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Critique de Afleurdelivres


Plaidoirie pour un mensonge.
Un roman intéressant au style sobre qui se lit d'une traite et qui à l'ère #metoo vient un peu à contre courant puisqu'il traite d'une erreur judiciaire faisant suite à une fausse accusation de viol. L'écrivaine et chroniqueuse judiciaire Pascale Robert-Diard place la focale sur le métier d'avocat et nous fait pénétrer de manière saisissante dans le grand théâtre des prétoires qu'elle connaît très bien.

L'héroïne, Alice, avocate pénaliste, voit débarquer dans son bureau une jeune femme Lisa qui lui demande d'être son nouvel avocat. Elle lui raconte qu'elle a été victime d'un viol six ans auparavant alors qu'elle était collégienne et l'homme qu'elle a dénoncé a été condamné en première instance. Il purge sa peine en attendant son procès en appel qui est imminent.

Alice accepte et se plonge dans le dossier d'instruction le reprenant point par point, nous livrant ses doutes, ses interrogations. Jusqu'au jour où Lisa lui avoue qu'elle a menti. Les convictions de son avocate vacillent et passé le choc de l'annonce, elle va se mettre à disséquer l'origine et la mécanique du mensonge qui ont mené Lisa, à l'époque en perte de repères, dans un engrenage infernal. Elle analyse les causes ayant mené à cette erreur judiciaire et à l'aveuglement de tous. Il faut dire que l'accusé avait tout du coupable idéal et que Lisa n'a pas eu une adolescence tranquille.

L'aveu va redistribuer toutes les cartes engendrant une plaidoirie d'une teneur inattendue. Se rétracter est courageux car l'histoire de Lisa, en pleine époque Metoo, a fédéré et le poids de l'opinion publique pèse lourd. Elle sait qu'en plus de se discréditer, elle va décevoir tous ceux qui l'ont soutenue.

C'est un roman sur le doute et la présomption de culpabilité. L'autrice met en lumière l'importance de la nuance et la perméabilité de l'institution judiciaire quand elle est prise dans un contexte sociétal prégnant, oubliant parfois de respecter ses grands principes, influencée par le débat de société.

Une petite menteuse qui a conduit un innocent en prison est-elle défendable ? A-t-elle des circonstances atténuantes ?
À vous de juger
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