Tantôt brûlant et tantôt froid,
maintenant timide et hardi tout à l'heure
nombreux sont les caprices de l'Amour.
Mais en tout temps il nous rappelle
notre dette immense
envers son haut pouvoir,
qui nous attire et nous veut à lui seul.
Tantôt gracieux, tantôt terrible,
proche maintenant et lointain tout à l'heure :
pour qui le connaît et se fie à lui,
ceci même est joie souveraine.
Comme Amour
dans un seul acte
frappe et embrasse !
Tantôt humilité, tantôt exalté,
caché maintenant, manifesté tout à l'heure,
pour être un jour comblé par la dilection
il faut risquer mainte aventure,
avant d'atteindre
ce point où l'on goûte
la pure essence de l'Amour.
Tantôt léger, tantôt pesant,
sombre maintenant et clair tout à l'heure,
dans la douce paix, dans l'étouffante angoisse,
donnant et recevant,
double vie,
sied à l'esprit
qui se perd dans l'Amour.
L'Amour, dira encore Hadewijch,
Poème
qui défie toute mélodie !
[...]
Mélodie
qui défie tout poème !
Frère François écrit même la « percussion » en voyant dans la poésie la
« science la plus exacte qui soit au monde ». Comme il a raison. J'ai pu le vérifier en fréquentant de près plusieurs laboratoires de recherche. À la manière de la science, la poésie déteste le verbiage et, comme elle, elle a besoin de temps.
Dans l'agitation de nos villes, qui sont-ils ces naufragés qu'on ne regarde plus, qu'on n'entend plus, qu'on ne sent plus et qui ne comptent plus pour personne ?
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Lectomaton, Ceci est ton corps, de Gabriel Ringlet, Foire du livre de Bruxelles 2009, Stand de la Communauté française