Scarlett

Scarlett ! Où es-tu l'impérieuse, l'insolente, la courageuse ?
Celle qui a affronté l'horreur de la guerre et mis au monde l'enfant d'un ange parmi les bombes, le sang et le feu.
Elle n'est pas dans ce livre.

Rhett Butler n'y est pas non plus.
Celui qui riait fort et par qui le scandale résonnait. Le charmeur, le séducteur. Celui qui portait le whisky à ses lèvres dans les bordels.

De ces deux personnages, il ne restait que souffrance et frustration.
Le coeur en lambeaux de l'amoureux déchu à jamais emporté par la brume, laissant sa belle loin derrière lui...

Hey... ? Ils vont tous les deux se retrouver sur une plage à faire la mûre sauvage après un naufrage. Non ? Si. Dingue ! Et d'autres mièvreries.

Je n'attendais pas de suite à ce roman historique dont l'héroïne et son bel amant m'ont retournée (toute entière, les tripes et tout le reste). Mon billet sur Autant en emporte le vent parle de lui-même.

"Celle qui n'est pas Scarlett" je n'ai pas pu, je l'ai abandonnée. J'ai tenté une lecture fin du siècle dernier. Dit comme ça, ça en jette. Y'a 20 ans quoi.
Alors pourquoi sa critique aujourd'hui ? Parce que j'ai envie. On me demande souvent si j'ai lu Scarlett. Deux ou trois fois cette année et c'est déjà trop.

Alexandra Ripley a construit une romance à la mode "Je t'aime, moi non plus", mais en vilain. Elle se serait inspirée de Gainsbourg, elle aurait relevé le niveau.
Les deux protagonistes vont tour à tour se confondre en désuétude, ventre à terre ils vont se dire qu'ils s'aiment encore et toujours. Puis finalement non, savent plus bien trop. Pfffff. Stop !

Mais pourquoi une suite ? Pour le fric, car les lecteurs et lectrices refusent la fin tragique d'une oeuvre magistrale. Parce que les bonbons roses plaisent à certains palais.
Y'a un créneau.
Soit. Pas pour moi.

Scarlett s'est arrêtée sur le bord du chemin et n'en reviendra pas, de ce bel amour enfin assumé il n'en restera que son parfum dans un coffre à souvenirs.
Mes livres cultes je les aime pour ça. Tout a une fin et ça me plait. Parce que la vie est ainsi faite. La rareté est belle parce qu'elle est éphémère.

En essayant de le lire, j'ai certainement imaginé Scarlett dans l'après-guerre, sur ses terres et ses racines, à survivre avec le peu d'énergie et de rage qu'il lui reste.
Le Nord contre le sud.
Tara et Atlanta.
La politique de reconstruction, les anciens esclaves livrés à eux-mêmes et esseulés, démunis, la ségrégation raciale, les divisions sociales profondes, la naissance de groupuscules.
Des lettres d'amour et de regrets baignées de larmes qui jamais ne pourront être lues, faute de ne pouvoir être envoyées.

Alors une idylle qui profite d'un naufrage ! Fichtre, non. On se croirait dans le lagon très bleu avec Brook Shields.

Abandonné l'été 1999.

Cette suite n'a pas été approuvée par les héritiers de margareth Mitchell.L'histoire commence mal avec la mort d'un personnage important.On ne reconnait pas de style d'Autant en emporte le vent, on a une impression de roman bâclé
qui réponds à une commande pour l'adaptation télé, une grosse déception.
Je conseille si on tient à tout prix à lire une suite: le clan Rhett Butler

Une malheureuse initiative. Ou comment passer d'un chef d'oeuvre à un roman banal et sans relief.

J'ai acheté SCARLETT ainsi que LE CLAN RHETT BUTLER car je croyais naïvement que Margaret Mitchell était morte avant d'avoir terminé Autant En Emporte le Vent et qu'elle avait laissé des consignes à ces deux auteurs afin qu'ils puissent achever son oeuvre...

Ce n'est qu'avant de commencer à lire ces "pseudos suite" que j'ai appris la triste vérité, c'est à dire que ses descendants voulaient en réalité PLUS DE TUNES et ont donc lancé un appel d'offre pour rédiger des suites.

Déjà, après cette découverte j'étais un peu refroidie mais bon comme à peu près tout le monde qui a lu ce livre je pense, je voulais une vraie fin pour SCARLETT et RHETT ...Oh comme j'avais tort.... Il ne peut y avoir de meilleure fin à celle d'Autant en Emporte le Vent! Avec cette fin, Margaret Mitchell nous laisse le choix d'imaginer n'importe qu'elle suite pour nos deux héros.... Cette fin laisse ouverte toutes sortes de possibilités...Mais ça je m'en suis rendu compte après...

Enfin bref je m'éloigne un peu du sujet. Voici donc mon avis sur SCARLETT:
Je ne l'ai pas de suite détesté. Je l'ai commencé sans a priori, d'ailleurs je me suis dis que cette fin ne pourrait être que meilleure que celle totalement nullasse et sans saveur du clan RHETT BUTLER (A croire que je n'ai pas lu le même livre qu'eux car dans les deux cas, Scarlett a un caractère totalement différent de ce que je me souviens).
En fait, il ne commence pas si mal, Scarlett fait tout pour récupérer Rhett, jusque la c'est bon on est en plein dans le sujet...

Mais alors au fil du bouquin ça devient vraiment n'importe quoi.
Déjà ce qui m'a le plus gêné c'est qu'il lui arrive tout à Scarlett, mais quand je dis tout c'est TOUT: elle devient alcoolique, redevient sobre comme si c'était aussi facile que de claquer des doigts, elle manque de mourir noyée dans une tempête, et la pareil le lendemain elle pète la forme (faut qu'elle me donne sa marque de vitamine), elle manque de mourir en mettant son bébé au monde (bon à la rigueur ça c'est pas si extraordinaire mais ajouté à toutes ces péripéties ça commence à faire...faut pas oublier qu'elle a déjà vécu la guerre, la faim etc.... ), et puis elle manque de se faire massacrer par le peuple irlandais, rien que ça!
Le plus déroutant c'est que dans ce livre elle parait un peu voire beaucoup bébête...simplette quoi! Elle n'a rien appris de ces erreurs et nous refait exactement la même. Alors dans A.E.E.LV ça passait bien, on pouvait mettre ça sur le compte de la jeunesse, mais bon, à la fin du livre elle est quand même censée avoir compris...
Mais non! c'est rebelote : et vas y que je vais essayer de rendre Rhett jaloux en dansant, et vas y que je vais m'acoquiner avec des anglais alors que l'Irlande est sous le joug des Anglais et que tout les irlandais sont sur le bord de la révolte (la partie ou elle fait la princesse à DUBLIN c'est d'un nul aussi...enfin bref)
On rajoute à cela le fait qu'elle abandonne carrément TARA et ses autres enfants (bon les enfants, à la rigueur elle ne les avais jamais trop considérés même si dans mon souvenir elle prenait quand même soin d'eux) mais TARA? TARA? sa terre TARA? mais TARA c'est sensé être sa vie à Scarlett! Alors la on est en plein délire, ou alors je pense que je devais être droguée quand j'ai lu A.E.E.L.V.

En fait dans ce bouquin Scarlett, on l'a reconnais pas et elle est tout bonnement insupportable!
Rhett par contre est assez fidèle à A.E.E.L.V.

Bon voila j'ai détesté! J'aurais peut-être pas autant détesté si j'avais jamais lu A.E.E.L.V.
Je déconseille donc fortement ce livre aux fans d'Autant En Emporte le Vent.

Nul ne peut s'improviser Margaret Mitchell .

je n'ai pas pu aller au bout de ce roman, un des pires que j'ai essayé de lire !

Même si la fin d'autant en emporte le vent est frustrante, ce n'est rien à côté de ce... ratage. On perds le style de l'auteur original, le mystère qui entoure les personnage, et quand on ne s'agace pas on s'ennuie.