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Critique de Lali


Avec Nuits blanches et jours de gloire, Hélène Rioux signe le troisième tome de sa tétralogie intitulée Fragments du monde dont l'action se déroule tant en Europe qu'en Amérique. Celui-ci met en scène des personnages que les lecteurs des deux précédents titres ont eu l'occasion de croiser et auxquels il est fort probable qu'ils se soient attachés, notamment, du moins en ce qui me concerne, le compositeur Ernesto Liri, célèbre à cause d'une musique devenue aussi mythique que le film pour lequel elle a été composée.

Cette fresque à laquelle nous convie l'auteure de Traductrice de sentiments et de Chambre avec baignoire n'en finit pas de se déployer dans toutes les directions avec pour point de départ le Bout du monde, un bouiboui de la rue Saint-Zotique que la nouvelle patronne a décidé de rendre plus glamour en faisant fi de sa clientèle d'habitués composée essentiellement de gens du quartier et de chauffeurs de taxi. À l'heure où s'ouvre ce troisième volet, celle du solstice d'été, puisque nous sommes le 21 juin, c'est l'heure de prendre place au Bout du monde, où sont déjà assis ceux que nous avons laissés il y a trois mois, l'heure de nous glisser dans la vie des uns et des autres et de nous laisser prendre au jeu créé par la romancière dont l'imagination semble inépuisable.

Une fois de plus, celle-ci fait appel à l'Histoire, à la peinture et à la littérature pour étoffer chacun des tableaux de ce roman où se croisent et se décroisent des personnages qui, sans le savoir, tissent la toile de ces fragments qui glissent là une idée, là un indice, afin de nous donner à imaginer ce qui unira ou désunira ceux qui nous sont offerts comme autant d'acteurs dont le rôle ne sera défini qu'au dernier acte alors que le rideau tombera sur la prochaine et ultime saison.

Hélène Rioux est une conteuse extraordinaire et elle le prouve une fois de plus avec ce roman brillant, intelligent, sensible, parfois désopilant, toujours émouvant, où nous faisons parfois office de seul témoin pouvant relier tous les éléments entre eux. Même si nous savons que si nous sommes en possession d'un trousseau de clés, nous ne sommes pas maîtres des serrures, celles-ci appartenant à l'auteure de cette fresque qui n'a rien à envier à certains tableaux de Brueghel, où, souvent, de nombreuses scènes se déroulent en parallèle, donnant lieu à un certain équilibre, ou déséquilibre, notamment dans la très connue toile La tour de Babel.

C'est donc un château de cartes précaire que nous offre la romancière avec ce troisième volet entamé par Mercredi soir au Bout du monde et Âmes en peine au paradis perdu. Il suffit en effet de retirer une carte pour que tout s'effondre ou, à tout le moins, pour changer l'angle de la structure. Et c'est, entre autres, cette espèce de fragilité qui donne au roman toute sa force. Un roman passionnant. Je crois que vous l'aviez déjà compris.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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