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Assidu lecteur de littérature de l'imaginaire, j'avais, depuis un certain temps, délaissé le genre fantasy. Les lectures du seigneur des anneaux et des tapisseries de Fionavar m'avaient pourtant emballé mais le classicisme d'Eddings m'a littéralement ennuyé et m'en a détourné. En plus de dix ans, aucun livre de Fantasy n'avait capté mon attention au point de se retrouver entre mes mains. J'avais depuis plus un an dans l'idée de lire Terre mourante de Vance s'en vraiment m'y résoudre. Autant dire que lorsque que l'auteur de ce livre m'a contacté pour faire part de la sortie de son roman de Fantasy, c'était loin d'être gagné. L'échange de mails et la lecture du profil de l'auteur (dessinateur avec un bagage d'archéologue), ont piqué au vif mon intérêt. Bien que je ne sois pas nationaliste, l'idée de soutenir un jeune auteur français a fini par me convaincre. J'ai donc passé commande directement auprès de ce dernier pour en prime recevoir une page de manuscrit, une dédicace et un marque-page.
Je démarre ma lecture et première remarque, le livre est découpé en chapitre (houlà, quelle audace!) identifié par le nom d'un personnage qui en sera le narrateur. Je n'étais pas habitué à ce schéma narratif qui permet une grande immersion dans les pensées de tous les personnages grâce notamment à l'emploi permanent du pronom "je". C'est assez jubilatoire de se mettre dans la peau de vrai méchant. Après une cinquante de pages, j'ai été contraint et forcé de stopper ma lecture. Chose unique dans ma vie, j'ai égaré un livre. Ce dernier a décidé de vivre sa propre vie en s'éjectant de lui-même de mon sac. Après cet épisode dramatique et une nouvelle commande du livre (je soutiens bien le commerce du livre), je m'y replonge pendant les fêtes de fin d'année.
L'ensemble de l'oeuvre s'articule sur une poignée de personnages tous très bien créés et loin des caricatures du genre. Certes, les gentils sont globalement gentils mais ils ont tous des failles qui les rendent plus humain. Nous sommes loin du manichéisme cliché que j'avais perçu dans la Belgariade (Eddings). Chaque personnage (ou presque) possède un vocabulaire et une grammaire propre. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal (peut-être induit par la fatigue) avec le personnage de Telleran, le vieil Sage-Guerrier qui utilise des tournures de phrases et du vocabulaire fort peu usités. Après quelques chapitres, le livre se lit très facilement avec un vocabulaire riche et suffisamment de descriptions pour s'immerger et d'action pour ne pas que l'histoire s'enlise
Je ne peux trop en dire sur l'histoire sans trop en dévoiler. Disons que c'est une double bataille, une entre les Hommes sur Terre et une entre deux divinités pour conquérir l'énergie vitale de la Terre symbolisée par une ville, Almenarc'h. Cette ville, autrefois grande et belle, se ternit à cause de son roi mégalomane et pleutre conseillé par le diable. La ville dépend des cercles formés par les élites du peuple (les veilleurs, les détenteurs et les sages-guerriers) gouvernée par un roi qui reçoit les "conseils" du grand esprit Aïnhor Eran. C'est le silence de ce dernier qui a permis l'avènement du roi Alkar. le roman s'ouvre lorsque le grand esprit rompt ce silence après s'être libérer du Dieu Saash qui souhaite s'approprier de la Terre. Il somme le roi de reconquérir les terres du Nord pour recueillir l'énergie des Hommes dans sa lutte contre Saash. Au milieu de cela, une mystérieuse jeune fille aux cheveux blancs conduit les personnages principaux vers leur destin et vers une alternative aux deux divinités.
Je m'arrête là mais sachez que ce livre renferme de bonnes trouvailles et des personnages attachants et crédibles (ma préférence pour Ulnhor). Pour ma part, j'ai eu l'impression de revoir les Scaythes d'Hyponéros de Bordage. Je ne jugerai que très peu l'histoire car ce livre n'est que le premier tome d'une trilogie et je pense qu'elle doit être considérée dans son ensemble. N'ayez nullement peur de vous jeter dans la lecture des Kerns, même s'il fait l'objet d'une trilogie, le premier tome se suffit presque à lui-même. le seul risque que vous encourez c'est d'apprécier l'oeuvre et devoir acheter le second.
Un petit regret tout de même, je m'attendais à avoir une description plus détaillée sur le peuple d'Almenarc'h, sur les coutumes, les moeurs… Dommage peut-être dans les prochains. Ce manque est pallié par une immersion dans le peuple de Saham très convaincant.
Comme vous pouvez vous en apercevoir, j'ai beaucoup apprécié la lecture de roman de fantasy ce qui n'était pas une évidence au départ. J'attends avec impatience le second tome qui, comme le laisse présager la fin du premier volume, s'annonce très "ouvert".
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Avant même que je lise ce roman, on avait déjà un vécu... Ah ah j'exagère un peu, mais disons que j'ai eu du mal à mettre la main dessus !

J'ai donc reçu un jour un message de l'auteur sur Babelio, qui me parlait de son livre. C'était un message de masse, d'un jeune auteur qui voulait se faire connaître, mais j'ai quand même été convaincue, et pas qu'un peu. Je l'ai donc ajouté à mon pense-bête eeeeeet bien sûr je l'ai oublié. Quand j'ai finalement retrouvé la mémoire, le tome un n'était plus disponible et la sortie du deuxième tome repoussée. Quelques cris et auto-flagellations plus tard, je me suis renseignée et là, le soulagement !

La maison d'édition avait tout simplement fermé. Mais toutes ces péripéties étaient un mal pour un bien, un grand, grand bien. Feldrik Rivat a rejoint les auteurs de la maison d'édition l'Homme sans Nom, HsN pour les intimes. Vous ne connaissez pas ? Vous avez tord.

Sans m'y attarder, je dirais juste qu'avec seulement une dizaine de romans à proposer pour le moment, elle vient déjà de rattraper les plus grandes à mes yeux. Je n'ai pour l'instant aucun reproche à faire quant à la qualité des romans, que ce soit au niveau du texte ou de l'illustration.
Illustrations réalisées soit par Magali Villeneuve, soit par Alexandre Dainche. Vous ne connaissez pas ? Vous avez tord.

Pour en revenir aux Kerns de l'Oubli, j'ai finalement pu me procurer le roman lors du Comic Con 2013, j'ai rencontré l'auteur, très sympathique, et je suis repartie avec un livre beau, bien illustré et dédicacé. Finalement, ça valait le coup d'attendre, quoi, deux ans ?

Je me suis plongée dans le roman dès que je suis rentrée. Et je l'ai disons, dévoré. le changement de narrateur rythme bien l'histoire et fait qu'on a beaucoup de mal à s'arrêter à la fin d'un chapitre. Aussi, certains chapitres ne font qu'une page à peine quand d'autres sont beaucoup plus longs. Une action peut s'étendre sur plusieurs chapitres et permettre un changement de point de vue des plus rafraichissant.

Le changement de narration à chaque chapitre, on connait. Là où ça devient intéressant, c'est l'emploi de la première personne et ce qu'en fait l'auteur. Et c'est là un vrai tour de force. Chacun des personnages a un langage propre et c'est un vrai bonheur de passer d'un langage des plus basiques à un vieux français ampoulé, et d'avoir sur une même scène une description différente autant sur les ressentis qu'au niveau du langage. Cela révèle une véritable maitrise de différents registres de langue et c'est quelque chose que je n'avais jamais vu auparavant.

En ce qui concerne l'histoire, elle se déroule sur plusieurs niveaux. En gros, humain et divin. Tout tourne autour d'Almenarc'h, sublime cité dirigée par un roi des plus détestables, Alkar, lui même conseillé par un être des plus vils, Cataxak. le premier chapitre nous est conté du point de vue de Roch, le grand Gardien de la cité, et le moins que l'on puisse dire c'est que l'action débute dès les premières pages. La cité est attaquée, et à partir de là, les évènements s'enchainent sans nous laisser le temps de reprendre notre souffle.

J'ai beaucoup apprécié les femmes de l'histoire, qui sont toutes des personnages forts et loin d'être des demoiselles en détresse, bien au contraire. J'ai cependant eu une préférence, comme beaucoup, pour Ulnhor, mais aussi pour Erkan. Enfin, pour ce dernier, c'est surtout les chapitres le concernant qui m'ont plu, forcément auréolé de mystère de par son amnésie. Mais tous les personnages sont hauts en couleur et des plus intéressants, même si l'on aimerait en savoir plus sur certains...

Sinon, certains chapitres peuvent vous rendre un peu fou au début, surtout ceux concernant Telleran, qui est donc le vieil homme au langage plus que soutenu et moyenâgeux. Mais vous verrez, on s'y habitue vite et personnellement, ça m'a énormément plu. Il y a aussi quelques termes particulièrement appréciés de certains personnages. J'avais envie de me taper la tête contre les murs à chaque fois que Cataxak utilisait le mot « mirifique », et j'ai éclaté de rire la première fois qu'Ulnhor s'est exclamé « Morteboule ! », qu'il répète tout au long du roman.

Le seul et unique bémol de ce livre est pour moi le manque d'originalité dans les prénoms des personnages de la cité de Saham, tous très semblables, qui m'ont fait m'emmêler les pinceaux. Ils sont tous plus ou moins secondaires, donc ce n'est finalement pas très gênant.

Je n'ai pas vraiment envie de vous en raconter plus, j'aurais peur de laisser échapper quelque chose qui vous gâcherait le plaisir de la découverte. J'ai été plus que surprise par la fin et j'attends maintenant le second tome avec impatience ! Mais je n'aurais pas beaucoup à attendre, vu qu'il arrive en septembre. Et cette fois, j'éviterais d'attendre trop longtemps ! N'hésitez pas à vous lancer, c'est un roman original tout en étant bien ancré dans le style fantasy. à découvrir !

Lien : http://allison-line.blogspot..
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N'étant pas une grande fidèle du genre et ayant englouti récemment toutes les intégrales du Trône de Fer de Martin, j'avais quelques appréhensions à entamer les Kerns de l'Oubli, craignant une overdose ou des comparatifs incontrôlables...
Eh bien, j'ai eu tort.
Quelle bonne surprise! Je suis rentrée tout de suite dans le récit grâce à l'écriture fluide de Feldrik Rivat et à la force de caractère de ses personnages. Pourtant, en ce moment, je ne lis pas vite, et ça me fait pas mal décrocher, mais là, que nenni!
L'immersion dans le monde des Kerns se fait tout naturellement, et l'auteur plante son décor sans qu'on s'en rende vraiment compte. Je reprocherai à la carte des mondes d'être un peu trop petite, c'est parfois difficile d'y trouver les lieux où l'action se déroule quand on est un peu miro comme moi.
J'ai beaucoup apprécié l'alternance des points de vue internes de chaque personnage au fur et à mesure des chapitres. Chaque perso a sa propre façon de penser, son propre vocabulaire, et parfois sa propre vision du même évènement. Les personnages ne sont pas creux, même si d'après moi, les gentils sont un peu trop gentils et les méchants un peu trop méchants... de même, le Destin m'a parfois fait impression de "Deus Ex Machina", mais comme ce n'est que le début d'une saga, ça ne m'a pas gênée plus que ça.
Les métaphores et réflexions métaphysiques de l'histoire m'ont emballée et les descriptions, loin d'être pompeuses m'ont fait imaginer pas mal de "tableaux" (elle est très visuelle cette histoire!). C'est une certitude pour moi : les Kerns de l'Oubli sont à illustrer.
Je suis très impatiente de lire la suite, j'ai entendu dire que c'était prévu pour octobre.
Merci Feldrik Rivat!
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En Résumé : Je ressors de ma lecture pas vraiment convaincu, l'histoire n'a rien de révolutionnaire sur le fond, mais surtout qui m'a donné l'impression d'avoir entre les mains un brouillon avec de bonnes idées mais qui partait un peu trop dans tous les sens. Entre les intrigues balisées, les révélations mal amenées, les combats impossibles balayés en deux lignes et les lourdeurs je n'ai jamais réussi à rentrer dedans. L'univers se révèle lui solide, mais souffre aussi de longueurs et surtout de certaines incohérences. La magie développé est intéressante, sauf qu'entre les moments où elle ne sert à rien et celle où elle est beaucoup trop puissante, l'ensemble m'a paru mal jaugé. Concernant les personnages, je n'ai jamais réussi à m'attacher à aucun d'eux, entre ceux qui savent tout et ne disent rien, ce qui savent rien et ne se posent aucune question, ceux qui ne servent à rien j'ai eu du mal, surtout qu'il manque quand même fortement d'intelligence par moment. La plume de l'auteur certes possède son propre style offrant ainsi à chaque personnage sa propre voix ainsi qu'un langage moyenâgeux intéressant, mais il m'a paru manquer un travail d'édition pour éviter trop de répétitions, de pléonasmes et de longueurs. Pas sûr aussi que ce soit une bonne idée d'écrire l'ensemble sur une trilogie, mais après ce n'est que mon avis. Au final un premier tome qui possède un potentiel, mais qui n'a pas réussi à me convaincre, je ne lirai donc pas la suite.


Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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Un livre très complet et rempli de mystères qui le font baigner dans une ambiance onirique. L'histoire, tout en reprenant les classiques de la high fantasy, parvient tout de même à se démarquer des autres au niveau du scénario comme de l'impression dégagé par le livre.
Sous la conduite d'une mystérieuse femme aux cheveux d'argents, les personnages, qui souhaitaient d'abord comprendre l'origine des complots qui rongent la cité d'Almenarc'h, vont se trouver impliqués dans un conflit à l'échelle cosmique.
La principale différence étant le récit à la première personne : chaque chapitre représentant le point de vu d'un personnage, bon ou mauvais. J'ai été particulièrement impressionné par leur façon radicalement différente de raconter l'histoire. Telleran, le vieux sage et son parlé ampoulé un peu compliqué, l'ancien roi Ulnhor, beaucoup plus abrupte et personnel, ou le fourbe Cataxak, toujours très content de lui même et émerveillé par sa propre noirceur. Cela aboutit à des personnages bien tranchés et participe à leur donner une véritable personnalité. Seul Erkan reste un personnage plutôt banal...
Au final, alors que j'étais un peu blasé par les dernières sorties de la fantasy, l'ambiance et le style particulier de ce livre m'a beaucoup plus !
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Je continue doucement mais surement ma découverte du catalogue des éditions de l'Homme Sans Nom (HSN pour les intimes) avec ce premier tome d'une nouvelle trilogie que l'on peut aisément classer en fantasy.
Satisfaite, convaincue et curieuse de lire la suite, je ne conseillerais pourtant pas ces Kerns de l'Oubli à n'importe qui. Lecture riche mais également exigeante, à mon sens, je la vois plutôt dans les mains de lecteurs habitués au genre, pas dans celles de débutants. Malgré tout, si vous vous sentez curieux, n'hésitez pas, ce serait dommage de passer à côté !

Il m'est difficile de parler de cette lecture car, bien que l'intrigue générale soit finalement assez classique (un royaume à la dérive, un grand méchant qui veut gouverner, un jeune homme qui semble destiné à « sauver le monde », une quête d'identité, une prophétie…), Feldrik Rivat nous offre beaucoup de choses dans ce premier tome. Beaucoup de personnages, notamment, tous partant de leur côté (ou presque), tous vivant une aventure secondaire liée à la Grande Aventure… ce qui ne manque pas d'intérêt, évidemment, mais demande tout de même un petit temps d'adaptation. Il m'a bien fallu une cinquantaine de pages pour comprendre qui est qui, quel est sa place dans l'intrigue et quel est le « but » de cette histoire.

Une fois les bases intégrées, la présence des nombreuses figures devient un gros plus, à mon sens car diversifie les points de vue, multiplie les informations et enrichit donc considérablement la lecture. On pourrait craindre que l'auteur (et donc le lecteur) se perde dans tous ces personnages, sans compter que Feldrik Rivat a choisi de tous leur donner la parole, chacun leur tour. L'identité du « je » change au fil des chapitres. Prise de risque certaine, mais pari réussi.
Chaque figure possède sa propre histoire, sa propre voie/voix… et donc une façon de s'exprimer complètement différente. Certaines sont reconnaissables dès les premières lignes (je pense notamment au langage très désuet du sage Telleran ou à celui, beaucoup moins châtié de l'ancien roi Ulnhor), d'autres nécessitent la présence du sous-titre introduisant le chapitre (sous-titre qui n'est autre que le nom du personnage que l'on va suivre dans les pages suivantes, ainsi qu'un ou deux adjectifs le qualifiant), du moins au début. Par la suite, lorsque chacun des personnages part de son côté, le simple fait de retrouver un lieu ou une action, nous donne une idée de la figure alors suivie.

Malgré ce point de vue interne répété pour chacun, j'avoue ne pas m'être attachée plus que ça aux personnages, quels qu'ils soient. J'ai aimé les suivre et découvrir la suite de leurs aventures, mais je n'ai pas ressenti un lien très fort entre eux et moi. Et je pense que c'est ce qui m'a manqué le plus pendant ma lecture. Je regrette un peu la distance qui s'est rapidement installée entre les héros et moi.
Je dis héros au pluriel parce que si l'un d'eux en particulier - Erkan pour ne pas le citer - semble être la clef de beaucoup de choses, on se rend vite compte que chaque homme (et femme, il y en a quand même une ou deux), a un rôle majeur à jouer dans la destinée du monde des Kerns. Tous sont intimement liés (par des liens de sang, mais pas que !) et tous méritent notre attention. D'ailleurs je serais bien en peine d'en citer un plus qu'un autre… allez si, peut-être Cataxak, le conseiller du roi Alkar (qui est loin d'être une lumière, soit dit en passant…), qui m'a fait penser, plus d'une fois, à Langue de Serpent (le conseiller du roi Théoden dans le Seigneur des Anneaux). Et une fois qu'un royaume est gangrené par le mal… difficile de faire marche arrière !

Je vous ai beaucoup parlé des personnages et de la particularité formelle qui en résulte (les chapitres avec points de vue internes successifs), mais je ne vous ai pas encore entretenu du monde créé par Feldrik Rivat. C'est un monde riche et bien pensé, c'est un fait. Les deux cartes présentes à la fin de l'ouvrage ne peuvent qu'en témoigner.
J'ai apprécié découvrir petit à petit en quoi consistait l'aspect « magique » de cette histoire (il s'agit en fait de la maîtrise des éléments, de l'énergie primordiale - appelée Sha - et d'un autre point, beaucoup plus présent au fil des pages : une sorte de télépathie entre les personnes entraînées ou douées naturellement pour utiliser ce pouvoir), j'ai aimé touché du doigt quelques éléments de l'Histoire (avec un grand -H) du monde des Kerns et donc en apprendre plus sur cette « prophétie » (je n'en dis pas plus !) mais, j'avoue que, malgré les descriptions offertes par l'auteur, j'ai eu du mal à m'imaginer le décor. J'ai ressenti l'ambiance des différentes scènes et je savais où elles se situaient (dans le désert, au coeur d'une montagne, dans le palais…), mais il m'a manqué un petit je ne sais quoi qui aurait rendu ma lecture beaucoup plus visuelle. Dommage.

Malgré tout, cette petite « faiblesse » ne m'a pas empêché de prendre du plaisir à ma lecture qui s'est révélée assez rythmée. Comme je vous le disais plus haut, chaque personne vit un petit quelque chose de son côté tout en étant intimement lié à Erkan, le fils exilé qui, seul au monde, traverse le pays sans savoir qui il est, où il va et ce qu'il doit faire… le jeune homme suit un chemin minutieusement tracé, apprenant petit à petit à s'habituer à ce qui l'entoure et ce qu'il vit, sans se douter le moins du monde que, plus ou moins loin, les autres personnages le cherchent pour le sauver… ou pas. Tous gravitent autour de lui, le fils de Roch, et tous (ou presque) se retrouvent réunis au même endroit dans les derniers chapitres.
On a tellement envie de savoir ce qu'il a de spécial cet Erkan, on a tellement envie de découvrir si les autres personnages vont pouvoir le retrouver… qu'on tourne vite les pages. Et évidemment, comme tout bon page-turner, c'est au moment clef qu'un chapitre se termine, forçant le lecteur à rapidement passer les suivants pour retrouver la voix (et donc la révélation) tant attendue.

Je ne suis pas sûre que j'aurais parié sur le choix du narrateur multiple changeant à chaque chapitre… et pourtant, force est de constater que Feldrik Rivat maîtrise l'exercice et que cette particularité devient la vraie force de son récit, offrant ainsi un regard presque omniscient à son lecteur. Celui-ci veut toujours aller plus loin, toujours en savoir plus… jusqu'au moment de tourner la dernière page. Il n'y a plus qu'à attendre le tome suivant (que l'on pourra bientôt pré-commander !). J'espère que dans celui-ci, je saurai m'attacher un peu plus aux différentes figures et pourrai vivre l'aventure plus « visuellement ».
Lien : http://bazardelalitterature...
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L'inexpugnable citadelle d'Almenarc'h, perchée sur un piton rocheux entouré d'eau, vit une période de graves troubles. Des hordes sauvages l'assiègent de toutes parts. En voulant la défendre, Roch, le Grand Gardien, tombe dans une embuscade. Il est empoisonné puis noyé dans le lac. Alkar, l'indigne roi d'Almenarc'h, profite de son absence pour s'attaquer à Siham, son épouse. Sans aucune pitié, il lui crève les deux yeux. Pendant ce temps, Erkan, le fils de Roch, erre dans de lointaines étendues désertiques où il a été exilé, des sorciers l'ayant rendu amnésique. Arrivera-t-il à se venger ? Qui pourra empêcher Alkar, sous l'influence de l'ambitieux Cataxak et de ses maléfiques prêtres noirs, de mener à la ruine la citadelle ? Ulnhor, le roi déchu ? Telleran, le vieux sage ? Ou Milena, la reine actuelle, matriarche et stellamancienne ?
« Les Kerns de l'oubli » se présente comme le premier tome d'une saga de fantaisie ou de fantastique médiéval qui doit en comporter trois. le lecteur est plongé dans un univers étrange, très dépaysant et particulièrement sombre. Influencé comme tant d'autres par l'immense Tolkien, l'auteur a su se créer un monde bien à lui mais si inquiétant et si inhospitalier que le lecteur a un peu de peine à s'y sentir à l'aise. Ambiance glauque, cruauté pour ne pas dire sadisme, situations angoissantes, batailles, combats, tortures, rien ne manque à l'appel. Les personnages aux caractères tranchés, rudes gaillards, francs coquins et sinistres ordures abondent. Ils sont d'ailleurs si nombreux qu'il faut parfois aller consulter un « Qui est qui » (« Who's who) de quatre pages en fin de volume pour s'y retrouver. Même chose pour tous les néologismes, concepts imaginaires, pratiques étranges et autres monstres et chimères qui sont également décrits dans un « Glossaire du monde des Kerns » fort utile. L'intrigue est simple et efficace. le style est bon et souvent recherché. Pourtant l'ensemble manque de rythme non à cause d'interminables descriptions mais en raison de la structure même du récit et de la manière assez originale de présenter les évènements. A chaque chapitre (il y en a 74 !), on change de narrateur et tous utilisent la première personne du singulier, ce qui présente l'action sous plusieurs angles, entraine des répétitions et souvent gène la compréhension. le lecteur doit faire un effort d'adaptation pour se retrouver dans cette histoire pleine de magie, de sorcellerie, de rêves éveillés et autres voyages oniriques. Tous ces héros déchus meurent et revivent, sont empoisonnés et se désintoxiquent, passent d'une dimension à une autre, lévitent, volent et se rechargent en énergie par des moyens surnaturels. Il y a de quoi être déboussolé et même bluffé. A noter : un très beau travail de présentation de la part des Editions de L'Homme Sans Nom, graphisme de qualité, typographie très soignée (les polices de caractères changent en fonction des personnages) et cartes à l'ancienne. A réserver aux amateurs du genre qui devraient en apprécier l'originalité et la noirceur. Ames sensibles et cartésiens s'abstenir.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Merci au forum Mort-Sûre et à J'ai Lu pour la découverte de ce livre. Un roman de fantasy très dense qui est loin de tout nous révéler dans ce premier tome, et qui m'a du coup un peu perdue.

Le résumé annonçait une course à la vengeance sous fond de guerre et de complots alors que, selon moi, l'intrigue principale n'est pas du tout celle ci. Roch est certes un personnages vraiment intéressant, mais que l'on croise que très peu dans le livre. le vrai héros de l'histoire est Erkan, son présumé fils, et l'intrigue principale a quelque chose de quasi divin. Au fil des pages, le lecteur apprend l'origine de ce monde des Kerns et la bataille que ce livrent deux dieux, Saash et Aïnhor Eran, Saash voulant voler ce monde à Aïnhor Eran pour ensuite se venger des humains. Mais seule une poignée d'initiés sont au courant de l'existence des créateurs et de leurs guerres, et forment différents cercles à l'écoute de Aïnhor Eran. Ce deuxième dieu n'est cependant pas irréprochable et cache de nombreux secrets. L'enjeu des humains, à travers Erkan, est ainsi à la fois de contrer Saash mais aussi de s'affranchir de ce créateur, Aïnhor Eran, qui se joue beaucoup trop du peuple du monde des Kerns.

On découvre l'histoire à travers les yeux de plusieurs protagonistes, et c'est ce qui fait toute l'originalité des Kerns de l'Oubli car chaque personnage a son propre style. J'ai adoré celui, maniéré, de Telleran, un Sage-Guerrier qui fut le maître d'Erkan, ou encore le style complètement à l'opposé du rustre roi Ulnhor. Mais le point de vue qui m'a le plus fasciné fut celui des Sahamiens qui sont en quelque sorte les méchants de l'histoire, des happeurs d'âmes qui ne parlent pas la même langue que les autres personnages et qui ont donc un accent très perturbant au départ. Toutes ces perspectives rendent le récit très riche et vraiment intéressant.

Erkan, le héros de l'histoire, apparaît assez tard au lecteur, victime d'amnésie et perdu au milieu de nulle part. Heureusement, il est mentalement contacté par une étrange jeune femme, Awana, qui semble, elle, être au courant de beaucoup de choses et qui va guider Erkan vers sa destinée. Seulement voila, et c'est ce que je n'ai pas vraiment aimé dans ce livre, le lecteur est tout aussi perdu qu'Erkan. Ce jeune homme à la soit disante grande destinée fait ce qu'on lui dit car il ne se souvient de rien et n'a de toute façon rien d'autre à faire. Ce faisant il espère aussi retrouver son passé. le lecteur suit donc un personnage très passif et reste dans le noir jusqu'à la fin de ce premier tome. On comprend vaguement les enjeux mais les actions restent assez floues.

Je n'ai pas non plus aimé la façon dont les personnages finissent par êtres quasi invincibles. Si on découvre très tôt leurs capacités à pouvoir converser mentalement avec d'autres personnages et à pouvoir les repérer grâce à ce même pouvoir, le roi Ulnhor en particulier, à la fin, fait des choses vraiment folles grâce à ses pouvoirs psychiques. Et Erkan arrive à enchaîner les combats alors qu'il a été empoisonné. J'ai trouvé les événements trop faciles, alors que, pourtant, certains personnages meurent d'une façon incompréhensible après toutes ces démonstrations de puissance !

Heureusement j'ai beaucoup aimé ce monde, les différents peuples et tout ce qu'on apprend sur les anciens âges. C'est très mystique, parfois complexe, mais vraiment intéressant. Je suis particulièrement tombée amoureuse de la cité d'Almenarc'h, cette île au milieu d'un lac, entourée de chutes et de falaises auxquelles elle est reliée par des bacs et des ponts, et puis ses galeries secrètes que l'on a le loisir de visiter avec le roi Ulnhor.

Ce premier tome m'a ainsi laissé beaucoup trop dans le noir pour que je puisse vraiment le savourer, partant dans des délires divins que je n'ai pas su interpréter. En revanche, je pense que les prochains tomes sauront donner des réponses et que Les Kerns de l'Oubli ne s'apprécie pleinement qu'une fois la dernière page du dernier tome refermée. Heureusement je vais vite pouvoir me procurer la suite, car Feldrik Rivat sera aux Imaginales le week-end prochain ! Pour finir je vous conseille d'aller visiter le site de l'auteur, Kerns.fr, qui est vraiment très intéressant et saura vous plonger mieux que moi dans le monde des Kerns.
Lien : http://bookshowl.blogspot.fr..
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Dire que cela fait plus de six mois que ce livre m'a été offert et que depuis il dormait dans ma PAL ! Quelle erreur ! Si c'est également votre cas, vite une lampe spéléo, un chiffon dépoussiérant et lancez-vous. Sinon, commandez-le vite !
Estampillé Heroic Fantasy... moi je ne suis pas assez béton pour faire le tri dans les différents sous genre de Fantasy, je peux juste dire que j'ai aimé, et surtout que je ne peux le comparer à aucun autre déjà lu. J'ai dévoré ce pavé bien dense en quelques jours à peine.

Il faut dire que la construction est machiavélique. Les chapitres concernent à chaque fois un personnage qui en est le narrateur et ce à la première personne du singulier. Ce "je" fait qu'on s'approprie beaucoup plus vite les personnages, et ils sont une petite dizaine à se partager ainsi le récit. Aussi bien les méchants que les gentils, les honnêtes que les vils, les valeureux que les fourbes. Un vrai piège à lecteur ! On finit un chapitre en voulant faire une pause, hélas le chapitre suivant concerne un personnage qu'on aime bien, ou simplement qui nous intrigue, et que l'on n'a pas lu depuis des pages !

la suite sur le blog ;)

Lien : http://bookenstock.blogspot...
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Lu en avant-première, ce livre est à lire de toute urgence ! Si vous êtes fans d'Heroic Fantasy, vous allez être servis. L'intrigue est dense, originale et pleine de suspense. Les personnages sont bien campés et on les suit dans leur quête au travers de leurs pensées. C'est clair et très bien écrit, ce qui est vraiment à souligner.
En bonus pour les connaisseurs : la couverture est une illustration de Julien Delval.
Ma conclusion : un auteur francophone à soutenir et à suivre de près. On attend avec impatience le deuxième opus !

NB : on peut commander directement à l'auteur sur son site. Il propose aussi un système de parrainage super sympa ! :) http://kerns.fr/
Il a aussi un blog : http://le-mot-de-feldrik.blogspot.com
et un profil Facebook : Feldrik des Kerns

Lien : http://kerns.fr/
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