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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voici une lecture attendue de longue date, car conseillée par Thomas Vinau, Primo Levi et Paolo Cognetti.

C'est un portrait de l'Italie d'après la Grande Guerre, dans la région au nord de Vicenza, une région de montagne très disputée entre les belligérants et qui a longtemps porté les stigmates des combats violents. Rigoni Stern nous dit d'ailleurs que dans ces montagnes « la poudre à canon est plus abondante que les pierres ». La région est abandonnée par l'Etat et les fonctionnaires romains. Les habitants vivent de la terre et sont encore fortement tributaires de la météo. La misère est immense et la famine guette, alors les hommes immigrent dans les mines de Lorraine ou dans les grandes villes des Etats-Unis pour y bâtir les gratte-ciel. Ou alors ils s'enrôlent dans les rangs fascistes en plein essor et construisent les camps de vacances pour les jeunesses mussolinienne ou les mausolées pour célébrer les héros tombés lors de la Première Guerre.

J'attendais un livre poétique. J'attendais des réflexions écologistes. J'attendais des propos humanistes. Mais point de tout ça, ou peut-être trop peu de tout ça, et je ressors déçue de ce premier récit de Mario Rigoni Stern.
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Cette troisième partie de la "Trilogie du Haut-Plateau", après "l'Histoire de Tönle" et "l'Année de la victoire" a été écrite par Rigoni Stern beaucoup plus tard, en 1995, alors qu'il avait 74 ans. Ce récit sans intrigue particulière reprend la vie sur le Haut plateau d'Asiago, depuis les années 1920 jusqu'à la seconde guerre mondiale, vue par les yeux d'un garçon, Giacomo, à peu près du même âge que l'auteur, c-a-d né juste après la Grande guerre et le retour des habitants dans leur plateau montagnard dévasté par les combats.

Pas d'intrigue donc mais la peinture d'une enfance et d'une jeunesse placées sous le double signe des traces encore visibles de la guerre, et du fascisme mussolinien dont la dictature militariste et nationaliste sert de toile de fond à cette période. Peu de travail ni de ressources, ce qui amène les hommes à immigrer, qui provisoirement en France pour travailler dans les mines de Lorraine, qui durablement en Australie. le seul travail sur place consiste à récupérer les métaux, les cartouches et la poudre de tous les restes de munitions laissés sur l'ancien front. Les "récupérateurs" arpentent et fouillent, à leurs risques et périls, les anciennes tranchées et abris, pour un bien faible gain. Giacomo termine ses études primaires et s'engage dans les jeunesses fascistes, non par conviction mais pour disputer des championnats de ski. Un grand chantier est ouvert avec l'Ossuaire monumental en souvenir des morts de la guerre, mais les mécontents sont licenciés et le travail réservé aux fascistes déclarés, plus par opportunisme que pour toute autre raison. Les montagnards sont partagés entre le scepticisme et les mirages de l'engagement bellliqueux en Abyssinie ou de l'assèchement des Marais Pontins. Les saisons passent, rudes ou ou décalées, rythmant la vie des villageois.

Il s'agit d'abord d'une chronique, parfois un peu répétitive, dont les personnages n'ont pas l'épaisseur de Tönle, et qui se terminera tristement par la disparition de Giacomo sur le front russe durant la Seconde guerre mondiale. L'auteur a voulu fixer pour la postérité cette période difficile de l'entre-deux guerres, sa vie rude faite de privations et d'efforts de survie, ponctuée par les discours ronflants du bellicisme et du nationalisme fasciste, contrastant avec le quotidien éprouvant des paysans et petites gens, que sauve leur solidarité.
Lu en V.O.
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