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Critique de isabellelemest


Ce roman, le deuxième de la "Trilogie du haut-plateau" constitue comme une suite de "L'histoire de Tönle", même sans en reprendre les personnages, car il raconte le devenir de cette région italienne, au sud des Dolomites, dévastée par la Grande guerre, lorsque ses habitants, mobilisés, prisonniers ou réfugiés, commencent à revenir dans leur terroir natal.

Le titre est une antiphrase, car après l'armistice de 1918 et la victoire de l'Italie sur l'Autriche-Hongrie, la guerre de positions et de tranchées qui a duré presque trois ans a tout ravagé.... Il ne reste que des ruines, des tranchées, des cratères de bombes, des arbres déchiquetés, des installations et du matériel militaires abandonnés, et partout des armes, obus non explosés, mortiers, chevaux de frise, barbelés, voire des squelettes en voie de décomposition.

Mais la famille de Matteo éprouve la nostalgie du pays et avec d'autres habitants du haut-plateau, ils retournent dans ce paysage de désolation, leur terre, où il faudra tout reconstruire et repartir de zéro. Bien sûr, le Génie vient avec ses détachements, ses baraques, les plans de reconstruction sont officiellement élaborés, et en attendant l'improbable remboursement des dommages de guerre, il faut beaucoup d'autorisations, de contrôles et de papier timbré, pour obtenir la permission de faire quoi que ce soit. Rendus impatients par ces lenteurs administratives, les rescapés comptent surtout sur eux-mêmes et récupèrent ce qui peut servir, en dépit des interdictions. La vie reprend peu à peu son cours, fondée sur la solidarité, avec pourtant en toile de fond les tensions politiques de l'après-guerre, entre socialistes tendance Gramsci et quelques "squadristi" fascistes. La première naissance, qui coïncide avec la période de Noël, sera le symbole de ce renouveau.

Une chronique plutôt qu'un roman, car les personnages manquent d'épaisseur, et la priorité est davantage donnée au message pacifiste collectif de la reconstruction d'une région meurtrie, dont l'auteur, né à Asiago en 1921, a été un témoin indirect, mais très marqué par cette ambiance de ses premières années.
Lu en V.O.
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