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Critique de Alwenn


Alwenn
05 décembre 2008
Après avoir lu les poèmes de Verlaine en BD, quoi de plus normal que de s'attaquer à ceux du voyant de Charleville, « l'homme aux semelles de vent », Arthur Rimbaud ?
Depuis mon adolescence, je voue une admiration sans borne à ce poète, et sans avoir toujours tout compris de sa poésie, je l'ai aimée et portée en moi, fascinée par son parcours hors-norme.
Je ne répèterai pas les commentaires d'usage sur cette entreprise de scénariser des poèmes puisque j'en ai déjà parlé dans ma critique sur Les poèmes de Verlaine en BD. Mon avis est quasi-identique.
A un détail près : je trouve ici, dans la plupart des cas, le dessin plus incisif, plus agressif que chez Verlaine. Ce n'est souvent pas mon style de dessin (je dois avouer que j'ai même un peu de mal avec certains traits), mais il faut reconnaître que cela donne une profondeur supplémentaire à la critique affleurante des poèmes : l'image du bourgeois tant haï par Rimbaud (A la musique) ainsi que la religion et son cortège de Tartuffes (Les pauvres à l'église, le châtiment du Tartuffe) entre autres.
Certaines scénarisations sont d'une facture assez classique, donc abordables par tous (Ma bohème, Première soirée, le dormeur du val), d'autres me posent un sérieux souci d'interprétation (Honte (alors là, il faudrait m'expliquer le rapport avec Jack l'éventreur…), Bonne pensée du matin, et même Sensation ou Aube).
Mes trois préférés sont Roman (actualisé et avec un gros parti pris interprétatif très intéressant : je l'ai déjà exploité avec mes élèves en cours), Bal des pendus et surtout, surtout, le mal. J'ai complètement flashé sur cette interprétation moderne de le mal, qui m'a totalement conquise dans l'actualité de son fond. Je pense que là aussi je vais tenter une exploitation pédagogique, en centrant sur la dimension argumentative de la scénarisation (qui existe déjà bien sûr dans le poème mais qui là, passera d'autant mieux auprès des élèves que les images renverront à des référents culturels et historiques connus d'eux car récents.)
Bref, comme pour Verlaine, il y a à boire et à manger, comme on dit, et le tout est de ne pas s'en faire une indigestion. Et puisque je viens de tenter un méchant jeu de mots (on ne se moque pas, svp), je voudrais encore une fois saluer le talent de Christophe Renault qui se charge des encarts biographiques, qui sont à chaque fois rédigés avec beaucoup d'humour et de clins d'oeil.

Terminé le 25 avril 2006.
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