La liberté des uns passe par le sacrifice des autres, même si au bout de ce sacrifice la mort est au-rendez-vous.
Les volontaires sont nombreux et il faut choisir, sélectionner ceux qui iront à l'abattoir en vertu de critères bien établis. Pas forcément de coeur mais parce que la survie d'un réseau de résistants et de l'incognito de son chef dépend de la force d'âme de ceux qui ont osé se révolter contre l'occupant.
Un épisode tragique, parmi tant d'autres, qui s'est déroulé durant la Seconde Guerre Mondiale, à la veille du Débarquement, dans un petit village normand, et mettant en scène des acteurs qui ne sont que des figurants, mais dont le rôle sera primordial pour reconquérir une liberté bafouée.
Un épisode qui restera marqué à jamais dans la mémoire des auteurs et des lecteurs de ce roman, roman qui est également le récit de l'abnégation des combattants de l'ombre.
Le sang est plus épais que l'eau est paru en 1962 dans la défunte collection Espionnage du Fleuve Noir.
Un choix anachronique puisque ce roman se démarquait totalement de la production de l'époque. D'ailleurs il ne s'agit pas vraiment d'espionnage, même si les résistants le pratiquaient selon leurs faibles moyens. Pas vraiment policier non plus, dans le sens communément appliqué à ce genre.
Suspense certainement, mais surtout hommage et témoignage envers tous ceux qui se sont dévoués et ont offert leur corps pour la France. Tout un symbole puisque, lorsque ce livre a été édité, le mur de Berlin venait d'être érigé, et au moment de sa réédition, ce même mur tombait au nom de la liberté.
Un roman injustement englouti dans les oubliettes littéraires et dont l'exhumation ne peut-être que bénéfique. A mettre entre tous les mains.
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