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Critique de Patmarob


« le cahier d'Alberto », court roman de 147 pages, puise sa force d'écriture dans un lieu : Maguelone. Située dans l'Hérault près de Palavas-les-Flots, la ville rassemble les caractères de la nature méditerranéenne, une histoire ancienne et un patrimoine architectural centré sur sa cathédrale des XII et XIII siècles.
Sandro, traducteur d'origine italienne, et Céline, sa compagne s'installent dans une ancienne maison de Villeneuve de Maguelonne. Un voisin, Monsieur Leleu, issu d'une vieille famille villeneuvoise, les initie à l'histoire du village. Il leur conte le récit d'une famille italienne, Alberto, sa soeur Maria Pia et leur frère handicapé, Fernand, qui ont vécu dans leur maison pendant la guerre. le village a conservé le mystère de la disparition d'Alberto, réfractaire au STO et résistant. A-t-il assisté au meurtre d'un pêcheur par un soldat allemand, est-il l'auteur d'un meurtre? Vivait-il caché après la guerre ? Monsieur Leleu, qui travaillait à la Poste, dévoile qu'il a eu accès au cahier d'Alberto dans lequel il a consigné des éléments de sa vie mystérieuse. le lecteur, comme Sandro ne sauront pas, car le cahier a disparu. Monsieur Leleu a de très vagues souvenirs, le village ne veut pas en parler…
Le flou de l'histoire permet à Sandro de composer une histoire qu'il échafaude au fil des jours, effaçant l'improbable, modifiant au gré de son imagination, de ses rêves, de ses multiples absences dans les conversations avec Monsieur Leleu…Le lecteur suit les évolutions des scénarios possibles, imaginés par Sandro.
Sandro efface, réécrit, reconstitue, imagine.les parcours possibles d'Alberto. Céline le ramène volontiers à la réalité quand l'esprit de Sandro s'égare alors que Monsieur Leleu discourt. Elle impose le retour à la réalité alors qu'Alberto, Maria Pia et Fernand s'installent dans leur vie. Sandro ne les voit-il pas dans la maison ? Voyeur, Sandro l'est en imagination, en vision…Mais lui-même est inquiet d'être espionné par les voisins qui depuis un fenestron peuvent l'épier. Ainsi le lecteur entre dans un jeu multiple de regards, de suppositions et de constructions.
Monique Rivet cisèle son écriture, les étapes de l'élaboration du roman sont écrites dans un style précis, clair. le choix des mots paraît essentiel, Sandro est, lui-même, traducteur ….Les phrases deviennent plus complexes quand Sandro échafaude les passés possibles d'Alberto. Métaphore du travail de l'écrivain qui compose son récit à partir d'un fait divers. le cahier d'Alberto éveille l'inconscient de Sandro qui échafaude une histoire possible qui entre en résonnance avec un passé personnel enfoui… Sandro a un jeune frère Aldo qui a échappé, enfant, à sa surveillance et qui a failli mourir… Sandro est débordé par les errements de ses pensées, les dérives de son mental, il doit affronter ce Monstre qui lui échappe. Sandro en finit avec une séparation possible et apaisée entre Alberto et Fernando comme pour en finir avec son histoire personnelle.
Merci à Babelio pour son opération Masse Critique et à Quidam éditeur


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