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Critique de Corboland78


Thomas Eugene Robbins né en 1936 en Caroline du Nord est un écrivain américain. Tom Robbins a étudié le journalisme en 1954 à l'Université de Lexington en Virginie, mais n'a pas obtenu de diplôme. Engagé dans l'armée de l'air, il a servi pendant la guerre de Corée durant cinq ans et à son retour à la vie civile, il étudie l'art au Richmond Professional Institute de Richmond, Virginie. Après avoir obtenu son diplôme, il déménage sur la côte ouest, où il devient journaliste pour le Seattle Times. Il habite depuis de nombreuses années dans l'État de Washington. le roman Féroces infirmes retour des pays chauds, date de 2000.
Switters est un agent de la CIA, doué en cybernétique et linguistique, il est capable de nommer le sexe féminin en soixante-et-onze langues et il a un fort penchant pour les très jeunes filles. Un gars très sex, drugs and rock ‘n roll ! Menacé d'un chantage par sa grand-mère Maestra, il part en Amazonie pour rendre la liberté au perroquet de l'aïeule. Victime d'un envoûtement par un chaman local, Switters ne peut plus mettre un pied sur le sol au risque d'en mourir, ce qui l'oblige à utiliser un fauteuil roulant. L'aventure ne fait que commencer puisque nous le suivrons au Moyen-Orient où venu apporter des masques à gaz aux Kurdes, il atterrit dans un couvent de nonnes françaises perdu en plein désert Syrien qui lui réservera une surprise de taille car c'est ici qu'est détenu le secret de la troisième prophétie de Fatima. Secret que le Vatican n'est pas prêt à laisser filer.
A la lecture de ce résumé succinct, le bouquin fait plus de cinq cents pages, vous devinez que nous sommes en présence d'un roman délirant et le mot est faible. On ne sait pas ce qui est le plus extraordinaire, l'imagination débridée de l'auteur ou son écriture éblouissante d'inventivité. Car le bouquin est remarquablement écrit, les idées farfelues qui jaillissent à chaque ligne ne peuvent cacher le talent de l'écrivain, au contraire elles le renforcent car cette folie à la Monty Python est particulièrement bien construite et structurée. Un vocabulaire très riche (Ah, ce « vivide » qui revient comme un leitmotiv), des références culturelles multiples et variées (le titre du roman est emprunté à un poème de Rimbaud), des théories grinçantes, de l'ironie et du sarcasme, Tom Robbins fait feu de tout bois.
Philosophe (« pourquoi diable la nature, dans sa magnificence complexe et inventive, n'avait-elle pu prévoir de dentition autonettoyante ? ») ou moraliste (« Un flic véreux est un traître au même titre, exactement, qu'un négociant de secrets d'Etat, et il doit être puni en conséquence ») son héros endosse tous les habits sans qu'on sache jamais si c'est du lard ou du cochon, « incapable de deviner à quels moments Switters parlait sérieusement et à quels autres il s'amusait tout simplement ».
Mais n'est-ce pas cela le grand secret, le rire. Secret qui était déjà dans le roman d'Umberto Eco en 1980, le Nom de la rose. « M. Switters surmonte la mélancolie en refusant de prendre les choses, y compris lui-même, trop au sérieux » partant du principe « que la bonne humeur, avec une portée délibérément comique, soit capable de se transformer en joie durable, d'où émerge alors la sagesse ? »
Le lecteur avisé, lui, ne s'interrogera pas longtemps après avoir englouti cette Bible de folie furieuse !
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