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Critique de Slava


Dans les bois, une jeune femme court, court jusqu'à en perdre haleine. Elle s'appelle Malken, a des yeux violets éclatants et une balafre sur sa joue (qui lui a fait mérité le surnom de Balafrée), et traverse les arbres pour fuir. Fuir Brise-Espoir, un camp d'internement pour femmes dont elle a passé toute sa jeunesse, fuir les Impériaux qui la maltraite, fuir les sévices qui l'accablaient. Sauvée par un guerrier après quelques terribles circonstances, elle est libérée mais s"engage dans l'armée. Lors d'une bataille, elle secoure une elfe de la plus haute importance et cet acte va changer sa vie. Mutée chez les plus grands soldats avant d'intégrer un régiment spécial, les Bannis, qui se battent contre l'Empire impérial, elle sera guidée par une seule motivation : la vengeance.
Et c'est le résumé de Balafrée, un roman de fantasy très bon qui me fait découvrir Michel Robert, l'auteur de l'Agent des Ombres. Je n'ai pas lu sa célèbre série, donc je ne peux pas comparer avec Balafrée.
Bon, il est vrai que l'univers du livre est bien inspiré d'un certain MMORPG (Orkhais, Taerins, Elfe de la lumière, Elfe de lunes, trois continents ça vous rappelle rien ?) et que l'histoire de base est classique, une guerre entre deux mondes et un protagoniste en quête de vengeance, et le concept manichéen (des gentils très gentils contre des méchants très méchants), mais Robert parvient à rendre le tout original et prenant.
Le background est certes peu esquissé mais est rempli d'une faune extraordinaires, avec ses créatures singulières (mention aux Aviaires au début du roman, qui m'a surprise vu qu'ils sont des hommes-oiseau et ont une espèce de dirigeable, dans un roman de fantasy médiéval !) et des paysages très bien décrits et variés, on passe de forêts à des montagnes rocailleuses par exemple. de même, si nous n'avons pas tout les détails sur la guerre opposant l'Empire aux Clans, on comprends vite les enjeux cruciaux. D'autant plus que là s'illustre le talent de Robert : les gentils, les Clans, sont composés d'Orkhais, d'Elfes de Lunes, Taerins et autres créatures. tandis que les méchants sont... les Humains. Eh oui ! Les humains sont les principaux antagonistes, avec leur empire totalitaire, leurs camps, leurs armées redoutable, leurs mages sadiques, d'ailleurs quasiment tous les humains méchants qu'on croisera illustrent (d'une manière caricatural certes ) les pires défauts de l'humanité. J'avoue qu'un roman où les humains sont les principaux méchants m'a impressionnée ! En revanche, la magie n'est guère expliquée à mes yeux, et c'est dommage. de plus, on a de grosses ficelles et des coïncidences un peu trop "hasardeuses".
Les personnages sont divers, certains très construits mais d'autres assez stéréotypés. Malken, où Balafrée, est une héroïne forte, hardie et courageuse, une femme ayant eu un lourd passé et qui ne cherche qu'à se venger, maintenant tête aux restrictions et coups durs. Toutefois, elle est un peu trop impulsive, très tête brûlée. le sombre Roqual qui cache son amour pour l'elfe Valéna, elle-même est une impressionnante femme très stratégique mais d'autres sont clichés comme pas possible comme l'acariâtre Sylean Coeur-Froid (sérieux ce nom), pure représentation du sergent grincheux qui s'en prends à la nouvelle recrue... de mêmes , les méchants sont certes d'une violence et d'un sadisme effroyable mais stéréotypés.
Les scènes de combats fourmillent, tout aussi bien décrites mais aussi un peu gore, avec le sang qui gicle et les membres découpés. On a aussi droit à des passages chocs, des rebondissements qui vous retournent la tête. Il y a aussi des scènes de sexe sauf que parfois, elles sont un peu trop explicites et crues.
Le style de Robert est directe, très descriptive sans jamais être longues à en tartiner les pages comme Balzac (j'aime beaucoup Balzac mais ses descriptions à ne plus en finir sont exaspérante).
Cependant, la fin est bien trop frustrante, coupant abruptement le roman d'une scène capitale.
En bref, Balafrée est un curieux ouvrage de fantasy, avec une héroïne combattante et qui me donne envie de lire non seulement la suite mais aussi la série principale de Robert.
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