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Anne Robatel (Autre)
EAN : 9782369560890
72 pages
Editions Intervalles (05/06/2020)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Alors qu'elle corrige des copies sur le thème d'Orgueil et Préjugés de Jane Austen, Anne Robatel voit apparaître le point médian. C'est la première fois qu'elle en rencontre un dans une copie d'élève, mais la parité que ce point entend promouvoir suscite depuis plusieurs semaines des débats passionnés dans les classes où elle enseigne la littérature anglaise et la traduction. Perplexe, Anne Robatel commence à coucher sur le papier les mille contradictions que ce pet... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Qualifiée de péril mortel par l'Académie française, l'écriture inclusive fait débat. Et pourquoi ? Parce qu'elle massacre la langue française ? Parce qu'elle rend tout discours illisible ou inintelligible ? Rappelons avant tout que l'écriture inclusive, ça commence par des formules comme « Mesdames et Messieurs »... C'est donc bien le point médian qui cristallise le débat et échauffe les esprits... C'est fou comme un signe aussi anodin peut déchaîner les fureurs !

« En tant que poète, linguiste et féministe, je suis triplement sensible à la façon dont la langue façonne des représentations du monde qui n'ont rien de naturel, et je sais que la transformation des comportements passe notamment par celle des énoncés utilisés pour les décrire. » (p. 23) L'autrice ne tranche rien ni de donne de réponse définitive. Elle donne sa position d'artiste et de femme sur une langue qui doit être et rester vivante, évolutive et ouverte aux changements. Accepter l'écriture inclusive et envisager l'usage du point médian, ou au moins son existence, cela suppose déjà d'oser s'interroger et d'interroger son schéma de pensée, de le secouer, surtout s'il est figé depuis longtemps. « le texte que je suis en train d'écrire fait le pari que ce qui est inclusif, c'est l'intelligence, car il part du postulat que l'intelligence est la chose du monde la mieux partagée. J'écris pour des cerveaux pas encore paralysés, j'écris pour des esprits disponibles et agiles. » (p. 39)

Je ne suis pas d'accord avec l'entièreté de la démonstration de l'autrice, mais celle-ci nourrit ma propre réflexion, et c'est très précieux de pouvoir construire ma position en délimitant des frontières et des contre-arguments.
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En corrigeant des copies, Anne Robatel, professeure d'anglais en classe préparatoire, voit apparaître un point médian. Elle commence alors à coucher sur le papier ses réflexions sur ce fameux point, sur le féminisme sur sa manière d'enseigner et petit à petit, elle écrit un essai.

Soyons sincère, lorsque j'ai lu le titre, je me suis longuement interrogé sur ce point médian. Bon, j'ai pensé à un truc cochon, mais ça ne fonctionnait pas, il a donc fallu que j'ouvre ce tout petit livre pour comprendre qu'on parlait d'écriture inclusive. Et donc de féminisme. Et donc des "règles de grammaire qui codifient actuellement la langue française [et qui] sont le produit d'une histoire. Et il se trouve que cette histoire recoupe, par moment, l'histoire de l'infériorisation politique et sociale des femmes." (p.29). Anne Robatel, à partir d'anecdotes personnelles et de lectures ou d'interviouves, construit son essai, livre ses réflexions avec lesquelles je suis souvent en accord, et compare l'anglais et le français et notamment la manière de passer de la première langue à la seconde en traduisant les déterminants neutres : they = ils ou elles ou ils.elles ? Elle convoque Shakespeare, Viginia Woolf, Simone de Beauvoir, tacle gentiment Alice Zeniter qui "évoque le "lecteur" auquel elle s'adresse sans mentionner la lectrice" même si, bien sûr, "le mot "lecteur" renvoie à l'universel et englobe les lectrices". Me voilà donc bien embêté, moi qui parle souvent de lecteur, il va falloir que je me mette au point médian... (dommage que ça ne soit pas cochon)

Je ne suis pas un grand lecteur -là, je peux c'est juste moi- d'essais, mais celui-ci m'a plu, parce qu'il est aisé d'accès, Anne Robatel a la bonne idée de ne pas truffer son texte de mots compliqués -c'est sa maman qui le lui a appris-, et malgré le thème "important mais pas grave"-c'est sa dédicace qui le dit-, le ton est plutôt léger, parfois drôle, juste ce que j'aime dans une discussion, les sentencieux, les intellectuels qui usent d'une langue compréhensible uniquement par les initiés me gavent, pour parler moderne.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
« Le texte que je suis en train d’écrire fait le pari que ce qui est inclusif, c’est l’intelligence, car il part du postulat que l’intelligence est la chose du monde la mieux partagée. J’écris pour des cerveaux pas encore paralysés, j’écris pour des esprits disponibles et agiles. » (p. 39)
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« En tant que poète, linguiste et féministe, je suis triplement sensible à la façon dont la langue façonne des représentations du monde qui n’ont rien de naturel, et je sais que la transformation des comportements passe notamment par celle des énoncés utilisés pour les décrire. » (p. 23)
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