Ce roman est le premier de Lucinda Riley que j'aies acheté ... et ça fait un moment maintenant! Entre-temps, pourtant, j'ai lu 4 tomes de la saga des Sept Soeurs, et un autre one shot de l'autrice. Mais
l'Ange de Marchmont Hall, je ne sais pas pourquoi, je n'arrivais pas à le sortir de ma pal. Il me faisait peur, j'avais l'impression que je n'allais pas aimer. Lorsque @constanceandthibaultbooks m'a proposé de le lire en lecture commune, j'ai accepté. Enfin, je n'avais plus d'excuses pour reculer !
Et moi qui avait peur de ne pas accrocher... en réalité je l'ai dévoré !
L'Ange de Marchmont Hall est un roman extrêmement addictif, découpé en trois grandes parties où nous allons suivre trois personnages, trois femmes d'une même famille : Greta, Cheska, et Ava.
Entre chaque partie, retour dans le « présent », en 1985, où Greta, amnésique depuis un accident survenu 25 ans plus tôt, retrouve peu à peu la mémoire. Ce sont d'ailleurs ses souvenirs que nous suivons et qui constituent le fil du roman.
Au tout début du livre, j'ai mis un peu de temps à me repérer dans les multiples personnages. Ils parlent par ellipse d'événements et de personnes que nous ne connaissons pas... c'était un peu difficile à suivre pour moi.
Puis Greta recouvre la mémoire et nous voilà en 1945, à Londres. A partir de là, ma lecture est devenue assez frénétique. Et pourtant, à un moment, j'ai cru que j'allais vraiment décrocher, car j'avais de plus en plus de mal à supporter le personnage principal qu'est Greta, et que j'ai trouvé naïve, égoïste, et pour tout dire, franchement horripilante.
Heureusement, dans les parties suivantes, Cheska puis Ava prennent de l'ampleur, Greta s'efface peu à peu, et si l'autrice n'a pas réussi à nous réconcilier, j ai en tout cas réussi à l'ignorer.
Je pense finalement que la force et la réussite de l'autrice sont justement d'avoir réussi à me faire ressentir tant d'émotions parfois extrêmes à l'égard de ces personnages. Celui de Cheska, notamment, m'a captivée autant que déroutée. Comme je le disais à ma partenaire de LC, avec ce personnage, j'avais parfois l'impression de faire du voyeurisme, comme quand on ne peut s'empêcher de regarder en passant devant un accident, avec horreur et curiosité mêlées. Là, c'était pareil, et j'observais avec effroi les actes du personnage en me demandant jusqu'où il pourrait s'enfoncer...
Enfin, il y a Ava, pour qui j'ai éprouvé une profonde empathie, l'un des rares personnages que j'ai apprécié jusqu'à la fin du livre (mais aussi finalement, quand on y réfléchit avec du recul, l'un des plus lisses, des plus passifs, qui subit énormément les événements).
Au final donc, ce fut une très bonne lecture, mais pour laquelle il faut accepter de ne pas pouvoir s'attacher ou s'identifier à des personnages complètement dysfonctionnels.