L'homme -aux -semelles -de -vent a aussi joué avec le feu: ces "
Illuminations" ces painted plates-enluminures- sont aussi des incendies de l'esprit, où le réel déformé par un "intense et raisonné dérèglement de tous les sens" s'ouvre brusquement sur une vision brève, fulgurante, unique qui bientôt s'évanouit.
La prose poétique ne la décrit pas: les
illuminations ne sont pas des poèmes parnassiens. Ce sont des expériences, totales, fougueuses, des aventures où à chaque fois on risque sa peau: folie, brûlure, secousse, dégoût, vertige..
On ne se lasse pas de les lire, de les vivre par procuration. Comme le poète-enfant avec l'aube sentait "un peu son immense corps" et l'étreignait avant de sombrer dans un sommeil brutal de bête assouvie.
Les
Illuminations de
Rimbaud m'ont toujours donné envie de les prolonger: en peignant, en chantant, en marchant...Elles communiquent une énergie magique, on s'imprègne de leur mystère sans jamais le comprendre tout à fait, mais on en sort toujours plus fougueux, plus fertile, plus affamé
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