Me revoici aujourd'hui pour vous parler de la fin d'une saga tant attendue, celle de Puisque C'est Ma Rose 😃
« Fleurir » est le second et dernier tome de cette duologie, écrite par
Jade River. Vous vous en souviendrez peut-être, son premier tome « Éclore » avait inauguré ce blog de la meilleure manière possible. Et si ce volet avait incontestablement su se frayer un chemin jusqu'à mon coeur, ce dernier ouvrage y a consolidé sa place, si tant est que cela fut utile.
Étant donné que l'ouvrage traité constitue une suite, il sera, bien indépendamment de ma volonté, questions de spoilers dans les paragraphes infra 🤷♀️
Après une année chargée en émotions pour Abélia, suite à l'irruption d'Arthur dans sa vie, les problèmes de drogue de son ami Noah, cette mystérieuse voiture qui lui colle aux basques et bien d'autres soucis en perspective, la fin de l'année scolaire se profile et avec elle, le départ de la jeune femme pour l'Irlande. Mais l'heure H du grand voyage est encore loin, et Abby devra d'abord lutter contre le tourbillon infernal des mensonges et des secrets qui emprisonnent sa voix...
Il m'a fallu attendre deux ans et demi pour enfin connaître la suite et fin de ce récit, qui m'avait époustouflée par sa profondeur et sa manière de traiter tous les sujets avec une ouverture d'esprit et une invitation à l'acceptation permanente. Croyez bien que je ne regrette nullement cette attente : ce récit le méritait déjà à l'époque, et le mérite même bien plus encore après cette conclusion.
Je vous avouerai que je ne sais même pas par où commencer, tellement j'en aurais à vous dire sur le sujet, sans toutefois trouver les mots justes. En premier lieu, je salue bien bas la capacité de l'auteure à nous faire embarquer de notre plein gré sur les montagnes russes d'émotions puissantes. Loin d'être linéaire, l'intrigue joue sur plusieurs temps, nous menant d'un crescendo de problèmes en tous genres vers un apaisement bienvenu, avant de nous replonger toujours plus loin dans la complexité de plusieurs destins entremêlés.
Mes sentiments ont été mis à rude épreuve, c'est le moins que l'on puisse dire. Je suis passée du rire aux larmes, de la plénitude au basculement dans le grand vide, de la certitude à l'incertitude et inversement. Les traits d'humour sont si habilement placés qu'ils peuvent vous détendre au beau milieu d'une tension extrême ou tout simplement étayer la joie à peine contenue de certains moments de leurs existences. Les sujets les plus sombres sont maniés avec une telle douceur que j'en finissais par les lire au travers du brouillard de mes yeux embués - fait à souligner, car extrêmement rare, face à une oeuvre de fiction, ce qui n'en rend le travail de l'auteure que plus exceptionnel, à un niveau tout personnel.
Les personnages qui peuplent ce roman sont décidément toujours aussi finement ouvragés, une sculpture nullement gravée dans le marbre, d'une délicatesse infinie. Abélia se révèle plus que jamais dans toute sa splendeur, avec ses qualités et ses défauts. Son profond sens de l'empathie, sa nature ouverte, sa compréhension illimitée de la véritable définition de l'amitié, sa force et sa combattivité, sa "naïveté" qui, pour moi, n'est rien de plus que l'expression de son droit à l'erreur et à l'inexpérience, tout cela et bien plus en font une âme précieuse. On se demande bien comment Arthur aurait pu ne pas se retourner sur celle-ci, eu égard à sa sensibilité et sa propre complexité.
L'histoire d'Arthur est par ailleurs certes chargée et émouvante, mais au-delà même des sentiments qu'elle suscite, elle m'a poussée à des réflexions qui ne m'avaient jusque-là jamais ne serait-ce qu'effleurée de cette manière. Car si l'on se doit bien souvent d'affronter nos propres souvenirs, qu'en est-il de ceux que l'on nous confie et de la manière dont cela nous impacte ? Qu'en est-il de l'héritage d'une mémoire pesante, et du degré de ce que l'on peut absorber à un tout jeune âge ? Qu'en est-il des traumatismes que l'on nous impriment rien que par des expériences partagées, avant même que l'on esquisse les nôtres, et de leur impact sur nos prises de décision plus tard ?
Des questionnements, on ne peut qu'en ressortir plein la tête et le coeur à la lecture de Puisque C'est Ma Rose. Mais s'il y a bien un personnage pour lequel mon instinct ne m'a guidé que vers des certitudes, dont j'aurais pourtant préféré me préserver, c'est bien celui de Noah. Dès le premier tome, le jeune homme m'avait profondément touchée et éveillait déjà en moi quelque chose de très particulier, sur lequel j'aurais bien du mal à mettre des mots. Ce second et dernier tome n'a permis que de renforcer mes sentiments à son égard - et non pas au sens romantique de la chose 😏
Bien que je n'ai jamais connu ou vécu une situation semblable de toute ma courte vie, la relation d'Abélia envers Noah a trouvé un écho presque familier en moi, comme un lointain appel que je ne saurais m'expliquer. Certaines âmes comme celle de Noah me touchent profondément par leur dualité, voir même leur infinité de facettes. Ces destins qui sont presque poussés par une main, parfois tangible, mais le plus souvent invisible, vers une mauvaise pente et qui la dégringolent interminablement, en accumulant les décisions nocives sans pouvoir refermer cette fêlure dans leur existence.
Quiconque ayant touché le fond, surtout émotionnellement parlant, est apte à comprendre ces élans obscurs qui nous poussent parfois à prendre les mauvaises décisions, presque malgré nous. On ne peut jamais être entièrement dédouané de ces choix erronés, mais il y a ces circonstances, ces tristes vagues tumultueuse de l'âme qui une fois perçues, donnent matière à comprendre certaines choses, malgré leur caractère parfois difficilement pardonnables.
Concernant Noah, je n'ai pu que comprendre l'incapacité d'Abélia à ne pas ressentir cette colère qu'elle aurait pourtant pu lui destiner après ce moment marquant du récit. Au vu des circonstances et du lien qui les unit notamment, cela ne pouvait que faire sens. Mais l'angoisse n'a cessé de me tordre le ventre à partir de ce tournant bien précis. En quelques secondes, je me suis glissée malgré moi dans la peau du jeune homme et j'ai su. Si la suite du chemin n'aurait rien de facile à affronter pour Abby, cela ne serait pas moins difficile pour son meilleur ami...
Je pourrais m'arrêter sur chacun des personnages qui peuplent ces pages, mais je crois bien qu'une nuit n'y suffirait pas pour que je puisse en finir sur la question. C'est d'ailleurs l'un des grands vecteurs de ce roman : si les sentiments profonds qui unissent Abélia et Arthur constituent toujours un pilier central, un point d'ancrage dans la mer de difficultés que tous deux affrontent, ils ont le mérite de ne pas tomber dans cette omniprésence forcée, qui a la malheureuse tendance dans les oeuvres de fiction à faire passer au second plan des soucis ou des destins "secondaires", qui ne devraient pourtant pas être éludés.
Et c'est cette volonté de prendre l'histoire à bras le corps, sans raccourci et sans détour, le plus sincèrement possible, cette volonté de faire entendre toutes les voies et toutes les voix qui illumine le travail de Jade. Si certains lecteurs pourraient trouver le récit lourd et pesant, c'est pourtant tout le contraire qui se construit à mes yeux.
Parler à coeur ouvert de matières toujours plus actuelles de société n'est pas tomber dans une spirale de négativité qui affecte le moral, tout au contraire. C'est une invitation, encore une fois, à l'ouverture et à la détermination de tous les choix qui s'offrent à nous en tant qu'êtres humains, et ce, indépendamment du jugement de l'opinion. Ce n'est pas du mal-être dans lequel nous plonge des situations difficiles sur lequel est mis l'accent ici, mais bien l'espoir présent au bout du chemin et la positivité que l'on peut en retirer pour se construire et accepter, au sens le plus large de ce mot. Cette fin propice au questionnement le plus total, mais surtout au choix finalement personnel qui résulte de notre propre ressenti, en est l'illustration parfaite.
En somme, Puisque C'est Ma Rose est une réflexion. Une réflexion sur l'amour, l'amitié, la mémoire, le deuil, la compréhension, les liens, les revers, l'éloignement, la perte, la reconnaissance de l'autre, mais enfin et surtout, une réflexion sur la vie. le tout porté par une écriture qui ravit le coeur de la littéraire que je serai toujours et dont les incursions plus familières exacerbent la force, mettant en exergue une réalité à portée de main.
Alors à un niveau purement personnel, c'est un grand merci que j'aimerais t'adresser, Jade. Pour avoir mis des mots sur des choses qui m'accompagnent depuis toujours à un niveau introspectif, pour avoir écrit ce récit sans te laisser tenter par la facilité d'abandonner des thématiques trop dures, et surtout pour les émotions suscitées qui restent d'une profondeur assez rare devant un ouvrage fictif. Peut-être est-ce à cause de ce goût de réalité que tu distilles au fil des pages si adroitement, ou de la sincérité que l'on ne peut que ressentir en te lisant. J'ai hâte de découvrir tes prochains romans 💚
Si vous ne connaissez toujours pas Puisque C'est Ma Rose, un bon conseil - et même trois pour le prix d'un : dépêchez-vous de vous procurer cette duologie, ouvrez votre coeur et votre esprit, et n'en perdez pas une miette 😉
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Le petit mot de la fin 🖋
Ce retour sur « Puisque C'est Ma Rose Tome II : Fleurir » n'est que le fruit d'une appréciation générale de la lectrice perdue au milieu d'une foule de tant d'autres que je suis. Les remarques, positives comme négatives, qui y sont établies ne sont que le reflet de mon avis personnel sur la question et ne sauraient s'autoproclamer références en la matière ☝
N'hésitez donc jamais à ouvrir vous-mêmes ce livre pour vous en faire votre propre avis et si je ne pouvais vous donner qu'un conseil, terminez-le quoi qu'il en soit, afin d'avoir toutes les cartes en mains pour vous prononcer sur la qualité de celui-ci dans son intégralité 😉
N'oublions jamais qu'un roman dont la lecture ne nous prend que quelques heures représente en réalité des mois de travail acharné de la part de l'auteur, qui a mis une importante part de lui dedans et qui a pris le risque d'exposer son bébé au reste du monde 💚
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