C'est jour de fête au Repos-Fleuri. Alphonsine Guerini, 89 ans, vit, plutôt, survit dans cette maison de retraite où elle ne se sent pas du tout à sa place parmi ces vieux croutons.
Mais, c'est jour de fête tout de même et les familles sont invitées à déjeuner au son de « La croisière s'amuse », oui franchement, il y a de quoi rire… jaune en regardant le personnel installer ses vieux fantômes qu'il faut, des fois attacher à leur chaise.
Alphonsine n'a pas de familles ou elle n'est pas venue, pour l'instant, on n'en sait rien. Assiste à côté d'Alice, la petite-fille d'une autre résidente, elle ne fait que répéter : « c'est dur, c'est dur... »
Alice, 30 ans, mal dans sa peau, bipolaire,est vraiment là à contrecoeur pour elle « La vieillesse est une phobie ». Elle fait une overdose de
Michel Sardou, de tiramisu, et se faufile vers la réserve à médocs pour se suicider, oui, c'est vraiment ce qu'elle veut faire.
Et qui retrouve t-elle dans son dos… Alphonsine bien sûr qui lui dit « Je m'appelle Alphonsine. Sortez-moi de là… Sortez-moi de ce marasme, je n'en peux plus »
« Et d'un coup je ne sais ce qui me prend. Une impulsion magnétique. J'empoigne mon sac à main et mes clés de voiture… Je m'entends la sommer de me suivre discrètement. On traverse le hall d'entrée, on descend l'escalier, l'école en ligne de mire…. Portière, serrure, clé, ceinture de sécurité, bruit du moteur, coin de la rue, rétroviseur, un sourire, un rond-point, une avenue... »
Et oui, cela s'apparente au kidnapping, mais aucune des deux, Alice 30 ans et Alphonsine 89 ans, ne s'en soucie.
Rebelles, insoumises, elles vont se raconter, se reconnaître dans cette parenthèse enchantée.
Alice est quelque peu instable, déstabilisée, inconséquente. Elle démissionne, comme ça, de son job, se réjouit de la mort de son compagnon « Autant la mort de Robin, je l'ai espérée.. », envoie des courriers d'engueulades à ses soeurs qui, pour elle, sont dans la routine la plus absurde.
Alice est un brin dérangée, bipolaire, suicidaire, insatisfaite notoire, colérique, égoïste… Pourtant, elle arrive à s'entendre avec Alphonsine et se soutiennent. Alphonsine va peut-être apprendre à Alice à grandir, à sortir de sa prison de verre.
Une fugue quelque peu invraisemblable, mais drôle, une écriture plutôt rigolote, un style idoine et cela permet une petite échappée facile.
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