AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bobby_The_Rasta_Lama


"Chouette, c'est la suite d'"Autant en emporte le vent" !
Je me suis fait cette réflexion, il y a quelques années, en fouillant dans la bibliothèque maternelle. La même couverture, la même typographie. Mais pas la même Scarlett, ni le même Rhett ! Où sont passés cette demi-Irlandaise têtue et intrépide et ce pirate bronzé de Charleston avec son large chapeau panama, avec qui nous avons vécu des moments inoubliables pendant la Guerre Civile ? Nous voilà face aux personnages étranges au comportement illogique, qui mériteraient une bonne paire de claques de la part de Margaret Mitchell.

Il y a romantique et romantique. Je me souviens, avant même que je ne sache lire, d'avoir parfois accompagné môman chez le coiffeur. Le temps que sa permanente prenne, j'avais tout le loisir de contempler les images dans les magazines de mode, et rêver que quand la coiffeuse enlèvera les bigoudis, ma génitrice ressemblera aux divines créatures de la publicité pour Schwartzkopf. A chaque fois, elle ressemblait à Shaun le Mouton, mais elle était contente, parce que la mode était ainsi. J'étais alors contente pour elle, mais quelque part, j'avais commencé à faire la différence entre le rêve romantique et les possibilités du monde réel. Plus tard, cette sensation s'est encore accentuée quand j'ai commencé à douter de monuments tels qu'"Angélique, marquise des Anges". Ce moment fatidique quand la grosse cicatrice sur la joue de Rescator, romantique à mourir, commence dangereusement ressembler à du maquillage, et les réflexions bassement cartésiennes comment est-il possible que le brushing de la marquise reste toujours impeccable, même après une presque-noyade, ont définitivement sonné le glas de ma période rose.

C'est aussi la raison principale pour laquelle je n'ai pas aimé "Scarlett". Ce n'était tout simplement pas crédible. Si ce n'était pas la suite d'un roman qui a marqué ma jeunesse, je serais passée à côté, en le reléguant par excellence au rang des immondices collantes et dégoulinantes, qui détruisent les neurones féminins et laissent les jeunes filles idéalistes dans l'impression qu'un beau vicomte brun en chemise déchirée est déjà en route depuis l'Ecosse pour les faire siennes. Mais je l'ai lu, et maintenant je cherche en vain un mot qui pourrait convenir... insipide ?

Je ne reconnaissais pas cette bonne vieille Scarlett pleine de fierté, qui se taille une robe dans des rideaux verts afin d'obtenir de l'argent pour racheter Tara. Elle est devenue une sorte de militante asexuée contre le port du corset, meilleure amie d'une banshee hystérique inclassable, et mère d'une fille qu'on pourrait, au mieux, qualifier de louche. Scarlett qui fait des efforts pour plaire à la famille hautaine de Rhett ? Rhett marié avec un clone de Melanie Hamilton ? Apocalypse ?
Oui, si vous avez le courage d'aller jusqu'au bout, où on voit notre duo avec leur enfant gâtée se sauver dans une vieille tour, pendant que le reste de l'Irlande brûle comme s'il était imbibé de kérosène.

Deux étoiles. Une pour le toupet d'Alexandra Ripley d'oser écrire une suite de quelque chose qui était bel et bien fini, et l'autre pour les trois premiers chapitres qui rappellent encore un peu le bon vieux temps. La vraie suite d'"Autant en emporte le vent" ne pourrait être écrite que par Margaret Mitchell, mais comme elle n'est plus là, laissons à chacun la liberté d'imaginer pour Katie Scarlett la fin qu'elle mérite. La suite n'a rien à voir avec l'original. C'est presque une parodie qui jongle avec les noms de personnages célèbres. Bref, ce n'était pas suffisant.
Commenter  J’apprécie          7052



Ont apprécié cette critique (59)voir plus




{* *}