Suite et fin des aventures de Jacob Portman, de ses amis particuliers et de leur mentor à plumes. Cette fois, ce devrait être la fin – fin. Mais si une nouvelle suite sort, j'avoue que je ne suis pas sûr que je m'y plongerais.
C'est donc le classique tome de dénouement, celui où les méchants sont vaincus après une bataille épique qui semblait perdue d'avance, où les héros du Bien triomphent et où tout finit sur une happy end. Au programme donc : de l'action, surtout de l'action, beaucoup d'action. Tellement d'action que la psychologie des personnages part un peu aux oubliettes. Les discussions sont rares, la relation entre Nour et Jacob ne progresse absolument pas, et peu importe Emma.
De l'action qui d'ailleurs qui, étant de base du type ‘'adolescents versus hommes avec des pouvoirs et des armes beaucoup plus puissants mais l'emportant grâce à un coup de pied dans l'entre-jambe'', devient vite de plus en plus ridicule au fur et à mesure que les pouvoirs de leurs ennemis sont de plus en plus puissants. Mention spéciale à la scène où toute la fine équipe se retrouve en pleine première guerre mondiale assailli par deux Creux géants, et se réfugie dans un tank pour emmener les créatures se faire hacher par les balles. du coup on se demande pourquoi les Ombrines n'ont pas eu l'idée de mettre quelques mitrailleuses lourdes pour défendre leur boucle, ce qui aurait été plus efficace que les abeilles de Hugh et les racines de Fiona.
Plus ennuyeux, le scénario présente plusieurs débuts d'arcs narratifs bâclés ou résolus par-dessus la jambe. Comme l'histoire de l'horloge d'os, qui semblait prometteuse jusqu'à ce que Millard annonce qu'il a tout réglé. Idem, toute l'intrigue autours des sept particuliers annoncés par une prophétie comme devant sauver le monde, et dont le rassemblement a été déclenché par un coup de fil mystérieux, est rondement expédiée. On s'attendait à une organisation occulte, une société secrète, mais non. Juste sept Ombrines qui ont décidé de s'y coller sans en avertir les autres, et d'ailleurs les sept tant attendus ont tous le même pouvoir à quelques variations près, et en fait ils n'ont même pas besoin d'être sept, et tant mieux parce qu'il n'en reste que trois.
Enfin, la conclusion est franchement décevante. L'existence du monde des particuliers vient d'être révélé aux Normaux, le grand méchant a ravagé la moitié de Londres pour essayer de déclencher une guerre entre les deux ; comment vont réagir les populations et les gouvernements face à cette révolution ? Les Particuliers ont été réinitialisés et sont libres de sortir des boucles ; mais ont-ils vraiment envie de renoncer à leur éternel jeunesse ? le pouvoir des Ombrines apparait de plus en plus fragile ; une nouvelle fois elles ne sont pratiquement pour rien dans la victoire finale ; les institutions politiques totalement dépassés du monde des Particuliers vont-elles être renouvelées ?
Réponse : on s'en fiche. Miss Peregrine recrée la boucle de Cairnholmes, et toute la bande retourne mettre la table et faire pousser des carottes.
Ransom Riggs aurait dû prendre plus de temps pour écrire son tome de conclusion, et soigner un peu plus le déroulé de l'histoire. En l'état, j'ai eu l'impression d'un récit un peu bâclé. C'est une histoire des Particuliers, avec son équipe attachante et son univers caractéristique… Mais un goût d'inachevé.
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