L'astragale (BD)

l'As-trA-gAlE
Pute et flic, alcool et came
Enfermée ou en cavale
M'a laissé "me da igual"

"La liberté" , vue par certains !
moi je dirais pauvre destin...
telle vécue Albertine Sarrazin

Très gros volume bande-dessinée , 215 pages reliées
En noir et blanc pas colorié, z'ont eu qu'le temps de dessiner, c'est peut être pour ça qu'j'ai pas aimé.

L'astragale est l'adaptation d'un roman en partie autobiographique d'une jeune enfant rebelle dans les années 50. C'est l'histoire d'Anne, une marginale, une jeune fille orpheline évadée de prison, qui vit de liberté, de clandestinité, hors des lois, dans des milieux plutôt louches. le graphisme est en noir et blanc, travaillé à l'encre de chine, sans nuances, brut et agressif, assez sommaire et vif, on s'attarde beaucoup sur les beaux yeux d'Anne. le ton est assez cru, le graphisme s'accorde parfaitement au récit, sans pudeur, touchant, où les moments de complicité, d'amitié sont des moments forts, surtout parce qu'ils ne contiennent pas d'assurance et se confrontent aux trahisons, aux déceptions, un univers où l'espoir ne tient pas à grand chose. C'est une histoire dure, mais pourtant très belle, par sa sincérité. Il y a un petit côté Bonnie and Clyde, rebelle et romantique. Bonne idée de la part d'Anne-Caroline Pandolfo et Terkel Risbjerg d'avoir sorti ce petit roman des oubliettes.

Fleur sauvage.

Anne à 19 ans. En s'enfuyant de sa prison où elle a été incarcérée pour braquage, elle s'est cassée un os nommée l'astragale. Elle est sauvée par Julien, aussi voyou qu'elle. Anne et Julien vont s'aimer quoi qu'il en coûte.

Cette adaptation du roman d'Albertine Sarrazin en bande dessinée est un coup de coeur. Je me suis immédiatement attachée à Anne, fleur sauvage ayant grandi dans un monde sans foi ni loi, éperdue de liberté et d'amour. Elle est splendide au travers de sa rébellion, de son refus d'être conforme dans la société puritaine de l'après-guerre, de sa volonté d'être tout simplement libre.

Toutefois, sa fragilité apparaît par période. En effet, liberté veut aussi dire solitude. Mais Anne à désespérément besoin d'amour. Ce besoin d'amour risque néanmoins de détruire sa liberté. Ainsi Julien d'homme providentiel passe au statut d'homme aimé. Seule lumière au bout du tunnel, seule raison de vivre pour Anne, même si pour cela elle doit renoncer à sa liberté si chèrement acquise.

L'astragale c'est avant tout l'histoire d'une cavale. Celle d'Anne. Cette cavale se double d'une blessure immobilisant Anne des mois entiers. Ainsi la cavale est surtout immobile, à attendre que le temps passe, et à espérer passer entre les mailles du filet. Mais des risques seront pris pour sauver sa jambe et par amour pour Julien.

Le dessin est magnifique. Jerkel Risbjerg joue à perfection avec le noir et blanc pour montrer les événements importants de la vie d'Anne. de plus sa beauté et celle de Julien éclipsent tous les autres personnages laids en comparaison.

Au final, une magnifique bande dessinée qui montre l'émancipation ainsi que la rage de liberté d'une jeune femme dans la société d'après-guerre. Je lirai le roman et ses suites.

Anne-Caroline Pandolfo, au scénario, et Terkel Risbjerg, au dessin, viennent de collaborer à un nouveau roman graphique, le don de Rachel, paru le 17 mars 2021. C'est l'occasion de découvrir une autre de leurs oeuvres communes, l'astragale, parue en 2013.

L'astragale est un petit os de la cheville, celui que va se briser Anne en s'évadant. L'astragale est aussi le titre d'un roman autobiographique d'Albertine Sarrazin qui est adapté ici en bande dessinée.

Quelle vie ! À 16 ans, Anne/Albertine, suite à un braquage, est condamnée à 7 ans d'emprisonnement qu'elle effectue d'abord à Fresnes puis à la prison-école de Doullens, dans la Somme. Mais elle va s'évader, se briser l'astragale et vivre sa cavale avec Julien, un petit malfrat qui va la cacher chez sa mère puis dans une vieille auberge et chez une prostituée.

C'est cette cavale qui est ici racontée, entre amour, fuite, prostitution, pour un retour vers la case départ…

Un mariage en étant détenue, une mort à 29 ans, tel sera ensuite le destin de cette autrice qui a écrit plus d'une dizaine de livres sur la prison et l'évasion dans la France d'avant 68.

Ce roman graphique est à découvrir pour le personnage et les dessins : le trait incarne le dynamisme de cette femme hors norme et le noir et blanc est parfaitement adapté à l'obscurité de la cavale.

L'"astragale", un mot d'une grande délicatesse et que l'on connait mal. Quand j'ai vu ce titre sans connaitre le sujet du livre, il m'a évoqué la légèreté, la liberté, l'insouciance, c'est lui qui m'a attiré ... lui et les noms de Pandolfo et Risbjerg dont décidément j'aime beaucoup le travail. Et pourtant ici l'astragale désigne un petit os, un minuscule élément d'anatomie qui s'est brisé dans le pied de notre héroïne lors de son évasion de prison, l'empêchant littéralement de marcher et de se déplacer sans aide. Donc en termes de liberté et de légèreté je n'y était pas du tout!
Tiré du roman éponyme et autobiographique d'Albertine Sarrazin, le roman graphique nous raconte l'histoire d'Anne. Alors qu'elle vient de sauter le mur de la prison et de se briser l'astragale, elle rencontre Julien au bord de la route qui accepte de l'emmener en lieu sur pour une planque. Entre les deux jeunes gens c'est le coup de foudre. Lui aussi est repris de justice et met tout en oeuvre pour qu'Anne soit cachée en sécurité durant sa convalescence. Mais Julien est comme un courant d'air, toujours parti on ne sais ou, ne tenant pas en place et laissant Anne dans l'attente permanente de ses courtes visites. Au fil des mois la jeune femme gagne en assurance et, bien que toujours en cavale, elle explore chaque jour un peu plus les contours de sa liberté... je n'en dit pas plus car il est inutile de raconter une intrigue qui est bien plus belle lorsqu'elle est lue. Toujours est il que j'ai beaucoup apprécié cette histoire, toute en attente malgré le caractère de feu d'Anne. On ressent avec elle ses doutes et ses joies, et surtout on voit cette jeune fille devenir une femme. Tout cela est magnifiquement mis en dessin par Risbjerg, un trait en noir et blanc qui personnellement m'a beaucoup touché.