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Après avoir lu une chronique sur ce roman, j'avais noté ce livre dans les livres à lire ... un jour...

On me l'a offert pour Noël. Et je viens d'en finir sa dégustation. Oui, dégustation, le mot est juste car au départ je l'ai lu assez rapidement et j'ai été un peu "écoeurée" car c'est un livre un peu too much. Trop déjanté, trop d'images partant dans tous les sens.

Mais il y avait quelque chose dans ce roman.

Alors je l'ai laissé reposer. Et je l'ai dégusté à petites doses. Bien m'en a pris. Car ce fut un vrai festival...

La seconde partie est plus "sérieuse" dans le sens où le(s) message(s) de l'auteur sont plus explicites.

Un livre sur l'importance de la nature avant que l'écologie soit mainstream.

Un livre également sur les rôles de la religion. Malheureusement l'auteur qui a vu la déperdition de l'importance de la religion catholique n'a pas vu venir son remplacement par les évangéliques et la montée de tous les autres extrémismes religieux (islam, hindou, etc).

Avec beaucoup d'humour, l'auteur fait passer son message. Et c'est très impressionnant car la forme est vraiment déjantée alors que le message ne l'est pas.

Je le recommande à toutes celles et ceux qui sont prêt.e.s à se laisser emporter dans un tourbillon de mots et d'images farfelues.
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Arrêt à la page 74. J'ai souri parfois, mais la plupart du temps je n'ai pas capté les subtilités des phrases. Trop absurde, trop barré. Je pense qu'il faut avoir de l'entraînement pour ce genre de roman où je suis restée en lisière.
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- "La vie est un fortune cookie dans lequel quelqu'un a oublié de mettre la prophétie" -

Ok, donc en fait la règle est simple : plus il se passe de temps entre la sortie d'un livre aux USA et sa traduction en France, et plus on peut être sûr que ce livre est un chef-d'oeuvre. Imaginez la taille de la pépite avec "Une bien étrange attraction" : 40 ans ! Si le Infinite Jest de Wallace est aussi bon qu'on le dit, je pense qu'il sera traduit vers 2034…
40 ans donc, pendant lesquels les auteurs français n'auront pas été bouleversés, choqués, remués, titillés, frictionnés, amusés, interloqués par l'esprit et la langue robbinsienne ! Que de temps perdu…

- "Le jour était froissé et morne. Il ressemblait au pyjama d'Edgar Allan Poe"-

Dans la grande famille des écrivains borderline - un peu anarchistes, un peu libre-penseurs, forcément libertaires - Robbins pourrait être le jeune oncle fantaisiste et attachant, qui cache la profondeur de ses vues sous un vernis de bonne humeur permanente. Un mélancolique qui se battra jusqu'au dernier souffle pour ne croire qu'en une seule chose : la Joie. Et à qui la poésie du Monde ne fait pas peur. Imaginez un Brautigan qui d'un coup s'intéresserait aux grands problèmes socio-économico-politico-religieux de la fin du XXe siècle.

- "Faut que je rêve des choses spectaculaires sinon quelqu'un d'autre les rêvera à ma place" -

Car "Une bien étrange attraction", sous des dehors volontairement velléitaires, brasse des sujets essentiels : le rapport cassé entre l'homme et les choses naturelles, l'agonie trop lente de la suprématie chrétienne, le scandale de la servitude volontaire, l'ambiguïté du savoir scientifique. Dit comme ça, je vous l'accorde, on dirait un effroyable pensum de Jacques Attali, mais toute la force de Robbins est de traiter de ces thèmes à travers une fiction foutraque et désopilante, remplie de puces savantes qui dansent Carmen, de babas cool philosophes, d'un babouin qui s'appelle Mon Cul, d'un Corps momifié qui pourrait bien changer la face du monde, d'un faux curé obsédé sexuel, d'une saucisse lumineuse, d'un bébé aux yeux de foudre… Mais surtout, ce livre est tout entier rempli d'une des choses les plus délicate à manier en littérature, que la plupart transforme en sentimentalisme gnangnan. Robbins lui, grâce à un style flamboyant, subtil, décalé, rythmé parvient à l'apprivoiser sans l'abimer.
Cette chose n'a pas de prix, c'est la tendresse. Une tendresse infinie.
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Tom Robbins est un écrivain à part. Un de ces auteurs américains hallucinés que je rapprocherais d'autres doux dingues tels que Richard Brautigan, John Fante, Charles Bukowski, Tristan Egolf ou John Kennedy Toole pour leur anticonformisme et leur subversion. Ses livres bousculent les codes figés de la société capitaliste, et pour ce faire mettent en pièces les règles de la fiction romanesque classique. La forme rejoint le fond, et vice-versa. J'ai lu il y a presque un an « Féroces infirmes » (il n'est plus disponible, comme tous les livres de Robbins, chez 10/18, à quand une réédition ?), l'histoire délirante d'un agent de la CIA libertaire (!), aux prises avec une étrange malédiction (ses pieds ne peuvent plus toucher le sol sous peine de mort) et avec la mystérieuse troisième prophétie de la Vierge Marie lors de son apparition à Fatima. « Une bien étrange attraction » est son premier roman, sorti en 1971 aux Etats-Unis, et édité récemment en français par les éditions Gallmeister. On les en remercie.

Amanda, jeune femme adepte de la nature et férue de papillons, voyante pratiquant la transe, « sorte de version moderne de déesse de la fertilité et de la nature » (dixit Robbins dans la postface), rencontre John Paul Ziller, magicien, musicien et sculpteur. Ils tombent amoureux. Nous sommes dans les années 60, dans l'extrême nord-ouest américain. Après avoir bourlingué tous deux dans le Cirque Indo-tibétain & le Gipsy Blues Band du Panda Géant, ils ouvrent une « attraction de bord de route », la Réserve naturelle et Stand de Hot Dogs du Mémorial du Capitaine Kendrick (ces noms sont tout un poème !), à la fois zoo et restaurant, et s'y installent avec le fils d'Amanda, Baby Thor (aux yeux électriques), et Mon Cul, le babouin de Ziller. Les y rejoint bientôt Marx Marvelous, jeune prodige scientifique en proie au doute existentiel, attiré par ce couple en qui il voit les créateurs d'une nouvelle religion. Tout irait pour le mieux si un ami de Ziller, Plucky Purcell, fils de bonne famille, ancien footballeur et dealer, n'était entré en possession d'un corps (le Corps !) - véritable bombe pour l'humanité s'il venait à être divulgué -, et n'était venu le cacher chez le couple.

Robbins donne dans la fantaisie échevelée, certes, mais ses histoires sont aussi l'occasion d'aborder des réflexions sur la philosophie, la religion, la spiritualité, la science, la nature, le sexe, d'où ressort sa prédilection pour un hédonisme solaire, pour un mysticisme joyeux. L'homme heureux est celui qui est en phase avec les autres et son environnement, qui se sent en accord avec le cosmos. Pour y parvenir, il faut lutter, car la négativité est partout à l'oeuvre. Créer, ou recréer en nous cette « Infinie Loufoquerie » chère à Amanda peut nous aider à éloigner de nous l'instinct de mort et les passions tristes. Robbins sait par son style psychédélique, ses images (Robbins est le roi de l'image), sa description de la Skagit Valley - véritable paysage chinois au coeur de l'Etat de Washington -, retranscrire cet amour de la vie et de la liberté. N'est-il pas appelé l' « écrivain le plus dangereux du monde » ? On aime ou on déteste. Mais ce qui est sûr, c'est que rien ne vous avait préparé à ça.


Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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La quatrième de couverture parle d'elle même : impossible de raconter un roman pareil, il faut seulement s'y plonger... et essayer de surnager ! Personnages hallucinants (et hallucinés), intrigue emberlificotée au-delà de l'imaginable, situations ubuesques, entrer dans Une Bien Etrange Attraction demande de laisser au vestiaire toutes ses certitudes et ses habitudes de lecteur bien dressé.
Lien : http://www.macuisinerouge.co..
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Lecture abandonnée après une bonne centaine de page lues.
Trop surréaliste à mon goût sans l'humour que je pensai trouver en prenant ce roman. Mais je n'abandonne pas l'idée de lire cet auteur. Affaire à suivre donc.
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Nous sommes en 1970. Imaginez un petit restau de hot-dogs au bord d'une route de montagne, imaginez qu'y vivent Amanda, une jeune hippie en trance perpétuelle, femme universelle en phase avec la Nature, passionnée de morilles et de papillons, ainsi que son mari, Ziller, un athlète à la Tarzan né au Congo, légende de jazz, peintre recherché, et aventurier. Chez eux squatte ces jours-ci un jeune homme féru de physique quantique et de rationalité, mais à la recherche du "mystère" que ce couple hors-norme semble personnifier en matière de mode de vie, de philosophie, de sagesse nouvelle...
Ah oui, et n'oubliez pas d'y mettre des puces, des serpents, une mouche tsé-tsé, et un babouin à cul rouge , et une palanquée d'agents du FBI en lunettes noires... Vous avez "Another roadside attraction" , un roman fleuve, dont la verve évoque le glissement de terrain, aux personnages improbables et pourtant "larger than life", qui se pose avec quarante ans d'avance toutes les questions qui traversent notre psyché moderne. (Ou bien stagnons-nous depuis quarante ans?)
"La vie c'est le style", nous dit en substance Amanda, la belle et sensuelle héroïne de cet OVNI, dont le motto semble être l'harmonie, le respect de la Nature et du corps et qui possède un don pour les réponses percutantes et profondes. Elle est le pivot autour duquel gravite le questionnement incessant de ce livre, auquel elle répond parfois par de simples aphorismes d'une redoutable efficacité.
"Tandis que nous conduisons le long de la rivière, il y a soixante mille arbres que je vois mais ne peux toucher. Comme moi, Amanda est confinée dans l'habitacle de notre Jeep, mais elle touche chaque arbre que nous passons."
Tom Robbins semble poser dans ce livre toutes les questions qui taraude encore notre société moderne et il est même diablement en avance, lui qui parle de la super-highway de l'information (en 1970 !) et du remplacement de la religion standard par une idolâtrie de l'électronique (deux ans plus tard, un certain Steve Jobs créait le premier mac dans son garage...). Pollution, corporations, capitalisme et communisme, tyrannie de la technologie sur l'affect humain, on croirait lire une revue de notre début de siècle à nous. Bluffant.
"Notre société donne le primat à l'économie sur la santé, sur l'amour, la beauté , le sexe et la rédemption; sur la vie elle-même. Et tout ce qui reçoit priorité sur la vie finira nécessairement par exterminer la vie. "
L'intrigue est assez complexe et un peu james-bondesque , avec l'arrivée au zoo du bord de route d'un pote à Ziller, Purcell, qui a infiltré par hasard un couvent où l'église catholique entraîne ses tueurs. Ce même Purcell va un jour se trouver au Vatican et là, grosse surprise...
Plus le livre avance plus la question de la pertinence de la religion est posée avec une fraîcheur et une exhaustivité surprenante. Pour contrer la religion, le jeune scientifique prône son rationalisme et attaque l'église de tous les côtés. Face à lui, d'autres points de vue, plus spiritualistes, sont articulés de manière lumineuse. Un très bon débat en somme, à l'argumentation impeccable, dont l'Eglise ne sortira pas grandie ici, il faut bien le dire.
Perso, j'ai trouvé que chaque paragraphe de ce livre contenait une pépite, que ce soit dans l'humour, la sagesse, l'analyse, ou le phrasé tout simplement. Cette histoire loufoque est aussi un beau portrait d'une certaine génération, dont les idéaux fleuris, déjà attaqués à l'époque (on y voit la confrontation avec les white trash locaux...) sont toujours vivants dans les rares courants de pensée aujourd'hui qui se soucient encore du bonheur humain...(Ca parle à mon côté écolo, en tous cas... )
"Plus nous nous séparons de la poussière, plus nous nous séparons de nous-mêmes. L'aliénation est une maladie de gens propres"


Bouleversant à bien des égards et une révélation, véritablement. In-dis-pen-sable, guys et guysettes!
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Voici donc le premier livre lu dans le cadre d'un partenariat avec Blog-O-Book. L'objectif est simple : lire le livre que vous choisissez parmi les ouvrages proposés par les maisons d'édition et rédiger un commentaire sur votre blog. Facile. Ce titre était le dernier disponible, on pourrait donc penser que je ne l'ai pas vraiment choisi. Il se trouve que c'était celui qui me tentait le plus. le hasard… Comment vous dire ? Pour lire Une bien étrange attraction, il convient d'être bien installé et en éveil total...
Lien : http://manoes.canalblog.com
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Dès les premières pages je me suis demandée où Tom Robbins voulait en venir... le style est déroutant, il n'y a pas de linéarité mais l'ambiance est prenante. J'ai eu du mal à entrer dans l'histoire mais une fois notre curiosité titillée on ne peut s'empêcher de poursuivre la lecture. Intrigue improbable au coeur des sixties, on s'en trouve diverti et on ne ressort pas indifférent de cette lecture.Tout comme la première fois où j'ai lu le bruit et la fureur de William Faulkner, je ne sais toujours pas si j'ai aimé ce roman, je dois encore y réfléchir, mais on ne peut pas rester indifférent. Une anecdote de lecture, le nom du babouin me fera toujours sourire, il correspond parfaitement à l'ambiance sixties du roman, très Peace & Love...
le côté philosophique à peine dissimulé des propos de Tom Robbin m'a un peu ennuyé, je m'attendais à autre chose, je n'ai pas été déçue mais désappointée.
le moins que l'on puisse dire est que ce roman est atypique, il est l'ovni de mes lectures 2010 !
Lien : http://pyepissphere.canalblo..
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Comment arriver à faire cohabiter dans un même livre une fausse gitane, mais vrai voyante, un magicien ex-star de la chanson, un ancien joueur de foot devenu un peu dealer, une mouche tsé-tsé morte depuis longtemps, mais qui continue à déplacer les foules, un cirque de puces, Mon Cul le babouin au gros derrière tout rose, un stand de hot dogs tenu par des végétariens et le corps du Christ ? Vous voilà un peu sceptique sur ce livre et la santé mentale de son auteur ? Allons, vous n'avez encore rien lu !

Oubliez vos habitudes de lecture linéaire. Ici, on part dans un joyeux bordel organisé ! Les points de vues alternent continuellement, sans jamais nous perdre en cours de route : de l'histoire d'Amanda à celle, par lettres, de Plucky Purcell ; de John Paul Ziller, très peu bavard, à Marx Marvelous, directeur de ce zoo bien particulier ; de la discussion entre Tarzan à Jésus, qui atteint les sommets de l'extravagance ; chacun y va de son grain de sel. Même le narrateur qui tient à s'excuser : « Pas plus qu'un plombier amateur ne peut nier l'eau qui monte sur le sol de la salle de bain je ne peux nier le rythme chaotique de ce manuscrit, ses contradictions, sa confusion, ses digressions, ses (oh là là) ses mille et un changement de style. »

Mais l'auteur sait y faire et, au milieu de toutes ses digressions, arrive à nous glisser des perles de métaphores, (« Ses noms communs étaient comme des boulets de canon, quant à ses verbes, eh bien il aurait fallu deux hommes et un garçon pour en porter un seul. »), des piques satiriques sur les institutions et la religion, des réflexions intéressantes sur le monde qui nous entoure.
(lire la suite...)
Lien : http://www.tulisquoi.net/une..
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