Une fois de plus, je vais rendre hommage à l'éducation nationale, à qui je dois tant de découvertes ! Je me souviens comme si c'était hier de cette après-midi de mes douze ans, en cinquième, quand nous étudiâmes "Le dormeur du Val" d'un certain
Arthur Rimbaud. du choc ressenti à la lecture de ces vers :
"Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit."
La semaine précédente, ma crise d'adolescente s'était déclarée avec autant de violence que la poésie de
Rimbaud pour qui je fus prise d'une grande passion. J'étais dans un collège privé catholique, et on nous présenta l'auteur comme un très bon élève (ce qu'il était), passant allègrement sur les côtés sulfureux de sa vie, nous évoquant sa relation avec
Verlaine comme "une très belle amitié". Peu importe, le ver était dans le fruit, et c'est avec délectation que je découvris par moi-même ce qu'était réellement
Rimbaud. Aujourd'hui je réalise la chance d'avoir croisé Arthur, cet adolescent, moi-même adolescente. Une bien belle inititiation !
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