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4,11

sur 1098 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Vraiment TRèS intrigant ce grand 44 rouge... (1)

Ne vous emballez pas les futurs ex-ligériens et bretons originaires de la Loire-Atlantique ! Ceci n'est pas une étude psychiatrique de l'enfant natif de ce département bretonnant...

Cherchant une autre interprétation du nombre, si 44 est une date, on peut effectivement penser à Hitler et au nazisme tant l'évocation des délations, camps, tortures et autres exécutions sommaires est omniprésent dans ce livre.

Cependant, comme le début du récit commence en 1933 en pleine période dramatique de famine en Russie et se poursuit vingt ans plus tard en 53, il faut aller chercher ailleurs dans la signification de ce fameux nombre à double chiffre.

Poursuivons donc notre traque à Moscou ! Février 53, Arkady, un jeune garçon de 4 ans, est retrouvé nu et sans vie non loin d'une voie ferrée. La piste semble sans issue avec un seul 4. Arkady aurait-il un frère jumeau ?

Chargé de l'enquête, Léo Stepanovitch, étoile montante du MGB, la police d'état s'occupant du contre-espionnage, est en fait chargé... d'enterrer l'enquête. Entrant dans l'immeuble de la famille d'Arkady, Léo monte les marches quatre à quatre dans le but de faire taire les rumeurs sur les circonstances troublantes de cette mort ignoble.

Ne cherchez pas ! Rien à voir avec les 39 marches de John Buchan.

Ainsi, durant le dernier mois avant la mort de Staline, l'application des règles paranoïaques dictées par le chef du parti communiste est suivie avec zèle par les membres de la sécurité et peut même se retourner contre ses propres serviteurs… comme Léo Stepanovitch et sa famille.

Dans une première partie insoutenable, Tom Rob Smith a presque réussi à faire passer Robin Cook ou David Peace pour des enfants de coeur dans la capacité à plonger le lecteur dans l'abîme de la cruauté humaine, voire inhumaine à ces profondeurs de noirceur.

Après avoir employé une approche historique et parfaitement réaliste, l'auteur poursuit, peut-être contraint et forcé par le destin de son personnage, vers un style plus proche du polar qui paradoxalement m'a moins séduit.

Néanmoins, dans la lancée des récits inspirés de faits réels comme « Au revoir là-haut » et « le revenant », ce troisième roman historique et policier m'a complètement embarqué à travers cet univers inimaginable grâce à la plume touchante et sans concession de cet auteur prometteur.

Pour conclure, faute de pouvoir vous indiquer le pourquoi du nombre d'Enfant 44, je décernerais une note de 44 sur 50 à cet excellent roman richement documenté et passionnant. A découvrir pour ceux qui ont le coeur bien accroché…

(1) Tom Rob Smith
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Un thriller, tiré d'une histoire vraie, qui fait vraiment froid dans le dos!
On est directement plongés dans l'histoire de Léo, gradé de la police soviétique dans les années '50, qui obéit comme les autres, sans vraiment se poser de question, au règles du Parti. C'est grâce à son épouse et au péril de sa vie qu'il va prendre conscience de toute l'horreur dont il se rend coupable malgré lui. L'endoctrinement est à son comble ; qui émet un doute le paiera de sa vie; qui est soupçonné sera coupable, puisque le parti ne se trompe jamais...
On ne parle pas assez du système soviétique qui n'avait rien à envier au nazisme, les tortures, la main-mise sur le peuple oppressé, les camps de travail etc.
J'en ai appris un peu plus sur cette période noire de l'histoire et j'avoue que j'ai eu du mal, à certains moments, à continuer ma lecture sans faire une pause malgré l'envie d'en savoir toujours plus.
Un premier roman pour Tom Rob Smith, une plume acérée et incisive, bref, un auteur prometteur! Je vais m'empresser de chercher ce qu'il a écrit depuis.
Excellent livre que je vous conseille mais âmes sensibles, s'abstenir!
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Si je devais parler de coup de coeur, ce livre en serait indéniablement un. 5 ans après, sa lecture, les sentiments ressentis sont encore vivaces. L'auteur a su mettre à profit, une histoire dans L Histoire, en alliant d'un côté des meurtres d'enfants, tout en nous entraînant dans une atmosphère glaciale en plein coeur de l'hiver russe. La construction narrative imbrique des éléments les uns aux autres et cela donne un vrai bijou à lire ! Basé sur des faits réels, dans une Russie où il ne se passe rien de mal. La politique au service de l'homme... Il ne se passe rien de mal au paradis... Pourtant, avec ce livre, on aura un aperçu de l'horreur bien présente.
Un livre que je vous recommande fortement.

Lien : https://julitlesmots.com/202..
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1953, fin de l'ère stalinienne, le pays est sous une chape de plomb, qui annihile toute conscience individuelle, le bien du pays passe par la délation, la peur, la crainte d'être dénoncé pour un mot ou une parole portant préjudice au soviétisme à outrance. La peur aussi de l'espion occidental suprême ennemi de l'URSS. Cet occident qui pour les soviets est le produit même de tous les vices.

On a affaire ici à un thriller froid, glaçant même. L'atmosphère même du roman est éprouvante car malheureusement cette histoire est tirée d'un fait réel qui a bouleversé le pays à l'époque. Et comme à l'époque, les autorités fortes de leur imaginaire d'une société parfaite refusent que de tels crimes puissent être perpétrés par un seul homme. Leur modèle parfait ne peut produire un tel homme.
On se retrouve donc avec Léo Démidov, agent zélé du MGB (ancien KGB), brillant, officier prometteur qui prend conscience de la stupidité du raisonnement de son parti. Et pourtant Léo est un officier qui adhère pleinement au régime.
Mais il suffira d'un gros grain de sable dans la machine, en l'occurrence Vassili, son adjoint pour qu'il prenne conscience de ce qui l'entoure.
De chasseur il deviendra gibier. Et en étant gibier il découvrira la vérité. Bien triste il est vrai et totalement inhumaine. Car elle sera la conséquence d'erreurs passées.
Très bon thriller/polar, qui fait froid dans le dos. L'époque est bien retranscrite, la mentalité, les peurs, les réactions de la population à toute intervention du pouvoir. On a l'impression d'être dans une ambiance à la Orwell dans une société totalement fermée, formatée, totalitaire et policière sauf que cette histoire il ne faut pas l'oublier fut bien réelle.
L'écriture de Tom Rob Smith retranscrit bien cette atmosphère, froide, concise et sans concession. le style est haché et tranchant.
Belle découverte. Je lirai certainement la suite.
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Dès la première page, c'est le choc. La misère suinte de chaque ligne, j'ai le coeur qui bat trop vite au rythme des crimes commis. La lecture devient difficile.
La cruauté est vivace dans Enfant 44 la vie ou le semblant de vie est un combat de tous les jours pour juste survivre sans se retrouver au goulag ou torturés dans le sous-sol de la Loubianka.
Léo, l'agent du MGB connait, trop bien, les risques de son métier et son devoir envers le pays.
Les atrocités perpétués sur des enfants innocents (il est si facile de les duper par ces temps si durs) continuent et l'enquête progresse de jour en jour.
Sur les traces de Petya, je laisse retomber le livre avec lenteur, j'ai du mal à respirer, je pressens l'horreur tapie dans les prochaines pages.
Cette histoire est terrifiante.
Raïssa et Léo connurent la trahison, la haine, les souffrances et parfois une lueur d'espoir. Mais dans ce monde impitoyable, il est interdit d'espérer et même de vivre en gardant son humanité.
Du courage, ce couple en a à revendre et dans les pires moments, ils se découvrent. L'ironie de la vie les a lié par des secrets plus forts que le lien du mariage.
Ce roman est ÉPOUSTOUFLANT du début à la fin. Il mérite les cinq étoiles. Un grand coup de coeur !
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Il y a longtemps que je n'avais pas lu un thriller aussi captivant !
Nous sommes en 1953, dans une Russie d'après-guerre, complément enfermée dans le régime communisme de Staline ! Des enfants sont retrouvés morts, éventrés, avec la bouche pleine de terre. Des innocents seront condamnés parce qu'un meurtrier en série ne peut pas exister dans ce système si fonctionnel. Mais Léo, le personnage principal, n'en démord pas : il y a trop de ressemblances entre les meurtres pour que chacun soit un événement isolé. Il décide donc d'enquêter, au péril de sa vie, et deviendra un paria de ce modèle gouvernemental si bien orchestré. Je n'en dis pas plus, je ne voudrais pas gâcher votre plaisir.
J'ai trouvé ce livre captivant, du début à la fin… bien que certains passages soient horribles. Mais ils sont nécessaires pour bien comprendre l'emprise que cette Russie fermée sur elle-même a sur ses citoyens. C'est le culte de la terreur, des dénonciations, des conditions de vie exécrables, de la torture de prisonniers, des goulags… Une nation qui a combattu le nazisme, mais qui traite à son tour les gens avec autant de mépris et de violence. Alors, au-delà de l'intrigue qui est très bien menée, ce bouquin est comme un mémoire des conditions de vie de cette Russie communiste. Vraiment un très bon bouquin et je n'hésite pas une seconde à mettre dans ma PAL les deux autres tomes des aventures de Léo !
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première enquête de leo
demidov policier d,état
chargé du contre espionnage dans la Russie
de l,après deuxième guerre mondiale.tom rob
Smith nous plonge en pleine époque stalinienne,
qui n'a rien a envier au nazisme.la police fait avouer tout est n,importe quoi au gens,et le goulag
remplace les camps de concentrations.et si on pense pas comme le gouvernement vous êtes
considérer comme un ennemi du peuple.leo contre vents et marée va enquêter sur des meurtres
d,enfants classé comme accident.avec les risques de voir ses parents et sa famille condamné.un triller
palpitant,violent et savoureux
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J'ai beaucoup aimé ce roman se basant sur une histoire vraie, celle du tueur en série Andreï Tchikatilo.

Mais plus que l'enquête en elle-même (même si elle m'a beaucoup plu), c'est le contexte historique, politique et social qui m'a happée. L'auteur a su avec brio retranscrire l'ambiance régnant à l'époque : la peur, les dénonciations, les déportations au goulag ou les exterminations un peu systématiques, les faux aveux ou les listes de noms arrachés sous la torture, mais aussi la promiscuité avec les appartements partagés entre plusieurs familles, les files d'attente devant les magasins etc. Les gens de l'époque vivaient dans une terreur sans nom où il était rare de pouvoir compter ou faire confiance aux autres.

L'auteur a également réussi à rendre palpable l'idéologie de l'époque, la peur omniprésente ressentie par le gouvernement qu'il y ait des eqpions à la solde de l'Occident sur son territoire, ainsi que des éléments antisoviétiques.

Tom Rob Smith a également mis en lumière cette incroyable determination du Parti concernant le fait qu'il ne puisse y avoir des tueurs en série dans le pays : pour eux ce genre de déviance est absolument impossinle et il le peut pas y avoir de tels crimes dans un pays socialiste. Cela peut mener à de graves problèmes puisque les enquêtes sont bâclées ou étouffées, des innocents sont condamnés à mort et les meurtres continuent...

Du côté des personnages, j'ai trouvé que leur psychologie était peaufinée, j'ai beaucoup aimé Léo ainsi que son évolution tout au long du roman. Nous y voyons un héros patriotique doutant peu à peu de la cause en laquelle il croyait et qu'il servait. Raïssa est un personnage complexe, que nous avons tout d'abord des difficultés à appréhender mais elle aussi fait beaucoup de chemin tout au long du roman. J'ai grandement apprécié la façon dont l'auteur a traité leur relation.
Vassili est lui aussi un personnage intriguant, torturé et très réussi.

L'histoire a un bon rythme avec moults rebondissement. Elle est passionnante tant dans la chasse à l'homme engagée que dans le contexte qu'elle nous apporte et qu'elle détaille.
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On pourrait dire que cette histoire a commencé avec un chien qui s'est blessé au coussinet et que son maître, diplomate étranger, a emmené chez un vétérinaire consciencieux.

Comme les antibiotiques manquent cruellement, le véto a dû revoir plusieurs fois le chien et ce fut pour lui le début de la fin : on l'a accusé d'espionnage après l'avoir mis sous surveillance.

Mais ce serait trop simple de mettre tout sur le coussinet du pauvre chien car le responsable de cette horreur, c'est le système et tous ceux qui le font tourner, consciemment ou inconsciemment. Parce qu'ils aiment ça ou parce qu'ils le craignent.

Un système où la présomption d'innocence n'existe pas, où les dossiers se montent très vite, où l'on accuse sans preuve, où l'on condamne sans preuves (ou si peu) et où la dénonciation est encouragée et si vous ne dénoncez pas, on vous dénoncera pour "non-dénonciation". Vous me suivez toujours ?

Bienvenue dans le paradis du communisme, ce système où les inégalités n'existent pas mais où tu feras la file des heures pour un pain tandis que les dirigeants, les membres de la MGB et leur famille, ont accès à des magasins réservés pour eux et fourni en mets fins (vrai chocolat, oranges, citrons,…).

Un paradis où les vols et les crimes n'existent pas puisqu'on a gommé les inégalités (oui, faut le dire vite)… Permettez que je tousse ? le système ment sur les chiffres, transforme des meurtres en accident et ne vous avisez pas de dire le contraire…

La Russie fait partie de mes pays préférés en littérature, ce roman ne pouvait que m'intéresser, malgré tout, il a traîné longtemps sur mes étagères. La lecture m'a fait mal aux tripes, au coeur, partout, non seulement à cause des injustices criantes, mais aussi des accusations et condamnations sans preuves.

Dans nos pays, des avocates sont obligées de faire des tribunes dans les journaux pour nous expliquer que la présomption d'innocence existe, que si X accuse Y d'un crime abject, il doit y avoir une enquête et que le public ne doit pas hurler "au bûcher" sans même vérifier les dires de l'accusateur/trice, sinon, c'est la porte ouverte à n'importe quoi, notamment à ces systèmes de pays où l'Humain n'a aucune valeur.

Cette Russie communiste, cette Russie de Staline qui broie le peuple est décrite d'une manière qui s'intègre parfaitement bien dans le récit. L'auteur a étudié le pays, ses moeurs, son système, à tel point qu'on penserait le roman écrit par un Russe pure souche de l'époque.

Le personnage de Leo est abject et illustre bien les bénéfices du matraquage d'idées toutes faites et d'aphorismes qui ne servent que ceux qui les pondent. Dans sa tête, il sert la mère patrie, le communisme est sain et son pays magnifique. Il n'y a pas pire aveugle que celui qui souffre de cécité dans ses idées arrêtées et qui met les fautes sur le dos des autres. Pourtant, on peut changer et Leo va ouvrir les yeux…

Un roman sans temps mort, un roman qui vous emporte dans la Russie post-seconde guerre mondiale et qui ne vous laissera aucun répit, surtout du côté de vos tripes, de votre coeur, de votre âme.

J'ai beau connaître le côté obscur de l'Homme, avoir lu des livres sur les horreurs humaines, en avoir abandonnés certains tellement ils étaient effroyables (médecins de la mort dans des camps) et malgré tout, je suis toujours surprise par la perversion humaine, comme si j'étais le lapereau de l'année, la petite fille naïve qui croit toujours aux licornes et aux fées (ok, je connais une fée).

Là, une fois de plus, j'en ai pris plein ma gueule et elle me fait toujours mal.

Lire un roman qui se déroule en Russie est souvent source d'enchantement pour moi, mais j'en paie toujours le prix ensuite car je n'en ressors jamais indemne.

Bianca, qui faisait cette LC avec moi (et qui m'a fait sortir ce super roman qui croupissait dans ma PAL depuis plus de 6 ans) est en tout point d'accord avec moi, même si, tout comme moi, elle a trouvé le mobile un peu léger.

Mais ce n'était pas ça le plus important, c'était tout le reste : le communisme dans toute son inégalité, dans son horreur, le socialisme tel que je le déteste et qui n'avait rien à envier au capitalisme.
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Une adaptation cinématographique de ce roman vient de paraître et à la lecture du synopsis j'ai eu d'abord envie de me plonger dans le livre. Grand bien m'en a pris ! J'ai passé quelques heures de lecture formidables à travers la dureté de la vie en Union soviétique. L'auteur est dans la justesse historique ce qui est toujours agréable (formation en histoire oblige !). Il est vrai que les pages se tournent dans une atmosphère lourde, noire et froide comme l'hiver russe mais Tom Rob Smith sait manier l'intrigue (en bon romancier et scénariste qu'il est) pour maintenir le lecteur en haleine. J'ai dévoré ce livre qui en plus amène une petite réflexion sur la condition humaine, la délation et la confiance en l'autre. Enfin, tout au long du roman j'ai cru être confronté à des personnages uniquement fictifs mais en lisant les remerciements de l'auteur quelle n'a pas été ma surprise de constater que ce tueur en série a réellement existé !
Je vais maintenant me plonger dans le film mais surtout dans les deux prochains volets de cette trilogie haletante !
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