AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782913039810
192 pages
Le Bélial' (27/10/2016)
3.94/5   18 notes
Résumé :
Un numéro sera consacré au papa de Conan, Solomon Kane, Kull, Bran Mak Morn et bien d'autres : Robert E. Howard.

Sommaire

NOUVELLES
De si tendres adieux de Romain LUCAZEAU
Les Hôtes de Christian LÉOURIER
Les Eaux en furie de Robert E. HOWARD

RUBRIQUES ET MAGAZINE
Objectif Runes : les bouquins, critiques & dossiers
Le coin des revues par Thomas Day
Paroles de… traducteur : Mélanie ... >Voir plus
Que lire après Bifrost, n°84 : Special Robert E. HowardVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
De Robert E. Howard, je n'ai lu qu'un recueil Best Of de Conan édité chez Milady. C'était splendide. Cela (et les critiques d'Alfaric) a éliminé les quelques préjugés que je portais sur ces écrits depuis mon adolescence. Quand ce Bifrost spécial Howard est sorti, je me suis dit que c'était l'occasion de mieux connaître l'homme et l'oeuvre.

Le dossier est mis en musique par un expert mondial du genre : Patrice Louinet, également maître d'oeuvre de l'intégrale Howard chez Bragelonne. La courte biographie fait bien ressortir cette sorte de mal de vivre qui l'accompagnait dans son quotidien et l'amènera au suicide à seulement 30 ans, après de décès de sa mère.
Suivent des articles thématiques de qualité. J'ai moyennement apprécié ceux qui creusent la question du genre de littérature qu'écrivait Howard, simplement parce que ce sujet m'ennuie vite. En revanche celui qui met les deux grandes figures de l'époque face à face : Howard et Lovecraft, est profondément intéressant quant au contraste profond entre leurs styles, leur philosophie de la vie. Howard croit que la civilisation est un accident de l'Histoire, que seule la barbarie constitue un état stable, là où Lovecraft ne jure que par l'homme civilisé. Malgré ou à cause de leurs différences, ces deux hommes s'admiraient beaucoup.
Les autres articles sont consacrés à l'oeuvre et à son parcours éditorial mouvementé, aussi bien aux USA (on nous fait un portrait de Lyon Sprague de Camp peu réjouissant en tant qu'exploiteur de l'oeuvre d'Howard) qu'en France avec les éditions NéO (les couverture de ces livres me faisaient peur quand j'étais jeune) puis l'intégrale chez Bragelonne. A l'issue, je sais enfin ce que je lirai en premier de Howard quand ma PAL m'en laissera l'occasion ; ce sera Bran Mak Morn à cause des Pictes déjà aperçus dans la superbe nouvelle de Conan « Au-delà de la rivière noire ».

Les trois nouvelles du magazine valent leur pesant de cacahuètes. Celle de Romain Lucazeau est une sorte d'avant-goût à son roman Latium, que je n'ai pas lu mais qui fait un tabac. Un décor puissant, une uchronie basée sur l'empire Romain bien plus inspirée que ce que Silverberg avait fait dans Roma Aeternia, une histoire qui peut rappeler le Jihad Butlérien de Dune, et un style élevé pétrit de philosophie, parfois ardu. Lucazeau serait plus à mettre dans le camp du « civilisé » Lovecraft que dans celui du « barbare » Howard.
La nouvelle de Howard est un western vingt ans trop tard, alors que la civilisation et les coups fourrés qu'elle peut concevoir envers les faibles règnent. Un homme réagit comme au temps du far west et laisse parler la poudre. Doit-on l'admirer comme un Robin des Bois ? Pas vraiment. L'admirer et s'en méfier comme Mesrine ? Peut-être. Sur fond d'éléments déchainés, cette nouvelle est magnifique.
Quant à Christian Léourier… ma foi, il a encore réussi à me surprendre à son monde étonnant. Il est trop fort.

Un excellent opus donc, qui contient d'autres surprises que je vous laisse découvrir si vous êtes curieux.
Commenter  J’apprécie          362
Bon d'accord, j'y ai mis le temps. J'avais commencé ce magazine il y a des lustres, puis laissé de côté.

Comme on doit lire un magazine pour le challenge SFFF (sur le forum des trolls de Babel), c'était le moment de m'y remettre pour de bon.
J'ai donc tout repris du début.

Les trois nouvelles sont excellentes, je n'en dirai rien en détail, sinon que je suis intriguée par Lucazeau, que je ne connaissais pas du tout.
Celle de Howard est inédite et drôlement bien, avec des questionnements, ici aussi, bien plus profonds qu'il n'y paraît au premier abord.

Et comme j'aime Howard depuis fort fort longtemps, avoir les éclaircissements de l'excellent Louinet sur cet auteur m'a été un vrai plaisir ! (je suis un peu con quand je m'y mets, à me dire que je pourrai lire mes bifrost "plus tard" et que je ne le fais jamais, j'ai un espèce d'a priori débile sur les magazines, alors que ceux-ci planent dans les stratosphères du meilleur, niveau magazines...).

Bref, approfondir la vie d'Howard et sa façon d'écrire, ses sujets favoris (je ne connais absolument pas Costigan... !) (par l'excellent P. Louinet), sa relation avec Lovecraft (par Bonnet), c'était que du bonheur.

Par contre j'ai un poil décroché sur l'article Howard/Tolkien, je voyais pas trop l'intérêt de comparer les deux, enfin, pire, d'opposer les deux, qui sont très différents, voire complémentaires dans leurs approches, de mon point de vue, ce qui est finalement la conclusion de l'article, si j'ai tout compris... Même si je suis d'accord avec certains points soulevés par Bories dans son article, notamment sur l'excessive catégorisation de la fantasy qui m'agace autant que lui, mdr ! J'ai toujours dit que Conan (et autres écrits d'Howard) était bien plus profond qu'il n'y parait au premier abord et que les convictions philosophiques et métaphysiques, et humaines d'Howard y sont gravées sur parchemin, son aspiration à la liberté totale et à la vérité sur soi-même, lui qui mourut de n'avoir pas réussi à s'affranchir du lien primordial, essentiel, la plupart du temps vital, mais aussi parfois pervers, parfois handicapant, et parfois mortifère, à la mère. Ce qu'il était clairement dans son cas. Lui qui n'est pas arrivé à regarder la vérité de ce lien mortifère... Argl. Quel dommage pour la littérature, mais aurait-il écrit ce qu'il a écrit sans cela ? le lien entre l'art et la névrose est si intime.

S'il m'a autant parlé quand j'étais jeune, ce n'est pas pour rien, même ces horreurs trafiquées par l'indélicat Sprague de Camp.

Bon. Tout ça m'a donné envie de lire une de ces superbes et très lourdes intégrales Bragelonne (moi qui n'achète que peu de GF, pour Howard je suis prête à tout), je m'en vais sortir Agnès la noire. Ou Kull peut-être...

(Aparté : L'article "Parole de traducteur : Mélanie Fazi" est très intéressant sur ce travail parfois ingrat. Je ferai attention à ne pas trop taper sur le traducteur dans mes prochains avis, lol !)
Commenter  J’apprécie          185
Lorsque j'ai appris que ce numéro aller être consacré au père de l'Heroic fantasy et de Conan le barbare, je n'en menais pas large. Je n'avais vu que le film et les écrits de l'auteur ne m'avaient jamais donné l'envie de m'y attarder. Mais un des avantages d'être abonné à une revue est de découvrir une plume dont nous n'aurions pas eu forcément l'envie de connaître.

On débute par trois nouvelles :

De si tendre adieux, de Romain Lucazeau est une nouvelle autour de la vengeance, préquelle au diptyque Latium paraissant en cette période. Auteur qui avait fait couler beaucoup d'encre suite à la présentation de son livre sur le blog de Lunes d'encre. le space opera n'étant pas ma tasse de thé, le théâtre non plus, ce texte ne m'a pas donné envie d'en connaitre plus. A souligner, cette nouvelle est sans notes de bas de pages !

Les Hôtes, de Christian Léourier. Des humains vivent dans le corps de créatures gigantesques. Difficile d'en dévoiler plus. Une bonne nouvelle qui ouvre sur des perspectives cosmiques.

Les eaux en furie, de Robert E. Howard. Pas de dossier sans nouvelle inédite, ce qui n'a pas été une sinécure on dirait. Un western crépusculaire autour de règlements de compte, mais pas que. Problème, cette nouvelle ne relève pas des genres de l'imaginaire, que vient-elle faire dans Bifrost ? Je passe mon chemin (cf en milieu de billet)

Suit le fameux Cahier critique sur l'actualité du genre SF.

La partie "Paroles de" s'attarde sur la traduction en compagnie de Mélanie Fazi, traductrice de Poppy Z. Brite et Lisa Tuttle entre autres. Dommage que l'interview ne développe pas plus l'aspect concret.

Le dossier de 60 pages sur Robert E. Howard, qui doit beaucoup à Patrice Louinet, s'ouvre sur une courte biographie.
Un article de Claude Ghédir revient sur le malentendu : Robert E. Howard = Heroic Fantasy. Article qui entre trop dans le coeur de l'oeuvre pour un début de dossier et un néophyte tel que moi.
Patrice Louinet nous livre les péripéties éditoriales phénoménales qui ont émaillé le parcours de publication. Impressionnant.
Suit deux articles sur le parralèle Howard / Tolkien puis Lovecraft. Très érudit, les amateurs devraient trouver leur bonheur.
Dirty deeds done dirt cheap : la révolution howard, de Patrice Louinet, s'attarde sur son apport à la fantasy. Malik Djelil nous refait vivre les années NéO.
Le guide de lecture écrit à 10 mains ne se résume pas à un simple résumé des textes emblématiques, mais propose aussi une analyse et recontextualise l'ensemble. Parfait.
La conclusion revient à Patrice Louinet qui nous parle des textes non traduits représentant "environ seize ou dix-sept volumes pour une intégrale totale". Un test conclue l'ensemble : "Un test simple : lisez donc« Les Eaux en furie » au sommaire des fictions du présent numéro. Si vous êtes conquis, il y a de fortes chances que vous aimerez vraiment beaucoup de choses chez Howard. Si vous cherchez encore le sorcier dans la nouvelle, passez votre chemin…"
Je passe donc mon chemin.

Une carrière courte, il avait 30 ans lors de son suicide, pour une oeuvre très prolixe. Dossier complet, érudit, auquel manque peut-être un article sur l'idéologie politique de Howard, bien que le dossier en parle en filigrane, voir un peu plus longuement dans le guide de lecture proposé par Thomas Day : "Comme on peut être dérangé par les saillies xénophobes de H.P. Lovecraft dans « Horreur à Red Hook », on peut se trouver pareillement incommodé par l'obsession raciale, la misogynie de certaines des nouvelles de « Conan », mais ce serait dommage de passer à côté pour autant."
Je passe donc mon chemin et fait un pas de côté supplémentaire.
Cerise sur le gâteau, le dossier m'aura donné des éléments sur les Pictes que je ne connaissais que par Dame Séli de Kaamelot.

Le scientifiction de J. Sébastien Steyer et Roland Lehoucq s'attarde sur l'apparition de la vie. Il y sera question de stromatolithes, de panspermie et d'Anciens Astronautes. et de leur pendant dans la littérature et l'audiovisuel.
Commenter  J’apprécie          72

de si tendres adieux de Romain Lucazeau

Ce récit précède le diptyque Latium sorti en cette fin d'année. L'ambiance tragédie grecque enveloppe les pages de ce space opera. Ayant déjà lu le premier tome de son roman, j'étais familiarisée avec la prose de l'auteur et l'histoire. Ce fut agréable d'avoir un aperçu qui précise davantage son univers. En prime, pas de notes en bas de page!!!

Les Hôtes de Christian Léourier

Ce mois-ci avec Les choses de Peter Watts, j'ai eu droit à une double ration d'occupation de corps par un être vivant. A la différence de la nouvelle de l'auteur canadien, dans ce texte ce sont des humains qui se servent d'hôtes. J'ai été heureuse de retrouver Léourier avec une nouvelle fort agréable et une plume dont j'apprécie la fluidité et la « musique ».
Les eaux en furie de Robert E. Howard

C'est un western avec un sorcier que je n'ai pas trouvé, il paraît qu'il s'y trouve. Faudra que je la relise un peu plus tard.

Outre les rubriques habituelles (critiques, scienti-fiction, …), Bifrost propose un dossier complet sur Robert E. Howard. Auparavant, pour moi l'auteur se résumait purement à Conan le barbare avec Schwarzy et un médiocre doublage en français. Rien n'était plus faux et ce numéro permet non seulement de rectifier quelques à priori infondés, mais aussi d'avoir un aperçu sur l'ensemble de son oeuvre et de découvrir un auteur très sensible et relativement éclectique. Merci à Patrice Louinet et Claude Ghédir.

Bifrost offre la parole à d'autres acteurs de la littérature que les libraires – à la fin c'était répétitif, et le changement est bienvenu. C'est Mélanie Fazi qui ouvre le bal sur son travail de traductrice. Article qui confirme mon appréciation de l'auteur/traducteur et la qualité de son travail sur les romans de Brandon Sanderson. Au passage, j'adore les petites trouvailles…

En Bref, un numéro qui permet de découvrir ou de re-découvrir Robert Howard – la mise au point est salutaire -; la nouvelle de Léourier est celle qui m'a séduite, l'interview de Mélanie Fazi vaut le détour, le reste est classique chez Bifrost.

Et davantage sur mon blog!
Lien : https://albdoblog.wordpress...
Commenter  J’apprécie          130
J'ai lu ce numéro comportant le dossier sur Robert E. Howard suite à la lecture de l'intégrale (1) de Conan éditée chez Bragelonne. La préface de l'intégrale était déjà très riche mais j'ai encore appris plein de choses intéressantes dans ce très bon numéro de Bifrost.

De plus, quel plaisir de retrouver l'univers de Latium avec la nouvelle de Romain Lucazeau "De si tendres adieux" et de découvrir la nouvelle "Les Hôtes" de Léourier.

L'article sur l'origine des espèces extraterrestres était très instructif également. Un très bon numéro que j'ai beaucoup apprécié.

Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Jim Reynolds était une figure du passé, un anachronisme ambulant. Bien qu'ayant rarement enfreint la loi au cours de son existence, travaillant dans des fermes, des ranches et sur les champs pétrolifères de l'est, il était en proie à une agitation incessante et un ressentiment sourd envers ces conditions de vie qui le bridaient et le réfrénaient. Les événements récents avaient transformé la braise de cette amertume en une flamme ardente. Son esprit bondit aussi naturellement vers la violence que celui de l'homme moderne lambda se tourne vers les rouages de la loi. il était véritablement né hors de son époque ; il aurait dû voir le jour une génération auparavant, au temps des aventures lointaines et des longues chevauchées.
(Robert E. Howard - Les eaux en furie)
Commenter  J’apprécie          250
Au-delà de ses excès pulp, l'oeuvre howardienne est marquée par la violence, par une lucidité froide sur le genre humain et ce dont il est capable. Elle est parcourue d'un pessimisme brutal bien prophétique, dont les périodes de popularité épousent les lignes de fracture de notre monde. Howard a débarrassé la fantasy et le genre historique de leur langage fleuri, de leurs relents romantiques et de leur foi en la victoire inéluctable du Bien sur le Mal. Il nous parle d'un monde sombre, sale et sanglant, où l'on peut s'aveugler brièvement dans l'aventure, mais qui n'offre, en fin de compte, guère d'espoir. il nous parle de notre monde.
(Patrice Louinet - la révolution Howard)
Commenter  J’apprécie          200
Il n'empêche que Greenberg lance d'une part l’appellation "Conan le Barbare" par laquelle le personnage est aujourd'hui encore le plus connu par le grand public (alors que Howard n'utilise jamais cette expression), et d'autre part la terrifiante mode des titres en "Conan le..." qui atteignit des abîmes de ridicule dans les années 90, quand des dizaines de pastiches de Conan furent publiées.
(Patrice Louinet - Robert E. Howard, l'épique parcours d'une oeuvre)
Commenter  J’apprécie          200
Au début, le phénomène de déjà-vu s'accompagne d'une terrible angoisse. Ce n'est pas comme se souvenir de quelque chose, c'est une sorte d'aura étrange et déstabilisante. L'impression que tout s'est déjà passé, et on ne peut pas s'empêcher de chercher frénétiquement quand. Alors on a en permanence l'impression qu'on est amnésique, on ne peut plus savoir quels souvenirs sont réels. Et puis, le sentiment de vivre dans un passé continuel s'impose.
(Romain Lucazeau - De si tendres adieux)
Commenter  J’apprécie          180
La révolution Howard.

Si l'œuvre de Robert E. Howard est de mieux en mieux (re)connue à sa juste valeur, et que rares sont ceux qui désormais oseraient disputer au Texan le titre de Père Fondateur, la nature exacte de l'apport howardien demeure souvent mal comprise. Pour certains, sa création la plus célèbre, Conan le Cimmérien, marque la naissance d'un genre, la sword and sorcery, entendue comme une excroissance de la fantasy anglo-saxonne du XIXe siècle (les romances médiévales de William Morris, puis les œuvres d'E.R. Eddison, Lord Dunsany et d'autres). La sword and sorcery se caractériserait par une absence d'enjeu manichéen et la présence d'un héros fort, dont on suit les aventures et/ou l'épopée. L'étiquette a cependant été souvent utilisée pour dénigrer le (sous-)genre tout entier, dans une équation brumeuse qui met sur un même rang tous les auteurs écrivant dans ce domaine, en raison d'un manque de sophistication et d'enjeux littéraires, ainsi que pour sa misogynie affichée. Si l'on doit résumer l'apport howardien à cela, il n'y a guère de raison de s'extasier. Mais comme souvent avec Howard, les choses sont plus complexes qu'il n'y parait.

Patrice Louinet.
Commenter  J’apprécie          42

autres livres classés : nouvellesVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4871 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}