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3,75

sur 331 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai trouvé beaucoup de similitudes entre l'histoire de Lou et celle de Turtle de My absolute darling, deux petites filles « dressées » par leur père pour n'avoir peur de rien ni de personne. Pleines d'admiration et d'amour autant que de crainte pour un père abusif et manipulateur, des jeunes filles marquées à vie qui parviennent néanmoins à l'âge adulte à se sortir de cette emprise.

Pour moi, le constat est le même pour les deux livres, des clichés, des situations improbables, et ici l'impression générale que l'auteure n'a pas grand-chose à dire, même si elle le dit avec une certaine élégance. Mais si cette lecture m'a déçue, je pense que c'est surtout en raison d'une impression de déjà lu.
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Je découvre l'autrice, Blandine Rinkel, grâce à la présentation de son dernier roman à « La grande librairie » « Vers la violence » parle, comme son titre l'indique sans ambiguïté, de la violence exercée par un père abusif sur sa fille.
Même si ce roman prend racine dans la vie de l'auteure, elle tient à préciser qu'il n'est pas autobiographique.

Lou, petite fille unique, voue une admiration pour ce père énigmatique et drôle que son métier de flic oblige à s'absenter souvent. Elle l'admire et le craint à la fois car il règne avec autorité sur sa femme et sa fille. Capable de violences psychologiques, ce solitaire élève la fillette à la dure. Il l'isole des autres et distille le chaud et le froid, tantôt tendre et drôle, tantôt tourmenteur jaloux.
« de manière générale, Gérard n'aimait pas que je m'amuse avec d'autres enfants. »
Cet ancien militaire fasciné par les armes se rêvait en héros, il va inculquer à sa fille qu'il appelle moussaillon ce goût pour l'aventure et les situations extrêmes :
« L'éducation globale que Gérard m'inculqua tenait moins à savoir comment vivre en société qu'à apprendre comment survivre en forêt ou près des océans, sur une zone de guerre ».
Pourtant, ce carnassier au cuir épais, ce mythomane qui sait charmer, a eu une autre famille avant Annie et leur fille. Lou tourne autour de cette famille fantôme, découvrant peu à peu leur histoire violente.
En grandissant, Lou va approcher d'une vérité cachée, tout en essayant d'apprivoiser cette peur qui s'immisce dans leur famille.
« A partir de quelle année la peur s'est-elle définitivement installée dans notre maison ? »
Il y a une grande ambiguïté des sentiments entre le père et sa fille. C'est en devenant adulte que Lou arrivera à prendre conscience de cette violence rampante, sournoise de ce père qu'elle nomme Gérard dans son récit, mettant une distance comme si elle lui refusait ce rôle paternel.

La seconde partie du roman, celle où Lou, qui part à Londres pour y pratiquer la danse et s'émancipe de l'emprise de son père, m'a moins convaincue. La jeune femme qui cherche sans cesse la souffrance rencontre Raphael.
« Je vivais, je rencontrais. Je me croyais capable de tomber amoureuse. A Gérard, je ne pensais plus. »
Elle va enfin faire le chemin vers la résilience. Elle n'en a pourtant pas terminé avec ce père qu'elle reverra vieilli et malade. C'est la danse qui lui permettra aussi de dépasser cette emprise psychologique dévastatrice.
La danse, qui est aussi un exutoire pour Lou afin de se réparer dans la souffrance du corps et de surmonter l'influence de cette filiation morbide, est juste évoquée tout au long du récit. Il me semble qu'elle aurait mérité une plus grande place car son rôle, comme celui de Raphaël, est prépondérant dans l'évolution de la fillette devenue femme.

Ce roman à l'écriture précise, sans affèteries, nous livre une histoire puissante et sombre mais aussi porteuse d'espoir, celui d'une reconstruction.

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Je suis partagé quant à mon avis...

Ce récit, c'est la vie d'une petite fille qui navigue entre un père à la fois doux, aimant, rempli de magie et d'imagination, mais aussi sujet à certaines pathologies telles que la mythomanie et la violence. La mère, quant à elle, semble présente sans réellement l'être, paraissant quelque peu soumise et dépourvue de flamme intérieure.

J'ai été quelque peu perdu, ne comprenant pas toujours la direction voulue par l'autrice. Cependant, des réflexions et des passages m'ont marqué.

Lou se construit avec une figure paternelle ambivalente et une figure maternelle effacée. L'environnement direct dans lequel évolue un enfant contribue à façonner la personne qu'il deviendra adulte. Il est évident que Lou portera quelques traumas, peu importe leur degré. Nous portons le poids des générations passées et transmettons cela à nos enfants. C'est pourquoi il est crucial de travailler sur soi-même avant d'être parent.

Cette violence est surtout psychologique, grandissant au fil du temps et parfois invisible pour les autres. Faut-il se couper des personnes qui nous font du mal, même si c'est notre père ? Est-ce que cela permet de guérir ? Peut-on aimer son père de manière inconditionnelle tout en le détestant simultanément ?

Je trouve qu'une tension palpable persiste tout au long du texte, bien que j'aie dû sauter quelques paragraphes par moments en raison de répétitivité. le roman est bien écrit, j'apprécie la plume de l'autrice. C'est assez touchant.

Cependant, comme mentionné précédemment, je n'ai pas totalement saisi la construction du récit et me suis parfois égaré. Des phrases assez brutales, comme lorsque le père interdit à sa fille de ne pas venir à son enterrement alors qu'elle n'est qu'en maternelle, sont troublantes. Se construire avec un père dont l'humeur change sans cesse doit être véritablement terrifiant.

En conclusion, je pense qu'il manque une profondeur narrative autre que "papa est bizarre, maman n'existe pas, j'ai des traumas". J'en rajoute un peu, mais l'idée est là. En définitive, je suis indécis quant à mon sentiment face au récit.
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Lou aime son père, adore son père, le vénère presque. Mais elle l'aime autant qu'elle le craint car son père a une personnalité déstabilisante. La violence dort. Dans les propos, dans les gestes, dans les actes. La violence fait partie intégrante de la vie de cet homme. de la façon dont sa mère l'a traité à cet événement qui l'a marqué à vie et qui parfois s'invite dans les conversations, nous suivons la vie de cet homme et les conséquences que son attitude et ses humeurs vont avoir sur les autres.
Dans le récit, Lou passe de la fascination à la terreur en quelques instants. Même éloignée de son père, elle y pense. On sent l'emprise qu'il a sur elle. Cette attitude paternelle va laisser des traces à vie.

Dans une écriture fluide, l'auteure nous décrit le cheminement vers la violence et ce qui en résulte sur l'entourage.

Merci aux éditions Fayard et à Version Femina pour l'envoi de ce livre.
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Parce qu'il a vécu un terrible drame avec la perte de ses deux enfants, Gérard s'est réfugié dans la violence. Et c'est, animé par un mélange d'amour excessif et de méchanceté explosive qu'il élève Lou, l'enfant d'un second mariage avec Annie.
Militaire dans la Marine puis policier, Gérard est « un soleil noir » qui semble briller d'une joie cynique et communicative. Affabulateur intarissable, il se veut aventurier et anarchiste et refuse l'ordre moral d'une société dont il est pourtant le bon soldat.
Lou a reçu une éducation viriliste où elle a appris « à vivre en milieu hostile», fuyant sa part de féminité et regardant le monde comme un espace à conquérir.
Adulte, elle devient danseuse professionnelle et reproduit ce schéma de violence et d'amour qui a rythmé son enfance, déchirée entre son besoin de liberté et sa passion pour son père.
Ce roman de Blandine Rinkel explore les traumatismes causés par la perte d'un enfant et leurs conséquences sur la vie d'après. Elle démontre à quel point ce déchirement fait naître de la colère et engendre une violence irraisonnée. Avec l'histoire de cette famille dysfonctionnelle, l'autrice recrée le berceau d'un apprentissage de la marginalité.
On pourra se dire que, finalement, Lou s'est libérée du poids de son éducation pour vivre la vie qui lui plaisait. Mais ça serait sans compter cette empreinte paternelle insoluble qu'elle gardera toujours en elle et qui impactera ses choix futurs.
Un sujet intéressant mais des personnages trop excessifs pour être réalistes et au final, un roman qui le maisse un sentiment très mitigé.
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Je découvre Blandine Rinkel avec ce très beau roman.

C'est l'histoire d'une relation père-fille. C'est l'histoire d'une enfance confrontée à un passé terrible. C'est l'histoire d'une petite fille qui idéalise son père.

Un roman très beau sur l'enfance, sur la différence entre la réalité d'une petite fille et celle d'un père violent. Oui cette histoire est violente, une violence psychologique, une violence contenue, une violence cachée mais qui n'est sans avoir des conséquences. comment notre enfance construit l'adulte de demain. Commt se que nous avons vécu conditionne nos comportements futurs.

Une plume précise et incisive très agréable à lire. Une très belle découverte.
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Roman écrit, comme le titre l'indique, sous le signe de la violence. La petite fille narratrice Lou est amoureuse de son père, un magicien, un raconteur d'histoires et un homme, flic et ancien marin, qui élève son "moussaillon" à la dure. Sa violence devient souvent incontrôlée et va s'exercer sur une fillette puis un jeune garçon ami-e-s de Lou. On passe vite d'un personnage à l'autre, à peine esquissé.
A 18 ans, Lou quitte sa famille et se consacre à la danse. La violence qu'elle porte se tourne sur son corps et même dans les rapports sexuels elle atteint l'orgasme grâce à l'étranglement. Sa rencontre avec Raphaël va lui apporter plus de douceur et lui permettre de clore la relation au père.
Facile à lire.
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Excellente première partie qui décrit parfaitement bien la relation toxique entre un père mythomane et sa fille en perpétuelle adoration, jusqu'au moment où le fil se brise, le voile se déchire pour mettre à nu un labyrinthe de mensonges, de faiblesses et de trahisons. La seconde partie est plus maladroite avec des passages sur la danse qui viennent se greffer inutilement sur la volonté de se libérer de la jeune fille devenue adulte, passages parfois lourds même s'ils ont un sens pour Blandine Rinkel, elle-même danseuse. de même, Raphaël ne prend jamais corps parce que parachuté dans le récit sans réelle cohérence. La fin est attendue, si elle ne surprend pas, elle vient couronner le refus de la violence et la fin de l'emprise. Donc, regard mitigé sur ce roman qui fait partie de la sélection du Prix Landerneau des lecteurs.
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L'histoire entre un père et sa fille unique est lente à marquer la violence sourde et latente qui couve et menace.
Bien que les relations de cause à effet ne soient pas à chercher forcément dans l'ordre de la logique, la relation morbide à son corps se traduit, pour Lou, par l'étranglement pendant l'acte sexuel (p 261). D'un autre côté, l'éducation survivaliste de la guerrière perdure et s'accompagne d'une discipline de fer que la jeune femme impose à son corps par l'intermédiaire de la danse. Ce sont les séquelles et en même temps la transfiguration du traumatisme subi pendant l'enfance.
La joie et la crainte qui persistent dans la relation filiale fondée sur l'affabulation et l'admiration pour un père prônant une virilité destructrice de toute « féminité sirupeuse » (p 64, 177 et 178), se transforment en dégoût et en rejet catégorique.
Lire plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2022/10/13/blandine-rinkel-vers-la-violence/
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Bouquin perturbant mais intéressant.
Je ne saurai dire ce qui ma dérangée, est ce cette relation que Lou entretien avec son père Gérard. Relation d'amour, et de violence. Violence verbal, violence psychologique et psychique, mais il y a ce que côté amour. Amour que l'on porte a son père, la compréhension de le connaître par coeur, de l'aimer pour cette faiblesse caché, pour sa virilité,pour ces histoires inventées pour faire rêver sa fille.
Livre intéressant ou j'ai mi du temps à m'imprégner de l'histoire mais je n'avais pas envie de laisser tomber. Je voulais continuer à découvrir ce récit que j'ai trouvé beau.
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