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EAN : 9782251452845
170 pages
Les Belles Lettres (18/02/2022)
4.04/5   12 notes
Résumé :
« ARRIVER LÀ-HAUT un matin d'été après que, la nuit, un orage a lavé le ciel et la terre, s'arrêter en silence pour regarder, et demeurer sous le charme parce que la beauté est telle que le regard ne sait où se poser, et on en a le souffle coupé. Rester ici jusqu'au couchant à écouter en silence la montagne raconter des légendes, des histoires de bergers, d'alpinistes, de guerre. »
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Arriver là-haut un matin d'été après que, la nuit, un orage a lavé le ciel et la terre, s'arrêter en silence pour regarder, et demeurer sous le charme parce que la beauté est telle que le regard ne sait où se poser, et on en a le souffle coupé. Rester ici jusqu'au couchant à écouter en silence la montagne raconter des légendes, des histoires de bergers, d'alpinistes, de guerre. »
Beau programme, non ?

L'auteur italien Mario Rigoni était chasseur alpin. Il participa à de nombreux combats, fut fait prisonnier par les Allemands lors de la seconde guerre mondiale et passa de longs mois en captivité.
Connaissant cet aspect de sa biographie on comprend mieux les thèmes qui prédominent dans l'oeuvre de l'écrivain : les guerres et la montagne.

Requiem pour un alpiniste est un recueil de chroniques ayant pour sujet les conflits auxquels l'Italie a pris part au XXe siècle.
Mario Rigoni a le sens de la concision et en une vingtaine de petits textes arrive à faire ressortir le dénominateur commun : quel que soit le lieu, quelle que soit l'époque, la guerre est une horreur dont tous les hommes des deux camps sont victimes, et pas que les morts.

La montagne est belle. Les paysages sont sublimes et dégagent majesté et sérénité.
La guerre est laide.
Tant de beauté, tant de laideur...
Les deux ne sont en principe pas faits pour se rencontrer, mais c'est sans compter sur la folie des hommes.
Oui, la guerre est laide. Tout le temps. Partout. Ça ne se discute pas.
Pour finir sur une note plus gaie, je reprends les mots par lesquels la traductrice termine sa préface : "La nature l'emporte toujours sur l'oeuvre de mort qu'est la guerre. Telle est, peut-être, l'espérance ultime que l'on peut retirer de la lecture de ces récits : Mario Rigoni Stern ne la renierait pas."
Un optimisme que j'ai du mal à partager, je l'avoue.

Une lecture qui ne peut pas laisser insensible, surtout en ce moment, hélas.
Je remercie Babelio pour son opération Masse critique ainsi que les éditions Les belles lettres pour l'envoi de cet ouvrage.
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Merci Babelio, les éditions "Les Belles Lettres", et Mario Rigoni Stern pour ce cadeau Masse critique.
Pourtant le livre est court, j'aurai pu le lire plus vite...
Pourtant la guerre ce n'est pas mon sujet préféré chez Mr Rigoni Stern, j'aime avant tout quand il parle d'abeilles, d'arbres, d'hommes et d'oiseaux...
Alors pourquoi l'avoir lu si lentement, religieusement, avec le coeur tout ouvert ?
Ces textes assemblés, courts, il m'a été impossible de les enchaîner. A chaque fois j'ai cru lire un roman entier, avec la même charge émotionnelle qui fait qu'on attaque pas un autre dans la foulée.
Dans la préface, Marie-Hélène Angelini, qui a si bien traduit, nous donne la clé de la puissance de cette écriture minimaliste, pudique et inimitable : le "respect des faits et l'émotion qui en résulte caractérisent l'écriture de Mario Rigoni Stern".
Alors embarquez... Pour les bases d'entrainement des chasseurs alpins, ou pour la campagne de Russie, ou encore la terreur en Céphalonie, et tant d'autres théâtres des première et seconde guerres mondiales, les guerre d'Italie modernes. Vous y rencontrerez des âmes ordinaires et inoubliables, leurs destins tragiques ou miraculeux, des stratégies millitaires suicidaires, de l'humanisme au milieu des membres gelés et de l'effroi.
J'aime infiniment l'âme de Mr Rigoni Stern, humble, généreuse, lumineuse, honnête. C'est celle de son peuple millénaire qui vit d'entraide là-haut dans la montagne alpine, sublime et terrible.
Grazie mille grande Signore...
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En guerre, de Mario Rigoni Stern, m'a donné envie de me pencher un peu plus sur son oeuvre.
Le rôle de l'Italie dans la seconde guerre mondiale n'est pas des plus glorieux, mais cet auteur a pris conscience de la violence de la guerre et de la futilité du régime faciste très tôt, ce qui lui a valu la captivité dans les camps allemands, et une oeuvre abondante, dont on peut trouver 5 titres chez Les Belles Lettres.

Requiem pour un alpiniste est donc la seconde oeuvre que je lis de cet auteur.
C'est un recueil de nouvelles, qui parle à maintes reprises des Alpes, et du froid en général.

Ayant vécu dans les Alpes italiennes, celles ci font parties de son quotidien depuis sa naissance.
Son expérience chez les chasseurs alpins y est d'ailleurs étroitement liée.

La montagne est donc présente dans ses récits, il y évoque des promenades, des rencontres, et de fait son passé.
Ces récits prendront aussi le chemin de la Russie ou l'auteur a combattu.

Les paysages sont encore fortement marqués par les conflits qui ont embrasé l'Europe.
Des tranchées et des batailles ont marqué de façon indélébile la roche, on retrouve des constructions en ruines qui témoignent des positions tenues par les armées, la topographie a même parfois été modifiée.

Les escarpements et les climats difficiles rendent assez fréquent les découvertes de corps abandonnés, ou qui n'ont pu être retrouvés durant les batailles.

Les batailles, il ne les a pas toutes vécues.
Mais Mario Rigoni Stern est fortement renseigné sur ces sujets, aussi, par ses entetiens, visites et de par son vécu, il réussit à faire parler ces lieux et ces hommes.
Des écrits qui lui permettent d'exprimer le mal qu'il a vécu.
Il donne également une voix à ceux qui ont survécu et ceux qui ne sont plus pour que jamais ne soient oubliées ces sombres années, et que les mêmes erreurs ne se répètent pas.

Un bref recueil qui vaut la peine d'être lu.
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Tout d'abord, je remercie Babelio et les Editions les Belles Lettres pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique non-fiction de février 2022.
Recueil qui retrace, en partie, les plus grandes campagnes militaires Italiennes avec une précision sans faille.
Montagnard, chasseur alpin d'élite, Mario Rigoni Stern (1921-2008) nous décrit également avec passion la beauté de la montagne si chère à son coeur.
Cependant, la campagne de Russie où il partira en 1942 le marquera à jamais jusqu'à la fin de sa vie.
On ne peut rester insensibles à ces récits véridiques.
(L'Armir = L'Armée italienne en Russie)
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'est un chemin que je connais depuis l'enfance et que j'emprunte quand je vais à la chasse ; mais, aujourd'hui, ce n'est pas pour les coqs de bruyère ou pour les perdrix blanches que je suis monté là-haut : c'est pour ces débris de pipes, ces bouteilles cassées, ces éclats d'os : pour rester un peu avec eux, et essayer de comprendre le problème que je me pose depuis des années : pourquoi la guerre ?
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Le 19 mai, Innerkofler commence à écrire sur des feuilles de cahier son Journal pendant la guerre avec l’Italie. Ce sera, fatalement, un journal bref où, cependant, on peut lire et comprendre ces jours-là, à la veille de la guerre, et les premiers heurts vécus par les frontaliers d’une manière romantiquement absurde : non pas nation contre nation, mais vallée contre vallée, ceux de Comelico contre ceux de Sexten.

Requiem pour l’alpiniste à la guerre, p. 22
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Lors de mes courtes promenades du matin pendant ce chaud printemps, quand le coucou réveille la forêt, et que la foudre jaune des conifères se pose à profusion sur l'herbe des pâturages, le souvenir de la terre d'Ukraine me revient : les fleuves paisibles, la vaste campagne, le ciel sans fin, les villages serrés contre des églises à coupoles d'or, et les jardins avec des cerisiers, des pruniers, des pommiers autour des masures, les bois de chênes; mais aussi Sainte-Sophie de Kiev et les monastères sur les rives du Dniepr. Qu'elle est belle et grave cette partie de l'Europe !
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Ils faisaient chaud cet été-là, en 1941, et, sur les champs de bataille de Crimée, les cadavres des soldats empuantissaient l'air. Dans les campagnes de l'Ukraine méridionale, les Italiens trouvaient des villages incendiés, des silos à blés, des parcs de machines agricoles qui étonnaient nos paysans rappelés sous les drapeaux, des troupeaux d'oies, de porcs. Les femmes, les vieillards et les enfants les regardaient passer le long des pistes dans le tourbillon de poussière ocre que les tanks et les véhicules de l'armée allemande soulevaient de terre grasse.
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Le 13 janvier 1942 était un mardi : il neigeait. À minuit, le premier convoi de chasseurs alpins partit de la gare d'Aoste pour la Russie : le premier de tant de longs trains emportant la meilleure jeunesse qui allait finir sous terre.

Dégagez ! Place au Cervino ! (1964), p. 73
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Videos de Mario Rigoni Stern (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mario Rigoni Stern
"Altipiano ou cheminer avec Mario Rigoni Stern", Loïc Seron, éd. Rue d'ULM EDS
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Entretien mené à l'Abbaye de Jumièges. (Département de la Seine-Maritime)
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