobert et
Louis Rigaud est un fabuleux manifeste pour préserver la nature et la biodiversité.
Bouleversant et essentiel